Ô toi, née avec moi sous le consulat de Manlius, grosse de lamentations ou de plaisanteries, de dispute et de fol amour, ou, pieuse cruche, d’un sommeil propice,
quoi que tu recèles, c’est un Massique de choix que tu gardes. Digne d’être sortie un jour favorable, descends ! car Corvinus appelle à tirer le vin quand il a bien vieilli.
Ce n’est pas lui, bien qu’il soit imprégné des socratiques dialogues, qui te dédaignera et se hérissera. On raconte que l’ancien Caton aussi souvent de (...)
L’oeuvre complète d’Horace dans ma nouvelle traduction a fait l’objet d’une publication en deux volumes chez publie.net. Pour autant je n’en ai pas terminé avec Horace. Après les premières tentatives, après l’exercice très profitable pour moi, mais parfois très contorsionné, des textes publiés, j’ai encore le goût de retraduire un grand nombre de pièces. Je joindrai ici ces nouvelles interprétations d’une même partition aux articles plus anciens. Il s’agit de faire vivre et d’expérimenter – y compris certaines limites – non de figer un texte "éternel" ou "intemporel".
Par ailleurs j’ai repris la traduction de l’Énéide et j’espère que plus rien ne viendra m’interrompre, jusqu’à la fin des 12 livres.
(Re-)traduire Virgile ? C’est maintenant pour mes petits-enfants, c’est un cadeau pour eux.
Bienvenue !
Derniers articles
Articles les plus récents
-
Horace, Odes III 21 | Ô pieuse cruche !
22 septembre 2014, par Danielle Carlès -
Horace, Odes III 21 | Ô pieuse amphore !
19 septembre 2014, par Danielle CarlèsÔ toi, née avec moi sous le consulat de Manlius, grosse de lamentations ou bien de plaisanteries, de dispute et de fol amour, ou, pieuse amphore, d’un sommeil propice,
peu importe la vertu de ce Massique de choix que tu gardes, digne d’être sortie un jour heureux, descends ! puisque Corvinus dit de tirer un vin qui a bien vieilli.
Ce n’est pas lui, bien qu’il soit imprégné des socratiques conversations, qui te dédaignera, tout hérissé. L’ancien Caton aussi, dit-on, souvent de vin (...) -
Virgile, Énéide IV v. 362-392 | Ah ! Les Furies ! Je brûle ! Elles m’emportent !
18 septembre 2014, par Danielle CarlèsTandis qu’il parle, depuis un moment déjà hostile elle l’observe,
ici et là roulant des yeux, tout entier elle le parcourt
d’un regard muet, puis avec flamme elle dit :
"Ta mère n’est pas déesse et de ta famille Dardanus n’est pas père,365
traître, non, d’insensibles rocs t’ont engendré, fils du sauvage
Caucase, et les tigresses d’Hyrcanie t’ont donné leurs mamelles.
À quoi bon, oui, dissimuler ? Pour quel pire encore me réserver ?
Devant nos pleurs a-t-il gémi ? A-t-il tourné ses yeux ?
A-t-il, (...) -
Horace, Odes III 20 | Le beau Néarque
17 septembre 2014, par Danielle CarlèsTu ne vois pas ce que tu risques à enlever, Pyrrhus, ses petits à une lionne gétule ? Tu ne tarderas pas à fuir de durs combats, ravisseur sans audace,
lorsque, forçant les rangs des garçons attroupés, elle viendra te réclamer son beau Néarque. Sublime enjeu, si à toi la proie cèdera ou la choisira, elle.
Entre temps, pendant que tes flèches agiles tu exhibes, qu’elle aiguise ses dents redoutables, l’arbitre du combat a déposé par terre, sous son pied nu, la palme,
dit-on, et dans la (...) -
Virgile, Énéide IV v. 333-361 | Ce que veut Énée
16 septembre 2014, par Danielle CarlèsÀ la fin, en peu de mots il répond : "Moi, tout ce que tu dis, si longue
soit la liste que tu en fais, jamais, Reine, je ne nierai
que tu mérites ma reconnaissance, et sans répit j’aurai mémoire d’Élissa335
tant que durera la mémoire de moi-même, tant qu’un souffle gouvernera mon corps.
