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Horace, Chant Séculaire
mercredi 1er avril 2015, par
clair ornement du ciel, ô vous adorables,toujours adorés, exaucez nos prièresdans le temps sacréprescrit par les versets sibyllins afin quejeunes filles choisies et purs garçonnetspour les dieux à qui ont plu les sept collines,redisent un chant.Alme Soleil au char brillant, qui le jourproduis et cèles, et toujours autre et mêmerenais, puisses-tu ne rien voir qui la villede Rome surpasse.Bonne, tu ouvres à terme le passage endouceur, Ilithyie : protège les mères,soit qu’on te nomme Lucine, tu l’acceptes,soit Génitalis,déesse, éclos nos bourgeons, et fais des Pèresprospérer les décrets sur l’union avecnos femmes et, fertile pour de nouveaux fruits,la loi du mariage,pour que précisément dans dix fois onze ansle cycle ramène les chants et les jeux,trois beaux jours, autant de nuits bienvenues, àun peuple innombrable.Vous aussi, véridiques en vos chants, Parques,-- ce qui est dit, puisse inébranlablementla fin s’y conformer ! – au passé nouezun heureux destin.Fécondant moissons et bétail, que la Terredu cadeau des épis couronne Cérès ;nourrissent ses couvées, salubres, l’eau etl’air de Jupiter.Ton arme rengainée, doux et pacifique,entends les enfants qui supplient, Apollon !Reine bicorne des astres, entends, ôLune, les fillettes !S’il est vrai que Rome, c’est vous, et d’Ilionl’accostage en terre étrusque de ces hommesayant ordre d’y porter Lares et ville,course salvatrice,pour qui sans mal à travers le feu de Troiele pur Énée, survivant à sa patrie,avait ouvert la voie libre, promis àplus qu’ils ne laissaient,dieux, droiture pour la jeunesse docile,dieux, pour la vieillesse indulgente quiétude,au peuple de Romulus donnez succès,enfants et honneur,tout ce dont vous implore avec des bœufs blancsqu’il l’obtienne, aux ennemis supérieur, auxterrassés clément.Déjà, sur terre et sur mer son bras puissantle Mède redoute, et les haches albaines ;déjà les Scythes le consultent et, superbeshier, les Indiens ;déjà Foi, Paix, Honneur ainsi que Pudeurantique et l’oubliée Vertu osent nousrevenir et paraît, bienheureuse et cornepleine, Abondance.Augure et paré de l’arc étincelant,Phébus, l’hôte bienvenu des neuf Camènes,qui soulage, grâce à son art salutaire,les corps affaiblis,si au Palatin son œil est favorable,la fortune de Rome et l’heur du Latiumpour un second lustre et une ère toujoursmeilleure prolonge,et, reine de l’Aventin et de l’Algide,si Diane aux prières des quindecemvirsporte attention et prête aux vœux des enfantsune oreille amie.Qu’ainsi le voient Jupiter et tous les dieux,chez moi j’en ramène un bon espoir certain,moi, chœur de Phébus et de Diane, instruit àchanter leurs louanges.
Lecture avec le texte latin
Phébus et, souveraine des forêts, Diane,
Phoebe siluarumque potens Diana,
clair ornement du ciel, ô vous adorables,
lucidum caeli decus, o colendi
toujours adorés, exaucez nos prières
semper et culti, date quae precamur
dans le temps sacré
tempore sacro
prescrit par les versets sibyllins afin que
quo Sibyllini monuere versus5
jeunes filles choisies et purs garçonnets
uirgines lectas puerosque castos
pour les dieux à qui ont plu les sept collines,
di quibus septem placuere colles,
redisent un chant.
dicere carmen.
Alme Soleil au char brillant, qui le jour
Alme Sol, curru nitido diem qui
produis et cèles, et toujours autre et même
promis et celas aliusque et idem10
renais, puisses-tu ne rien voir qui la ville
nasceris, possis nihil urbe Roma
de Rome surpasse.
uisere maius.
Bonne, tu ouvres au terme le passage en
Rite maturos aperire partus
douceur, Ilithyie : protège les mères,
lenis, Ilithyia, tuere matres,
soit qu’on te nomme Lucine, tu l’acceptes,
siue tu Lucina probas uocari15
soit Génitalis,
seu Genitalis
déesse, éclos nos bourgeons, et fais des Pères
diua, producas subolem patrumque
prospérer les décrets sur l’union avec
prosperes decreta super iugandis
nos femmes et, fertile pour de nouveaux fruits,
feminis prolisque nouae feraci
la loi du mariage,
lege marita,20
pour que précisément dans dix fois onze ans
certus undenos deciens per annos
le cycle ramène les chants et les jeux,
orbis ut cantus referatque ludos
trois beaux jours, autant de nuits bienvenues, à
ter die claro totiensque grata
un peuple innombrable.
nocte frequentis.
