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Horace, Odes IV 2 | Émule de Pindare
vendredi 16 janvier 2015, par
De Pindare qui aspire à être l’émule,s’appuie, finissant par donner à la vitreusemer son nom.Comme un torrent dévalant la montagne, que les pluies5ont grossi bien au-dessus des rives coutumières,bouillonne et sans limites se précipitePindare, bouche profonde,du laurier d’Apollon digne d’être gratifié,soit qu’au long d’audacieux dithyrambes10des mots inédits il roule et s’emporte en mesuresaffranchies des lois,soit qu’il chante les dieux et les rois, des dieuxle propre sang, par la main de qui tombèrent d’une justemort les Centaures, tomba de l’effroyable15Chimère la flamme,soit ceux que d’Élide ramène chez euxla palme en dieux du ciel, pugiliste ou cheval,et les chantant, mieux qu’avec cent statues,de ce don les gratifie,20soit qu’à la fiancée en larmes l’époux raviil pleure et que sa force, son âme, son caractèred’or il élève aux étoiles tandis qu’au noirOrcus il les soustraie.Un souffle puissant soulève le cygne de Dircé25chaque fois, Antoine, qu’il tend vers les hautsespaces ennuagés. Moi, comme l’abeille du Matinus,à sa manière, à sa mesure,butinant le thym précieux à force d’un labeursans relâche, alentour du bois et des rives30du frais Tibur, avec beaucoup de peine, modeste,je forge mes vers.Toi, tu chanteras, poète au plectre plus puissant,César, ce jour où il traînera, farouches,le long de la montée sacrée, dûment paré35de feuillage, les Sygambres,lui, le plus grand, le meilleur des dons qu’à la terrele destin et les dieux bons aient jamais accordéni n’accorderont, quand même reviendraient à l’ordu premier âge les temps.40Et tu chanteras les jours de réjouissance, et dans la villeles jeux publics pour avoir obtenule retour du valeureux Auguste, et le forumorphelin des procès.Alors moi aussi, si ce que je dis mérite d’être entendu,45ma voix s’ajoutera en bonne part, et : « Ô soleilradieux, ô jour de louanges ! » je chanterai, puisque revientCésar, de bonheur.Et tandis qu’avance ton cortège, io Triomphe !plus d’une fois nous le dirons, io Triomphe !50nous, toute la cité, et nous offrirons aux dieuxbienfaisants de l’encens.Toi, dix taureaux et autant de vaches,moi, un jeune veau, nous acquitteront. Sevréde sa mère, il grandit dans d’épais herbages,55destiné à mes vœux,son front imite le feu courbede la lune à son lever du troisième jour,il y a développé une tache, blanc de neige à le voir,pour tout le reste, fauve.60
Lecture avec le texte latin
De Pindare qui aspire à être l’émule,
Pindarum quisquis studet aemulari,
Jullus, sur des ailes de cire avec l’aide de Dédale
Iulle, ceratis ope Daedalea
s’appuie, finissant par donner à la vitreuse
nititur pinnis, uitreo daturus
mer son nom.
nomina ponto.
Comme un torrent dévalant la montagne, que les pluies5
Monte decurrens uelut amnis, imbres
ont grossi bien au-dessus des rives coutumières,
quem super notas aluere ripas,
bouillonne et sans limites se précipite
feruet inmensusque ruit profundo
Pindare, bouche profonde,
Pindarus ore,
du laurier d’Apollon digne d’être gratifié,
laurea donandus Apollinari,
soit qu’au long d’audacieux dithyrambes10
seu per audacis noua dithyrambos
des mots inédits il roule et s’emporte en mesures
uerba deuoluit numerisque fertur
affranchies des lois,
lege solutis,
soit qu’il chante les dieux et les rois, des dieux
seu deos regesque canit, deorum
le propre sang, par la main de qui tombèrent d’une juste
sanguinem, per quos cecidere iusta
mort les Centaures, tomba de l’effroyable15
morte Centauri, cecidit tremendae
Chimère la flamme,
flamma Chimaerae,
soit ceux que d’Élide ramène chez eux
siue quos Elea domum reducit
la palme en dieux du ciel, pugiliste ou cheval,
palma caelestis pugilemue equomue
et les chantant, mieux qu’avec cent statues,
dicit et centum potiore signis
de ce don les gratifie,20
munere donat,
soit qu’à la fiancée en larmes l’époux ravi
flebili sponsae iuuenemue raptum
il pleure et que sa force, son âme, son caractère
plorat et uiris animumque moresque
d’or il élève aux étoiles tandis qu’au noir
aureos educit in astra nigroque
Orcus il les soustraie.
inuidet Orco.
Un souffle puissant soulève le cygne de Dircé25
Multa Dircaeum leuat aura cycnum,
chaque fois, Antoine, qu’il tend vers les hauts
tendit, Antoni, quotiens in altos
espaces ennuagés. Moi, comme l’abeille du Matinus,
nubium tractus ; ego apis Matinae
à sa manière, à sa mesure,
more modoque
butinant le thym précieux à force d’un labeur
grata carpentis thyma per laborem
sans relâche, alentour du bois et des rives30
plurimum circa nemus uuidique
du frais Tibur, avec beaucoup de peine, modeste,
Tiburis ripas operosa paruus
je forge mes vers.
carmina fingo.
Toi, tu chanteras, poète au plectre plus puissant,
Concines maiore poeta plectro
César, ce jour où il traînera, farouches,
Caesarem, quandoque trahet ferocis
le long de la montée sacrée, dûment paré35
per sacrum cliuum merita decorus
de feuillage, les Sygambres,
fronde Sygambros ;
lui, le plus grand, le meilleur des dons qu’à la terre
quo nihil maius meliusue terris
le destin et les dieux bons aient jamais accordé
fata donauere bonique diui
ni n’accorderont, quand même reviendraient à l’or
nec dabunt, quamuis redeant in aurum
du premier âge les temps.40
tempora priscum.
Et tu chanteras les jours de réjouissance, et dans la ville
Concines laetosque dies et urbis
les jeux publics pour avoir obtenu
publicum ludum super impetrato
le retour du valeureux Auguste, et le forum
fortis Augusti reditu forumque
orphelin des procès.
litibus orbum.
Alors moi aussi, si ce que je dis mérite d’être entendu,45
Tum meae, si quid loquar audiendum,
ma voix s’ajoutera en bonne part, et : « Ô soleil
uocis accedet bona pars, et : ’O sol
radieux, ô jour de louanges ! » je chanterai, puisque revient
pulcher, o laudande !’ canam recepto
César, de bonheur.
Caesare felix ;
Et tandis qu’avance ton cortège, io Triomphe !
teque, dum procedis, io Triumphe !
plus d’une fois nous le dirons, io Triomphe !50
non semel dicemus, io Triumphe !
nous, toute la cité, et nous offrirons aux dieux
ciuitas omnis, dabimusque diuis
bienfaisants de l’encens.
tura benignis.
Toi, dix taureaux et autant de vaches,
Te decem tauri totidemque uaccae,
moi, un jeune veau, nous acquitteront. Sevré
me tener soluet uitulus, relicta
de sa mère, il grandit dans d’épais herbages,55
matre qui largis iuuenescit herbis
destiné à mes vœux,
in mea uota,
son front imite le feu courbe
fronte curuatos imitatus ignis
de la lune à son lever du troisième jour,
tertius lunae referentis ortum,
il y a développé une tache, blanc de neige à le voir,
qua notam duxit niueus uideri,
pour tout le reste, fauve.60
cetera fuluus.
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