J’ai vécu pour les belles hier encore apte et j’ai fait mon service non sans gloire, à présent mes armes et, quitte du combat, le barbiton, ce mur va les porter,
qui de la maritime Vénus le flanc gauche protège. Ici, ici déposez les lumières des torches, les leviers et les arcs, contre les portes bloquées menaçants.
Ô déesse qui habites la bienheureuse Chypre et Memphis privée des neiges sithoniennes, Reine, lève ton céleste fouet, touche Chloé une bonne fois, elle si arrogante. (...)
L’oeuvre complète d’Horace dans ma nouvelle traduction a fait l’objet d’une publication en deux volumes chez publie.net. Pour autant je n’en ai pas terminé avec Horace. Après les premières tentatives, après l’exercice très profitable pour moi, mais parfois très contorsionné, des textes publiés, j’ai encore le goût de retraduire un grand nombre de pièces. Je joindrai ici ces nouvelles interprétations d’une même partition aux articles plus anciens. Il s’agit de faire vivre et d’expérimenter – y compris certaines limites – non de figer un texte "éternel" ou "intemporel".
Par ailleurs j’ai repris la traduction de l’Énéide et j’espère que plus rien ne viendra m’interrompre, jusqu’à la fin des 12 livres.
(Re-)traduire Virgile ? C’est maintenant pour mes petits-enfants, c’est un cadeau pour eux.
Bienvenue !
Derniers articles
Articles les plus récents
-
Horace, Odes III 26 | Déposer les armes
7 octobre 2014, par Danielle Carlès -
Virgile, Énéide IV v. 522-553 | Si grandes, elle laissait éclater son cœur de plaintes.
6 octobre 2014, par Danielle CarlèsC’était la nuit, et calme, goûtaient, fatigués, le sommeil
tous les êtres sur terre, et les forêts et sauvages, se reposaient,
les eaux, l’heure où les astres roulent au milieu de leur course,525
l’heure où se tait chaque parcelle, bêtes et oiseaux colorés,
la moindre vie aux étendues des lacs limpides, la moindre aux ronces broussailleuses
des campagnes tenue, dans le sommeil couchés sous la nuit silencieuse.
Mais non, pauvre âme infortunée, la Phénicienne, et pas un instant elle ne
s’abandonne (...) -
Horace, Odes III 25 | Je dirai de l’inouï
4 octobre 2014, par Danielle CarlèsOù, Bacchus, m’entraînes-tu, de toi plein ? Dans quels bois suis-je mené, dans quelles grottes, si vite, l’esprit neuf ? Dans quels antres m’entendra-t-on chanter l’incomparable César, dont je médite d’inscrire la gloire éternelle au nombre des étoiles et du conseil de Jupiter ? Je dirai de l’inouï, du nouveau, à ce jour informulé par toute autre bouche. Non autrement sur les crêtes, éveillée, s’éblouit l’Éviade voyant au loin l’Hèbre, et, de neige étincelante, la Thrace, et, par (...)
-
Virgile, Énéide IV v. 500-521 | Magie noire (suite)
2 octobre 2014, par Danielle CarlèsAnna, cependant, que par cette étrange cérémonie la mort elle déguise,500
de sa sœur ne peut le penser, ni un tel excès de fureur
imaginer. Elle ne craint rien de pire qu’à la mort de Sychée.
Ainsi elle fait ce qu’on lui demande.
Or la Reine, quand le bûcher au cœur du palais sous le ciel
est élevé, en un énorme tas de pins et d’yeuses découpés,505
tend le lieu de guirlandes et le couronne de feuillage
de deuil. Au-dessus, les effets, l’épée qu’il a laissée,
et son portrait sur le lit elle dispose, (...) -
Horace, Odes III 24 | La grande honte d’être pauvre
30 septembre 2014, par Danielle CarlèsAvec plus de richesse que les intacts trésors des Arabes et de l’Inde opulente, de moellons tu peux, c’est sûr, envahir la terre pour toi, et la mer, tout notre espace commun, mais si enfonce, d’acier forgés, même aux sommets les plus hauts, la dure Nécessité ses clous, non, ton âme de la peur, non, ta tête du piège de la mort tu ne dégageras pas. Il vaut mieux les Scythes de la steppe, dont les chariots à l’ordinaire tirent des maisons vagabondes, et la vie aussi des rude Gètes, chez (...)
-
Virgile, Énéide IV v. 474-499 | Magie noire
29 septembre 2014, par Danielle CarlèsAinsi, ayant reçu en elle les Furies, vaincue à force de douleur,
et décidé de mourir, le moment, seule avec elle-même, et la manière475
elle examine, et, quand elle va parler à sa sœur abîmée de tristesse,
son visage masque sa décision, et son front serein affiche l’espoir :
"J’ai trouvé, fidèle sœur, un moyen — félicite ta sœur ! —
de me le ramener ou de me délivrer de mon amour pour lui.
Touchant à la limite de l’Océan et du soleil couchant,480
aux confins de l’Éthiopie, il y a un lieu, où le géant (...) -
Horace, Odes III 23 | Sacrifices
27 septembre 2014, par Danielle CarlèsSi vers le ciel paumes tournées tu lèves tes mains à la lune naissante, paysanne Phidyle, si d’encens tu rassasies, et des dernières moissons, tes Lares, et d’une truie gloutonne,
des miasmes de l’Africus ne souffrira pas ta vigne fertile, ni ton blé de la desséchante rouille, ni les tendres nourrissons du temps lourd à la saison des fruits.
Oui, la bête qui pâture sur l’Algide neigeux, vouée au sacrifice, au milieu des chênes et des yeuses, ou qui grandit dans les prés albains, (...) -
Virgile, Énéide IV v. 450-473 | Folle
25 septembre 2014, par Danielle CarlèsAlors, épouvantée par le destin, l’infortunée Didon450
implore la mort. Contempler la voûte du ciel lui fait horreur.
Pour l’inciter davantage à exécuter son projet et abandonner la lumière,
elle a vu, parmi la fumée d’encens, comme elle déposait ses offrandes aux autels,
horreur indicible ! noircir les eaux sacrées
et le vin répandu se changer en un sang immonde.455
Cela, personne ne l’a vu. Même à sa sœur elle n’a rien dit.
En outre, il y avait au sein du palais un temple de marbre
de son époux (...) -
Horace, Odes III 22 | Diane
24 septembre 2014, par Danielle CarlèsGardienne des monts et des bois, vierge, qui les femmes en travail d’enfant, trois fois appelée, entends et arraches à la mort, déesse au triple aspect, par-dessus ma villa, ce pin te sois dédié, à qui, heureux, chaque fin d’année, d’un verrat se préparant au coup oblique le sang je donnerai. Lecture avec le texte latin
Gardienne des monts et des bois, vierge,
Montium custos nemorumque uirgo,
qui les femmes en travail d’enfant,
quae laborantis utero puellas
trois fois (...) -
Virgile, Énéide IV v. 393-449 | Les larmes coulent vaines
23 septembre 2014, par Danielle CarlèsMais le pieux Énée, malgré le désir de l’apaiser dans sa souffrance
par des consolations et avec des paroles de distraire sa peine,
gémissant beaucoup, l’esprit chancelant sous la force d’un tel amour395
aux ordres des dieux cependant se soumet jusqu’au bout, et retrouve sa flotte.
Alors vraiment les Troyens se mettent à la tâche et sur le rivage les hautes
nefs partout font descendre : flotte, empoissée, la coque,
et couvertes de feuilles ils apportent les branches et le bois pris à la forêt, (...)
Derniers commentaires