Chers amis lecteurs,
Cette rubrique va s’interrompre, car voici que, pour parler chic, le moment est venu de passer de l’hypothèse de travail à la thèse globale sur l’œuvre d’Horace. Je tiens mes conclusions, et j’entre dans un autre temps de recherche, une autre dynamique de réflexion et d’écriture à laquelle le blog ne convient pas. Ce n’est en rien une position de principe, juste un fait d’expérience.
Je pense continuer à publier mes traductions, mais j’avoue que je me pose la question. La seule chose (...)
L’oeuvre complète d’Horace dans ma nouvelle traduction a fait l’objet d’une publication en deux volumes chez publie.net. Pour autant je n’en ai pas terminé avec Horace. Après les premières tentatives, après l’exercice très profitable pour moi, mais parfois très contorsionné, des textes publiés, j’ai encore le goût de retraduire un grand nombre de pièces. Je joindrai ici ces nouvelles interprétations d’une même partition aux articles plus anciens. Il s’agit de faire vivre et d’expérimenter – y compris certaines limites – non de figer un texte "éternel" ou "intemporel".
Par ailleurs j’ai repris la traduction de l’Énéide et j’espère que plus rien ne viendra m’interrompre, jusqu’à la fin des 12 livres.
(Re-)traduire Virgile ? C’est maintenant pour mes petits-enfants, c’est un cadeau pour eux.
Bienvenue !
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3 février 2015, par Danielle Carlès -
Horace, Odes IV 5 | Auguste, à l’instar du printemps
2 février 2015, par Danielle CarlèsNé par la bonté des dieux, de la lignée de Romulus gardien éminent, tu es loin depuis trop longtemps. Tu avais pourtant promis un prompt retour à la sainte Assemblée des Pères. Reviens !
Rends la lumière, chef si bon, à ta patrie,5 car à l’instar du printemps, dès que ton visage rayonnant s’est montré au peuple, le jour gagne en beauté et tous les soleils brillent avec plus d’éclat.
Comme une mère son fils que le Notus jaloux en soufflant par-delà les eaux de la mer de Carpathos10 avec (...) -
Horace, Odes IV 4 | Drusus
27 janvier 2015, par Danielle CarlèsTel de la foudre le serviteur ailé, à qui le roi des dieux la royauté sur les oiseaux vagabonds confia, ayant éprouvé sa fidélité, Jupiter, à l’égard du blond Ganymède,
qu’un jour sa jeunesse et une ancestrale vigueur5 hors du nid ont porté, novice face aux épreuves, et au printemps, nuages éloignés, à des efforts jusque-là inconnus ont initié
les vents, avec un sentiment de peur, puis bientôt sur les bergeries a fait plonger en ennemi un puissant instinct vital,10 qu’enfin contre les (...) -
Horace, Odes IV 3 | Melpomène
20 janvier 2015, par Danielle CarlèsCelui, Melpomène, qu’une seule fois
à sa naissance de ton œil très doux tu auras regardé,
celui-là, non, le jeu isthmique
ne le verra pas s’illustrer au pugilat, non, un cheval endiablé
ne le mènera pas sur un char achéen5
à la victoire, et aucune exploit guerrier, du feuillage délien
général couronné
pour avoir écrasé l’orgueil menaçant des rois,
ne l’affichera au Capitole,
mais les eaux qui arrosent le fécond Tibur10
et l’épaisse chevelure des bois
lui forgeront dans le chant éolien son titre de (...) -
Horace, Odes IV 2 | Émule de Pindare
16 janvier 2015, par Danielle CarlèsDe Pindare qui aspire à être l’émule, Jullus, sur des ailes de cire avec l’aide de Dédale s’appuie, finissant par donner à la vitreuse mer son nom.
Comme un torrent dévalant la montagne, que les pluies5 ont grossi bien au-dessus des rives coutumières, bouillonne et sans limites se précipite Pindare, bouche profonde,
du laurier d’Apollon digne d’être gratifié, soit qu’au long d’audacieux dithyrambes10 des mots inédits il roule et s’emporte en mesures affranchies des lois,
soit qu’il (...) -
Horace, Satires I 10 | Littérature et politique
7 janvier 2015, par Danielle Carlèsle rire plus fort que la violence C’est vrai, j’ai dit que les vers de Lucilius avaient une allure désordonnée. Y a-t-il un seul de ses admirateurs qui le connaisse assez mal pour n’être pas d’accord ? Et pourtant, dans le même papier, il est aussi loué pour avoir copieusement étrillé Rome, bien frottée au gros sel. Je peux lui reconnaître cette qualité, sans pour autant lui accorder toutes les autres. Car à ce compte j’admirerais les mimes de Labérius comme autant de "poèmes" réussis. Provoquer par le (...)
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Horace, Odes IV 1 | Mais pourquoi, ah ! Ligurinus
27 novembre 2014, par Danielle CarlèsSuspendues, Vénus, depuis si longtemps,
tu reprends les hostilités ? Épargne-moi, je t’en supplie, je t’en supplie !
Je ne suis plus celui que j’étais quand, aimable,
régnait sur moi Cinara. Cesse, de la douceur
mère implacable des Désirs,5
dans mon dixième lustre, de vouloir me plier à ton suave
empire, je suis rebelle à présent. Va-t’en
là où te réclament les flatteuses prières des hommes jeunes.
Avec plus de chance dans la maison
de Paulus, à toutes ailes, par la pourpre des cygnes10
tu te (...) -
Virgile, Énéide V v. 136-158 | Départ de la régate
17 novembre 2014, par Danielle CarlèsIls prennent place sur les bancs, et tendent les bras sur les rames,
se tendent, guettant le signal. Bondissement des cœurs, jusqu’à les arrêter,
peur tapante et excitation, dans l’impatience de la gloire.
Aussi, à peine eut sonné, claire, la trompette, que sur leur ligne tous
sans retard jaillirent en avant. Monte à frapper l’éther la clameur140
des marins, on tire sur les bras, les flots retournés écument.
Ils creusent pareillement leur sillon, toute la surface s’entrouvre,
déchirée par les (...) -
Virgile, Énéide V v. 104-135 | Et la trompette sonne l’ouverture des jeux
14 novembre 2014, par Danielle CarlèsLe jour attendu était là, et dans un ciel pur la neuvième
Aurore déjà, sur les chevaux de Phaethon, avec la lumière arrivait,105
tandis que la rumeur et le nom de l’illustre Aceste avaient incité les peuples voisins
à venir. Joyeusement rassemblés, ils avaient rempli le rivage,
avec l’idée de voir les Énéades, certains aussi pour participer aux concours.
Les prix, tout d’abord, bien en vue dans le cirque sont disposés
au milieu : des trépieds sacrés, le vert feuillage des couronnes110
et des (...) -
Virgile, Énéide V v. 72-103 | Le serpent du tombeau
10 novembre 2014, par Danielle CarlèsAyant parlé, il couvre ses tempes du myrte maternel.
Ainsi fait Hélymus, ainsi Aceste, l’homme d’âge,
ainsi l’enfant Ascagne, et à leur suite tout le reste des hommes.
Lui, quittant l’assemblée avec la foule par milliers marchait75
vers le tombeau en grand cortège.
Là, deux vases, selon le rite, en libation, de Bacchus sans mélange
il répand sur la terre, deux de lait frais, deux de sang consacré,
et jette des fleurs pourpres, et prononce ces mots :
"Salut, père très saint, pour la seconde fois ! (...)
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