Accueil > Traductions > Latin > Horace > Odes > Odes IV > Horace, Odes IV 3 | Melpomène
Horace, Odes IV 3 | Melpomène
mardi 20 janvier 2015, par
Celui, Melpomène, qu’une seule foisà sa naissance de ton œil très doux tu auras regardé,celui-là, non, le jeu isthmiquene le verra pas s’illustrer au pugilat, non, un cheval endiabléne le mènera pas sur un char achéen5à la victoire, et aucune exploit guerrier, du feuillage déliengénéral couronnépour avoir écrasé l’orgueil menaçant des rois,ne l’affichera au Capitole,mais les eaux qui arrosent le fécond Tibur10et l’épaisse chevelure des boislui forgeront dans le chant éolien son titre de noblesse.Rome, la première des villes,me juge digne, tous ses enfants, parmi l’aimablechœur des poètes de figurer15et déjà je suis moins mordu par la dent de l’envie.Ô de la cithare d’or,de son doux fracas, toi, Piéride, qui règles l’harmonie,ô, qui même aux poissons muetsdonnerais, s’il te plaisait, la voix du cygne,20à ta seule faveur je doisd’être désigné du doigt par les passantscomme le maître de la lyre romaine.Que je respire et que je plaise, si je plais, je te le dois.
Lecture avec le texte latin
Celui, Melpomène, qu’une seule fois
Quem tu, Melpomene, semel
à sa naissance de ton œil très doux tu auras regardé,
nascentem placido lumine uideris,
celui-là, non, le jeu isthmique
illum non labor Isthmius
ne le verra pas s’illustrer au pugilat, non, un cheval endiablé
clarabit pugilem, non equus impiger
ne le mènera pas sur un char achéen5
curru ducet Achaico
à la victoire, et aucune exploit guerrier, du feuillage délien
uictorem, neque res bellica Deliis
général couronné
ornatum foliis ducem,
pour avoir écrasé l’orgueil menaçant des rois,
quod regum tumidas contuderit minas,
ne l’affichera au Capitole,
ostendet Capitolio ;
mais les eaux qui arrosent le fécond Tibur10
sed quae Tibur aquae fertile praefluunt
et l’épaisse chevelure des bois
et spissae nemorum comae
lui forgeront dans le chant éolien son titre de noblesse.
fingent Aeolio carmine nobilem.
Rome, la première des villes,
Romae principis urbium
me juge digne, tous ses enfants, parmi l’aimable
dignatur suboles inter amabilis
chœur des poètes de figurer15
uatum ponere me choros,
et déjà je suis moins mordu par la dent de l’envie.
et iam dente minus mordeor inuido.
Ô de la cithare d’or,
O testudinis aureae
de son doux fracas, toi, Piéride, qui règle l’harmonie,
dulcem quae strepitum, Pieri, temperas,
ô, qui même aux poissons muets
o mutis quoque piscibus
donnerais, s’il te plaisait, la voix du cygne,20
donatura cycni, si libeat, sonum,
à ta seule faveur je dois
totum muneris hoc tui est,
d’être désigné du doigt par les passants
quod monstror digito praetereuntium
comme le maître de la lyre romaine.
Romanae fidicen lyrae ;
Que je respire et que je plaise, si je plais, je te le dois.
quod spiro et placeo, si placeo, tuum est.
Voir en ligne : Une lecture de Horace, Ode IV 3 | Melpomène