Accueil > Traductions > Latin > Virgile > Enéide > Énéide Livre V > Virgile, Énéide V v. 136-158 | Départ de la régate

Virgile, Énéide V v. 136-158 | Départ de la régate

lundi 17 novembre 2014, par Danielle Carlès

Ils prennent place sur les bancs, et tendent les bras sur les rames,

se tendent, guettant le signal. Bondissement des cœurs, jusqu’à les arrêter,

peur tapante et excitation, dans l’impatience de la gloire. [1]

Aussi, à peine eut sonné, claire, la trompette, que sur leur ligne tous

sans retard jaillirent en avant. Monte à frapper l’éther la clameur140

des marins, on tire sur les bras, les flots retournés écument.

Ils creusent pareillement leur sillon, toute la surface s’entrouvre,

déchirée par les rames, par les rostres tridents, de la mer.

Non, avec un tel élan, dans la course des biges, de la piste

ne s’emparent pas, ne se précipitent pas hors des grilles les chars145

ni, une fois lancés, n’agitent leur rênes les auriges

pour exciter les attelages et se penchent en avant, aggripés à leur fouet.

Àlors, applaudissements et cris de la foule, passion des supporters

toute la forêt en renvoie le bruit et son roulement se prolonge dans l’enclos

du rivage, frappées par la clameur, les montagnes en répercutent l’écho.150

Se détache, passant devant les autres, hors des premiers remous se glisse,

au milieu de la cohue et du bruit, Gyas, et juste après Cloanthe

le suit, meilleur rameur, mais le poids de sa coque

le retarde. Derrière eux à égalité la Pristis et

le Centaure tentent de prendre l’avantage.155

Et tantôt la Pristis le tient, tantôt, vaincue, la passe l’imposant

Centaure, tantôt côte à côte tous les deux ensemble ils avancent

de front et labourent la mer salée du soc de leurs longues carènes.


Lecture avec le texte latin

Ils prennent place sur les bancs,et tendent les bras sur les rames,

considunt transtris, intentaque bracchia remis ;

se tendent, guettant le signal.Bondissement des cœurs, jusqu’à les arrêter

intenti exspectant signum, exsultantiaque haurit

peur tapante et excitation,dans l’impatience de la gloire.

corda pauor pulsans laudumque arrecta cupido.

Aussi, à peine eut sonné, claire,la trompette, que sur leur ligne tous

inde ubi clara dedit sonitum tuba, finibus omnes,

sans retard jaillirent en avant. Monteà frapper l’éther la clameur140

140 haud mora, prosiluere suis ; ferit aethera clamor

des marins, on tire sur lesbras, les flots retournés écument.

nauticus, adductis spumant freta uersa lacertis.

Ils creusent pareillement leur sillon,toute la surface s’entrouvre,

infindunt pariter sulcos, totumque dehiscit

déchirée par les rames, parles rostres tridents, de la mer.

conuulsum remis rostrisque tridentibus aequor.

Non, avec un tel élan, dans la coursedes biges, de la piste

non tam praecipites biiugo certamine campum

ne s’emparent pas, ne se précipitent pashors des grilles les chars145

145 corripuere ruuntque effusi carcere currus,

ni, une fois lancés, n’agitentleur rênes les auriges

nec sic immissis aurigae undantia lora

pour exciter les attelageset se penchent en avant, aggripés à leur fouet.

concussere iugis pronique in uerbera pendent.

Àlors, applaudissements et cris de la foule,passion des supporters

tum plausu fremituque uirum studiisque fauentum

toute la forêt en renvoie le bruitet son roulement se prolonge dans l’enclos

consonat omne nemus, uocemque inclusa uolutant

du rivage, frappées par la clameur,les montagnes en répercutent l’écho.150

150 litora, pulsati colles clamore resultant.

Se détache, passant devant les autres,hors des premiers remous se glisse,

Effugit ante alios primisque elabitur undis

au milieu de la cohue et du bruit,Gyas, et juste après Cloanthe

turbam inter fremitumque Gyas ; quem deinde Cloanthus

le suit, meilleur rameur, mais le poids de sa coque

consequitur, melior remis, sed pondere pinus

le retarde. Derrièreeux à égalité la Pristis et

tarda tenet. post hos aequo discrimine Pristis

le Centaure tentent de prendre l’avantage.155

155 Centaurusque locum tendunt superare priorem ;

Et tantôt la Pristis le tient,tantôt, vaincue, la passe l’imposant

et nunc Pristis habet, nunc uictam praeterit ingens

Centaure, tantôt côte à côtetous les deux ensemble ils avancent

Centaurus, nunc una ambae iunctisque feruntur

de front et labourent la mer saléedu soc de leurs longues carènes.

frontibus et longa sulcant uada salsa carina.


[1Première version de ce vers :
"en eux la peur tape etl’impatience de la gloire les surexcite."
Grâce à un commentaire - sur fb, merci, Myrto - je modifie.

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.