Sur la réalité des faits, j’ai peu à dire. Mais non, cacher mon départ avec ruse,
je n’y ai pas songé, n’imagine pas ça. Et de t’épouser, non, jamais
je n’ai invoqué ces flambeaux et je ne cherchais pas un mariage en (...) -
Horace, Odes III 19 | À boire !
15 septembre 2014, par Danielle CarlèsCombien de générations séparent Inachus et Codrus qui pour sa patrie n’eut pas peur de mourir tu racontes, et la descendance d’Éaque, et les combats menés sous les murs de la sainte Ilion. Sur le prix de la jarre de Chio dans le commerce, sur celui qui met de l’eau à tiédir, sur l’hôte qui nous ouvre sa maison et l’heure où je suis à l’abri d’un froid pélignien, tu ne dis pas un mot. À boire, vite, pour la lune nouvelle ! À boire, pour la nuit qui bat son plein ! À boire, mon garçon, (...)
-
Virgile, Énéide IV v. 296-332 | Les larmes de Didon
12 septembre 2014, par Danielle CarlèsOr la Reine d’une ruse — mais qui pourrait tromper une femme amoureuse ? eut le pressentiment et surprit, la première, les mouvements futurs,
inquiète quand tout semblait sûr. La Rumeur impie, toujours elle, à sa fureur
vint rapporter que l’on arme la flotte, et qu’un voyage se prépare.
Elle est prise de rage, impuissante à penser, et traverse, enflammée, toute la ville,300
délirante, telle, exaltée sur le passage des objets sacrés,
une Thyade, quand, à l’appel de Bacchus, l’attisent les (...) -
Horace, Odes III 18 | Faunus
11 septembre 2014, par Danielle CarlèsFaunus, amoureux des nymphes qui s’enfuient, sur mon domaine et mes champs ensoleillés, clément puisses-tu venir, et repartir aux nouveaux- nés favorable,
si un tendre chevreau on t’immole, l’année accomplie, et qu’abondants ne te manquent pas, complice de Vénus, les vins dans le cratère, que le vieil autel à profusion fume d’odeurs.
Dans la campagne en herbe s’ébat la moindre bête, quand pour toi reviennent les nones de décembre, c’est jour de fête, aux prés se repose le village, avec (...) -
Virgile, Énéide IV v. 219-295 : Une autre présentation
10 septembre 2014, par Danielle CarlèsTels étaient les mots avec lesquels il priait, sa main tenant l’autel, et l’entendit le Tout-puissant, et il tourna ses yeux vers les remparts220 royaux et l’oubli de la bonne renommée où étaient les amants. Alors à Mercure il s’adresse et lui confie cette mission : “Va, allons, va, mon fils, appelle les Zéphyrs et glisse avec tes ailes. Au chef dardanien qui dans la tyrienne Carthage maintenant attend et ne regarde plus les villes dévolues par le destin,225 va parler, porte-lui d’en haut mes ordres, (...)
-
Virgile, Énéide IV v. 259-295 | Énée sévèrement rappelé à l’ordre
10 septembre 2014, par Danielle CarlèsDès qu’il toucha de ses talons ailésaux lieux d’habitation, Énée s’occupait de bâtir la citadelle et de créer de nouveaux toits,260 remarqua-t-il. Sur lui,étincelant de jaspe fauve, était son glaive et de pourpre tyrienneflamboyait le manteau qui retombait de ses épaules,cadeaux que la riche Didon lui avait faits, et d’un fil d’orelle avait broché la toile de ses habits. Sans attendre il l’assaille : "Toi, maintenant c’est la haute Carthage265 dont tu poses les fondations,la belle ville, en bon petit (...)
Derniers commentaires