Vous aussi, véridiques en vos chants, Parques,
Vosque ueraces cecinisse, Parcae,25
— ce qui est dit, puisse inébranlablement
quod semel dictum est stabilisque rerum
la fin s’y conformer ! – au passé nouez
terminus seruet, bona iam peractis
un heureux destin.
iungite fata.
Fécondant moissons et bétail, que la Terre
Fertilis frugum pecorisque Tellus
du cadeau des épis couronne Cérès ;
spicea donet Cererem corona ;30
nourrissent ses couvées, salubres, l’eau et
nutriant fetus et aquae salubres
l’air de Jupiter.
et Iouis aurae.
Ton arme rengainée, doux et pacifique,
Condito mitis placidusque telo
entends les enfants qui supplient, Apollon !
supplices audi pueros, Apollo ;
Reine bicorne des astres, entends, ô
siderum regina bicornis, audi,35
Lune, les fillettes !
Luna, puellas.
S’il est vrai que Rome, c’est vous, et d’Ilion
Roma si uestrum est opus Iliaeque
l’accostage en terre étrusque de ces hommes
litus Etruscum tenuere turmae,
ayant ordre d’y porter Lares et ville,
iussa pars mutare Lares et urbem
course salvatrice,
sospite cursu,40
pour qui sans mal à travers le feu de Troie
cui per ardentem sine fraude Troiam
le pur Énée, survivant à sa patrie,
castus Aeneas patriae superstes
avait ouvert la voie libre, promis à
liberum muniuit iter, daturus
plus qu’ils ne laissaient,
plura relictis :
dieux, droiture pour la jeunesse docile,
di, probos mores docili iuuentae,45
dieux, pour la vieillesse indulgente quiétude,
di, senectuti placidae quietem,
au peuple de Romulus donnez succès,
Romulae genti date remque prolemque
enfants et honneur,
et decus omne ;
tout ce dont vous implore avec des bœufs blancs
quaeque uos bobus ueneratur albis
le sang illustre d’Anchise et de Vénus,
clarus Anchisae Venerisque sanguis,50
qu’il l’obtienne, aux ennemis supérieur, aux
impetret, bellante prior, iacentem
terrassés clément.
lenis in hostem.
Déjà, sur terre et sur mer son bras puissant
Iam mari terraque manus potentis
le Mède redoute, et les haches albaines ;
Medus Albanasque timet securis ;
déjà les Scythes le consultent et, superbes
iam Scythae responsa petunt, superbi55
hier, les Indiens ;
nuper et Indi ;
déjà Foi, Paix, Honneur ainsi que Pudeur
iam Fides et Pax et Honor Pudorque
antique et l’oubliée Vertu osent nous
priscus et neglecta redire Virtus
revenir et paraît, bienheureuse et corne
audet apparetque beata pleno
pleine, Abondance.
Copia cornu ;60
Augure et paré de l’arc étincelant,
augur et fulgente decorus arcu
Phébus, l’hôte bienvenu des neuf Camènes,
Phoebus acceptusque nouem Camenis,
qui soulage, grâce à son art salutaire,
qui salutari leuat arte fessos
les corps affaiblis,
corporis artus,
si au Palatin son œil est favorable,
si Palatinas uidet aequus arces,65
la fortune de Rome et l’heur du Latium
remque Romanam Latiumque felix
pour un second lustre et une ère toujours
alterum in lustrum meliusque semper
meilleure prolonge,
prorogat aeuum ;
et, reine de l’Aventin et de l’Algide,
quaeque Auentinum tenet Algidumque,
que Diane aux prières des quindecemvirs
quindecim Diana preces uirorum70
porte attention et prête aux vœux des enfants
curat et uotis puerorum amicas
une oreille amie.
applicat auris
Qu’ainsi le voient Jupiter et tous les dieux,
Haec Iouem sentire deosque cunctos
chez moi j’en ramène un bon espoir certain,
spem bonam certamque domum reporto,
moi, chœur de Phébus et de Diane, instruit à
doctus et Phoebi chorus et Dianae75
chanter leurs louanges.
dicere laudes.
Messages
1. Horace, Chant Séculaire, 23 avril 2023, 20:31
l’amitié consolatrice