Pourquoi la paresse indolente a diffusé au plus profond de mes sens un pareil oubli, comme si, le gosier sec, j’avais aspiré des coupes versant le sommeil du Léthé, 5 radieux Mécène, tu me tues à le demander sans arrêt. Un dieu, oui, un dieu m’interdit d’amener les ïambes commencés, ce poème un jour promis, jusqu’au volume achevé. C’était, dit-on, la même chose, quand pour Bathylle de Samos 10 s’enflamma Anacréon de Téos, qui bien souvent sur la lyre creuse pleura son amour sans s’appliquer (…)
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Articles
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Horace, Épodes 14 | Paresse
13 octobre 2012, par Danielle Carlès -
Horace, Épodes 9 | La victoire de César
22 août 2012, par Danielle CarlèsQuand boirai-je le Cécube réservé pour les repas de fête, joie de la victoire de César, avec toi, sous ta haute maison - oui, cela plaira à Jupiter -, bienheureux Mécène, quand le boirai-je, 5 parmi le chant mêlé des flûtes et de la lyre, dorien pour elle et pour les autres, barbare ? comme auparavant, quand devenu la proie du flot le fils de Neptune, ce capitaine, prit la fuite, ses vaisseaux incendiés, lui qui menaçait Rome des chaînes qu’il avait ôtées 10 aux esclaves félons, comme leur (…)
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Horace, Odes III 9 | Caprices de Vénus
9 décembre 2013, par Danielle CarlèsTant que je te plaisais et que personne, aucun amant préféré, de son bras
n’entourait ta nuque si blanche, plus qu’un roi des Perses j’ai joui de mon bonheur.
Tant qu’aucune autre plus que moi ne t’enflamma, que Lydia après Chloé ne
vint pas, Lydia au nom glorieux, plus que la Romaine Ilia j’ai joui de mon lustre.
Mais Chloé de Thrace est ma reine, savante en doux modes et joueuse de cithare.
Pour elle sans peur je mourrais, si, chère âme, le sort l’épargne et qu’elle survit. (…) -
Horace, Odes I 8 | L’amour ou la guerre
27 avril 2012, par Danielle CarlèsLydia, dis-moi, au nom de tous les
dieux, je t’en prie, pourquoi cette hâte de perdre Sybaris par amour ?
Pourquoi a-t-il pris en horreur le
grand air au Champ de Mars, lui qui ne craignait ni la poussière ni le
soleil ? Pourquoi ne caracole-t-il
plus avec les recrues de son âge, ne monte-t-il plus un cheval gaulois
muselé d’un mors à dents de loup ?
Pourquoi a-t-il peur d’approcher le Tibre jaune ? Pourquoi met-il plus
de précaution à éviter l’huile que
le sang de vipère (…) -
Horace, Épodes 3 | Ça brûle !
16 juillet 2012, par Danielle CarlèsSi quelqu’un quelque jour d’une main impie brise le cou de son vieillard de père, qu’il mange de l’ail, plus funeste que la ciguë ! Ô ventres durs des moissonneurs ! Quel est ce poison qui sévit dans mes entrailles ? Du sang de vipère a-t-il cuit dans ces herbes à mon insu ? Canidia a-t-elle mis la main à ce mets infâme ? Radieux, le chef éclipsait tous les Argonautes. Médée éblouie, quand il dut mettre aux taureaux le joug inconnu, avec ça, oui, frotta Jason, imprégna de ça les dons pour sa (…)
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Horace, Épodes 5 | L’enfant et les sorcières
25 juillet 2012, par Danielle Carlèsmais ô dieux au nom de ce qui régente depuis le
ciel la terre et le genre humain
que signifie ce vilain tumulte ces visages tous
méchants tous fixés sur moi seul
par tes enfants si tu appelas Lucine pour venir
en aide à des enfantements réels
par ce vain ornement de pourpre je t’en supplie
par Jupiter qui le désapprouvera
pourquoi me regardes-tu de ce regard de marâtre
ou de bête féroce touchée du fer
voix tremblante cessant de se plaindre l’enfant
se tint là immobile (…) -
Horace, Épodes 1 | à Mécène
3 juillet 2012, par Danielle CarlèsTu iras sur nos liburnes, au milieu des hautes forteresses navales, ami, prêt à affronter tous les dangers de César, Mécène, au péril de ta vie. Mais moi, pour qui la vie n’a de charme que toi vivant, sinon insupportable ? Tu me dis de poursuivre dans mon loisir. Le ferai-je ? Il n’est doux qu’avec toi, ou prendrai-je ma part de l’épreuve comme il convient aux hommes sans faiblesse ? Je la prendrai, et à travers les cols des Alpes, le Caucase inhospitalier, ou jusqu’au dernier golfe du bord (…)
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Horace, Odes I 19 | Amours révolues
23 décembre 2011, par Danielle CarlèsL’implacable mère des Désirs et l’enfant de la Thébaine Sémélé et le gai libertinage m’ordonnent de rendre mon cœur aux amours révolues. Je m’enflamme pour le teint éclatant de la radieuse Glycère, plus blanc que le marbre de Paros. Je m’enflamme pour sa charmante effronterie, pour son visage si troublant que je défaille à sa vue. Vénus est toute en moi descendue, elle a déserté Chypre et m’interdit d’écrire un seul mot sur les Scythes, ou le Parthe qui montre son courage à cheval en faisant (…)
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Horace, Épodes 12 | La femme éléphant
11 septembre 2012, par Danielle CarlèsQue prétends-tu, femme bien faite pour les noirs éléphants ? Pourquoi m’envoies-tu des cadeaux, des messages, à moi, jeune homme sans vigueur, et qui n’a pas le nez bouché ? Oui, moi seul ai le flair si aiguisé que je sens la présence 5 d’un polype ou le bouc atroce qui loge sous tes aisselles velues, mieux qu’un chien haletant détecte la cachette d’un pourceau. Quelle sueur se dégage de tous ses membres rancis et quelle mauvaise odeur, si le pénis se relâche, et qu’elle s’active pour (…)
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Horace, Odes I 3 | à Virgile
18 avril 2012, par Danielle CarlèsPuisse la déesse qui règne sur Chypre, les frères d’Hélène, constellation lumineuse, et le père des vents, les tenant tous enchaînés, sauf l’Iapyx, diriger ta route, navire, sachant que tu nous es redevable 5 de la vie de Virgile à toi confié. Sur la terre athénienne remets-le sain et sauf, je te supplie, et conserve l’autre moitié de mon âme. Il avait autour du cœur une triple armure de bois et de bronze, celui qui le premier 10 livra un fragile radeau à l’immensité de la mer (…)