Accueil > Traductions > Latin > Horace > Odes > Odes III > Horace, Odes III 25 | Je dirai de l’inouï
Horace, Odes III 25 | Je dirai de l’inouï
samedi 4 octobre 2014, par
Où, Bacchus, m’entraînes-tu, de toiplein ? Dans quels bois suis-je mené, dans quelles grottes,si vite, l’esprit neuf ? Dans quelsantres m’entendra-t-on chanter l’incomparable César,dont je médite d’inscrire la gloire éternelleau nombre des étoiles et du conseil de Jupiter ?Je dirai de l’inouï, du nouveau, à ce jourinformulé par toute autre bouche. Non autrement sur les crêtes,éveillée, s’éblouit l’Éviadevoyant au loin l’Hèbre, et, de neige étincelante,la Thrace, et, par le pied barbaresillonné, le Rhodope, comme moi, hors des sentiers battus,rives et bois vacantil me plaît d’admirer. Ô des Naïades maître puissantet des Bacchantes assez fortespour déraciner à la main les frênes élancés,rien de petit ou sur un mode vulgaire,rien de mortel je ne dirai ! C’est un risque délicieux,ô Lénaeus, de suivre le dieuqui ceint ses tempes du pampre vert.
Lecture avec le texte latin
Où, Bacchus, m’entraînes-tu, de toi
Quo me, Bacche, rapis tui
plein ? Dans quels bois suis-je mené, dans quelles grottes,
plenum ? Quae nemora aut quos agor in specus
si vite, l’esprit neuf ? Dans quels
uelox mente noua ? Quibus
antres m’entendra-t-on chanter l’incomparable César,
antris egregii Caesaris audiar
dont je médite d’inscrire la gloire éternelle
aeternum meditans decus5
au nombre des étoiles et du conseil de Jupiter ?
stellis inserere et consilio Iouis ?
Je dirai de l’inouï, du nouveau, à ce jour
Dicam insigne, recens, adhuc
informulé par toute autre bouche. Non autrement sur les crêtes,
indictum ore alio. Non secus in iugis
éveillée, s’éblouit l’Éviade
exsomnis stupet Euhias,
voyant au loin l’Hèbre, et, de neige étincelante,
Hebrum prospiciens et niue candidam10
la Thrace, et, par le pied barbare
Thracen ac pede barbaro
sillonné, le Rhodope, comme moi, hors des sentiers battus,
lustratam Rhodopen, ut mihi deuio
rives et bois vacant
ripas et uacuum nemus
il me plaît d’admirer. Ô des Naïades maître puissant
mirari libet. O Naiadum potens
et des Bacchantes assez fortes
Baccharumque ualentium15
pour déraciner à la main les frênes élancés,
proceras manibus uertere fraxinos,
rien de petit ou sur un mode vulgaire,
nil paruum aut humili modo,
rien de mortel je ne dirai ! C’est un risque délicieux,
nil mortale loquar. Dulce periculum est,
ô Lénaeus, de suivre le dieu
o Lenaee, sequi deum
qui ceint ses tempes du pampre vert.
cingentem uiridi tempora pampino.20