Le temple d’Apollon vient d’être consacré. En ce jour que réclame au dieu le poète ? Que lui demande-t-il en versant de sa coupe un peu de vin nouveau ? Pas les riches moissons de la féconde Sardaigne
ni les gras troupeaux de la Calabre ensoleillée, ni l’or et l’ivoire de l’Inde ni les campagnes mordues par les eaux calmes du Liris, fleuve taciturne.
Les gens de Calès prendront leur serpe pour tailler, puisque la Fortune leur a offert des vignes. Devenu riche, le marchand boira à des (…)
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strophes alcaïques
Articles
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Horace, Odes I 31 | Que réclame au dieu le poète ?
31 décembre 2011, par Danielle Carlès -
Horace, Odes I 9 | L’hiver au printemps de l’âge
28 avril 2012, par Danielle CarlèsVois-tu comme se dresse le Soracte blanc de toute cette épaisseur de neige, et comme les forêts souffrent, ne supportent plus le poids, et les fleuves se sont figés, pris par la glace vive. Dissipe le froid en remettant plus de bois dans le feu et montre-toi plus généreux avec ce vin vieux de quatre ans tiré de l’amphore sabine à deux anses, ô Thaliarque. Tout le reste, laisse les dieux s’en occuper. Quand ils ont calmé la guerre que font les vents sur la mer fiévreuse, au même instant (…)
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Horace, Odes I 16 | Palinodie
11 mai 2012, par Danielle CarlèsOui ta mère est belle, ô toi sa fille encore plus belle
et tu pourras faire de mes ïambes médisants tout ce que
tu voudras, les jeter aux flammes, ou
dans la mer Adriatique, c’est comme il te plaira.
Ni la déesse du Dindyme, ni dans les sanctuaires l’hôte
divin de Pythô, n’ébranlent l’esprit des officiants, ni
Liber, à tel point, et les Corybantes
n’amplifient pas l’aigu des instruments d’airain,
comme fait la funeste colère qu’aucune peur ne détourne
d’elle-même, épée du (…) -
Horace, Odes III 21 | Ô pieuse cruche !
22 septembre 2014, par Danielle CarlèsÔ toi, née avec moi sous le consulat de Manlius, grosse de lamentations ou de plaisanteries, de dispute et de fol amour, ou, pieuse cruche, d’un sommeil propice,
quoi que tu recèles, c’est un Massique de choix que tu gardes. Digne d’être sortie un jour favorable, descends ! car Corvinus appelle à tirer le vin quand il a bien vieilli.
Ce n’est pas lui, bien qu’il soit imprégné des socratiques dialogues, qui te dédaignera et se hérissera. On raconte que l’ancien Caton aussi (…) -
Horace, Odes III 3 | L’apothéose de Romulus
30 mai 2013, par Danielle CarlèsContre mon habitude, une introduction me semble cette fois-ci utile car l’ode est particulièrement complexe et mobilise de nombreuses références. Il y est question d’apothéose, soit le fait pour un mortel de devenir dieu après sa mort, généralement en récompense d’une vie de sagesse (v. 1-8), ainsi de Pollux, d’Hercule, de Bacchus. Auguste y est destiné (v. 11-12). Le poème consiste essentiellement dans un discours de Junon (v. 18-68) donnant son accord à l’apothéose de Romulus (v. 33-36), (…)
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Horace, Odes II 3 | Puisque tu dois mourir
15 janvier 2013, par Danielle CarlèsRetiens qu’il faut dans les moments difficiles conserver ta sérénité, ne pas faire autrement dans les bons et rester modéré, sans insolente joie, Dellius, puisque tu dois mourir,
[5] que tu aies vécu triste chaque instant de ta vie ou bien couché dans l’herbe à l’écart, de jour de fête en jour de fête, heureux à profiter de ta meilleure réserve de Falerne.
Un pin immense et un blanc peuplier quel plaisir [10] prennent-ils à unir l’ombre hospitalière de leurs rameaux ? De quoi souffre (…) -
Horace, Odes IV 15 | La dernière ode
19 mars 2015, par Danielle CarlèsPhébus, quand je voulais parler de batailles et de villes conquises, m’avertit en faisant cliqueter sa lyre d’éviter la mer Tyrrhénienne avec mes trop petites voiles. Ton siècle, César,
a ramené dans les champs des moissons en abondance5 et restitué à notre Jupiter les enseignes arrachées aux orgueilleux vestibules des Parthes et, libéré de toutes guerres, il a refermé le temple de Janus Quirinus, et sur le laisser-aller transgressant le bon ordre social10 il a mis un (…) -
Horace, Odes I 34 | Déraisonnable sagesse
10 juin 2012, par Danielle CarlèsJe donnais peu au culte des dieux, et sans assiduité, résolu que j’étais de me perdre dans une déraisonnable sagesse, mais je suis contraint aujourd’hui de virer de bord pour me remettre sur la route
délaissée, car Diespiter dont le feu en temps normal sillonne de zébrures la masse des nuages a poussé dans un ciel pur ses chevaux tonituants et son char
rapide comme vol d’oiseau sous lequel s’ébranle la terre brute et les fleuves voyageurs, s’ébranle le Styx, l’âpre demeure du hideux (…) -
Horace, Odes II 7 | à son ami Pompée
26 janvier 2013, par Danielle CarlèsÔ toi si souvent avec moi jusqu’au dernier moment quand sous les ordres de Brutus nous étions engagés, qui, te refaisant Quirite, t’a rendu aux dieux de tes pères et au ciel d’Italie,
Pompée, le premier de mes camarades, avec qui si souvent j’ai brisé dans le vin l’ennui d’un jour trop long, couronné, les cheveux brillants de malobathre syrien ?
Avec toi j’ai vécu la bataille de Philippes et la fuite à toutes jambes, mon petit bouclier abandonné sans façon, quand le courage et les airs (…) -
Horace, Odes III 1 | Odieux m’est le profane vulgaire
12 avril 2013, par Danielle Carlèsodieux m’est le profane vulgaire et je l’écarte
recueillez-vous je chante des chants auparavant
inouïs prêtre du culte des Muses
pour les jeunes vierges les jeunes garçons
le pouvoir terrible des rois s’exerce sur leurs
propres troupeaux sur les rois celui de Jupiter
illustre triomphateur des Géants
donnant d’un sourcil le branle à l’univers
un tel peut aligner ses plants dans des sillons
plus larges qu’un tel un candidat mieux né peut
descendre au Champ de Mars et un (…)