Or de loin ayant vu avec surprise, d’une hauteur dominante de la montagne,35
leur arrivée et qu’il s’agissait de vaisseaux amis, vient vers eux en courant Aceste,
hirsute, avec des javelots et sous la peau d’une ourse de Libye,
mais troyenne, du fleuve Crinisus l’ayant conçu, sa mère
le mit au monde. Il n’est pas infidèle à la mémoire de ses ancêtres et
il les félicite pour leur retour et joyeux avec un luxe rustique40
les reçoit, et soulage leur fatigue par tous les moyens de l’amitié.
Le (...)
L’oeuvre complète d’Horace dans ma nouvelle traduction a fait l’objet d’une publication en deux volumes chez publie.net. Pour autant je n’en ai pas terminé avec Horace. Après les premières tentatives, après l’exercice très profitable pour moi, mais parfois très contorsionné, des textes publiés, j’ai encore le goût de retraduire un grand nombre de pièces. Je joindrai ici ces nouvelles interprétations d’une même partition aux articles plus anciens. Il s’agit de faire vivre et d’expérimenter – y compris certaines limites – non de figer un texte "éternel" ou "intemporel".
Par ailleurs j’ai repris la traduction de l’Énéide et j’espère que plus rien ne viendra m’interrompre, jusqu’à la fin des 12 livres.
(Re-)traduire Virgile ? C’est maintenant pour mes petits-enfants, c’est un cadeau pour eux.
Bienvenue !
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Virgile, Énéide V v. 35-71 | En ce jour anniversaire de la mort d’Anchise
6 novembre 2014, par Danielle Carlès -
Virgile, Énéide V v. 1-34 | De nouveau la Sicile
4 novembre 2014, par Danielle CarlèsPendant ce temps, en pleine mer déjà, Énée sur son vaisseau tenait
résolument le cap et fendait les flots noirs sous l’Aquilon,
se retournant pour voir les remparts qui déjà de l’infortunée Élissa
s’illuminent de flammes. De cet immense embrasement
la raison échappe à la vue, mais si dure en un grand amour est la douleur5
quand il est violé, et l’on sait dans la fureur ce qu’une femme peut,
qu’un sinistre pressentiment dans le cœur des Troyens s’infiltre.
Dès que les navires tinrent le large, que plus (...) -
Virgile, Énéide IV v. 672-705 | La mort de Didon
22 octobre 2014, par Danielle CarlèsElle a entendu, le souffle coupé, et dans une course éperdue, épouvantée,
des ongles s’abîmant le visage, sa sœur, martelant sa poitrine,
elle traverse la foule, se précipite, et crie le nom de la mourante :
"C’était cela, ma sœur ? C’est moi que tu voulais tromper ?675
Ce bûcher, c’est ça, pour moi, ce feu, ces autels, qu’ils préparaient ?
De quoi en premier, dans cet abandon, me plaindre ? Ta sœur à tes côtés
de l’avoir rejetée au moment de mourir ? Au même sort tu m’aurais invitée,
la même douleur (...) -
Horace, Odes III 30 | Exegi monumentum
17 octobre 2014, par Danielle Carlèsj’ai achevé un monument plus que l’airain durable et plus que la royale vétusté des pyramides élevé que ni les pluies dévoreuses ni l’Aquilon effréné ne sauraient démolir et ni le nombre incalculable des années enchaînées et ni la fuite des instants non entier je ne mourrai une grande partie de moi échappera à Libitine continuellement par la suite je renaîtrai par les louanges tant qu’au Capitole montera suivi de la vierge silencieuse le pontife on dira que par là où retentit impétueux l’Aufide et où privé de (...)
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Virgile, Énéide IV v. 630-671 | Le bûcher
15 octobre 2014, par Danielle CarlèsElle dit cela, et en tous sens tournait et retournait ses pensées,630
haïssable lumière, cherchant à rompre au plus vite avec elle.
Alors en peu de mots à Barcé elle dit, nourrice de Sychée,
car la sienne dans l’antique patrie la cendre noire la tenait :
"Anna, à moi, chère nourrice, fais-la venir ici, ma sœur,
dis-lui qu’elle hâte l’aspersion de son corps à l’eau de la rivière,635
et qu’elle s’entoure des brebis et des moyens prescrits pour l’expiation,
cela fait, qu’elle vienne, et toi-même recouvre (...) -
temps
14 octobre 2014, par Danielle Carlèsparfois je regarde et je ne vois que moi
mes mains n’agrippent plus mes jambes ne portent plus
quand je rentre chez moi et que je sens l’odeur de cigarettes
parfois je crois que ce n’est pas moi
parfois le soir tombe et je suis seule -
Horace, Odes III 29 | Quod adest memento
13 octobre 2014, par Danielle CarlèsTyrrhénien descendant de rois, il y a pour toi dans une jarre jamais encore renversée un vin doux, puis la fleur, Mécène, des roses et une huile de noix d’Afrique pour tes cheveux,
depuis longtemps chez moi : arrache-toi à ce qui te retient, et cesse de n’avoir toujours sur l’humide Tibur, sur Éfula et ses champs vallonnés qu’une vue de loin, et sur les sommets du parricide Télégone.
Déserte le luxe fatigant et la tour proche des abruptes nuées, renonce à admirer, ville bienheureuse, (...) -
Virgile, Énéide IV v. 584-629 | Imprécations
10 octobre 2014, par Danielle CarlèsEt déjà, première levée, d’une neuve lumière parsemait la terre,
quittant de Tithon le lit safrané, l’Aurore.585
La Reine, de son guet, dès que blanchir les premières lueurs
elle vit, et que la flotte uniformément progressait sous les voiles,
et que le rivage, et les ports, plus un marin, elle comprit qu’ils étaient vides,
trois fois, quatre fois de sa main elle frappa sa poitrine si belle,
ses blonds cheveux elle arracha : "Oh, Jupiter, il s’en ira590
donc, dit-elle, et un métèque aura humilié (...) -
Horace, Odes III 28 | Midi incline
9 octobre 2014, par Danielle CarlèsDe mieux, aujourd’hui où l’on fête
Neptune, que puis-je faire ? Tire du fond de la réserve,
Lydé, empressée, un Cécube
et dans ses retranchements, bouscule ta sagesse.
Midi incline,
vois-tu, et, comme si le jour pouvait stopper son élan,
tu te retiens de prendre au cellier,
languissante depuis le consul Bibulus, une amphore ?
Nous chanterons à notre tour
Neptune et la verte chevelure des Néréides,
toi, sur la lyre courbe tu diras en réponse
Latone et les flèches de la vive Cynthia,
dans le (...) -
Virgile, Énéide IV v. 554-583 | Fuite dans la nuit
8 octobre 2014, par Danielle CarlèsÉnée sur sa haute poupe, dès lors résolu au départ,
goûtait le sommeil, navires dès lors fin prêts.555
Or lui revint la forme d’un dieu sous le même visage,
se présentant à lui dans le sommeil et qui parut ainsi de nouveau l’avertir —
en tout point il ressemblait à Mercure, la voix, le teint,
et les cheveux blonds et un corps splendide de jeunesse :
"Fils d’une déesse, peux-tu en ce péril prolonger ton sommeil ?560
tu ne vois pas autour de toi le danger que cela entraîne,
insensé, tu n’entends pas (...)
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