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Horace, Odes IV 5 | Auguste, à l’instar du printemps
lundi 2 février 2015, par
Né par la bonté des dieux, de la lignée de Romulusgardien éminent, tu es loin depuis trop longtemps.Tu avais pourtant promis un prompt retour à la sainteAssemblée des Pères. Reviens !Rends la lumière, chef si bon, à ta patrie,5car à l’instar du printemps, dès que ton visagerayonnant s’est montré au peuple, le jour gagne en beautéet tous les soleils brillent avec plus d’éclat.Comme une mère son fils que le Notus jalouxen soufflant par-delà les eaux de la mer de Carpathos10avec plus d’un an de retard tientéloigné du doux foyerappelle de ses vœux, de ses souhaits et de ses prières,incapable de se détourner face au rivage courbe,de même, émue de regrets sincères,15la patrie réclame César.Car, oui, sans danger le bœuf vague dans la campagne,sur toute la mer apaisée passe le vol des marins,la confiance redoute d’être prise en défaut,20nul adultère ne souille le chaste foyer,les mœurs et la loi l’ont emporté sur le crime qui salit,on loue les accouchées d’avoir des enfants ressemblants,le châtiment de près accompagne la faute.Qui, de ceux-là dont la Germanie hérissée accouchepar portées, tant que César est sain et sauf ? Qui de la guerreavec la sauvage Hibérie s’inquièterait ?On passe le jour, chacun dans ses collines,et aux arbres veufs on marie la vigne,30puis on rentre boire son vin, joyeux, et au secondservice on te convie comme dieu,on t’honore de nombreuses prières, on t’honore du vinqui coule dans les patères, et aux Lares ta personnedivine est jointe, ainsi que fait la Grèce à la mémoire35« Ô puisses-tu longtemps, chef si bon, de telles fêtesoffrir à l’Hespérie ! » disons-nous, neuve encorela journée chaque matin à jeun, disons-nous après le vin,quand le soleil s’en va sous l’Océan.40
Lecture avec le texte latin
Né par la bonté des dieux, de la lignée de Romulus
Diuis orte bonis, optume Romulae
gardien éminent, tu es loin depuis trop longtemps.
custos gentis, abes iam nimium diu ;
Tu avais pourtant promis un prompt retour à la sainte
maturum reditum pollicitus patrum
Assemblée des Pères. Reviens !
sancto consilio redi.
Rends la lumière, chef si bon, à ta patrie,5
Lucem redde tuae, dux bone, patriae ;
car à l’instar du printemps, dès que ton visage
instar ueris enim uoltus ubi tuus
rayonnant s’est montré au peuple, le jour gagne en beauté
adfulsit populo, gratior it dies
et tous les soleils brillent avec plus d’éclat.
et soles melius nitent.
Comme une mère son fils que le Notus jaloux
Vt mater iuuenem, quem Notus inuido
en soufflant par-delà les eaux de la mer de Carpathos10
flatu Carpathii trans maris aequora
avec plus d’un an de retard tient
cunctantem spatio longius annuo
éloigné du doux foyer
dulci distinet a domo,
appelle de ses vœux, de ses souhaits et de ses prières,
uotis ominibusque et precibus uocat,
incapable de se détourner face au rivage courbe,
curuo nec faciem litore dimouet,
de même, émue de regrets sincères,15
sic desideriis icta fidelibus
la patrie réclame César.
quaerit patria Caesarem.
Car, oui, sans danger le bœuf vague dans la campagne,
Tutus bos etenim rura perambulat,
nourrissent la campagne Cérès et la maternelle Faustitas,
nutrit rura Ceres almaque Faustitas,
sur toute la mer apaisée passe le vol des marins,
pacatum uolitant per mare nauitae,
la confiance redoute d’être prise en défaut,20
culpari metuit fides,
nul adultère ne souille le chaste foyer,
nullis polluitur casta domus stupris,
les mœurs et la loi l’ont emporté sur le crime qui salit,
mos et lex maculosum edomuit nefas,
on loue les accouchées d’avoir des enfants ressemblants,
laudantur simili prole puerperae,
le châtiment de près accompagne la faute.
culpam poena premit comes.
Qui aurait peur du Parthe ? Qui, du Scythe glacé ?25
Quis Parthum paueat, quis gelidum Scythen,
Qui, de ceux-là dont la Germanie hérissée accouche
quis Germania quos horrida parturit
par portées, tant que César est sain et sauf ? Qui de la guerre
fetus incolumi Caesare ? Quis ferae
avec la sauvage Hibérie s’inquièterait ?
bellum curet Hiberiae ?
On passe le jour, chacun dans ses collines,
Condit quisque diem collibus in suis
et aux arbres veufs on marie la vigne,30
et uitem uiduas ducit ad arbores ;
puis on rentre boire son vin, joyeux, et au second
hinc ad uina redit laetus et alteris
service on te convie comme dieu,
te mensis adhibet deum ;
on t’honore de nombreuses prières, on t’honore du vin
te multa prece, te prosequitur mero
qui coule dans les patères, et aux Lares ta personne
defuso pateris et Laribus tuum
divine est jointe, ainsi que fait la Grèce à la mémoire35
miscet numen, uti Graecia Castoris
de Castor et du grand Hercule.
et magni memor Herculis.
« Ô puisses-tu longtemps, chef si bon, de telles fêtes
’Longas o utinam, dux bone, ferias
offrir à l’Hespérie ! » disons-nous, neuve encore
praestes Hesperiae !’ dicimus integro
la journée chaque matin à jeun, disons-nous après le vin,
sicci mane die, dicimus uuidi,
quand le soleil s’en va sous l’Océan.40
cum sol Oceano subest.