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Horace, Odes IV 7 | S’en sont allées les neiges
mardi 10 février 2015, par
S’en sont allées les neiges, déjà revient l’herbe aux campagneset aux arbres la chevelure.La terre fait son changement et la décrue le long des riveslaisse couler les fleuves.La Grâce avec les Nymphes, avec ses deux sœurs, ose5conduire nue les danses.Rien d’immortel à espérer, te prévient l’année et de l’almejour l’heure ravisseuse.Le froid mollit sous les Zéphyrs, l’été broie le printempset puis s’en va périr dès que10l’automne lourd de fruits aura répandu ses dons et bientôtrevient l’inertie de l’hiver.Pourtant ce que le ciel abîme, rapidement les lunes le réparent.Nous, une fois tombéssommes poussière et ombre.Qui sait si ajouteront au total d’aujourd’hui les instantsde demain Ceux d’en haut ?Aux mains avides de ton héritier échappera tout le bien qu’ami detoi tu te seras accordé.20Quand tu seras mort de ta seule mort et que sur toi Minos aurarendu sa splendide sentence,non, Torquatus, ni ta naissance, ni ton éloquence, ni tapiété ne te feront revivre,car les ténèbres de l’enfer, ni Diane le pudique25Hippolyte ne l’en délivre,pour son aimé Pirithoüs.
Lecture avec le texte latin
S’en sont allées les neiges, déjà revient l’herbe aux campagnes
Diffugere niues, redeunt iam gramina campis
et aux arbres la chevelure.
arboribusque comae ;
La terre fait son changement et la décrue le long des rives
mutat terra uices et decrescentia ripas
laisse couler les fleuves.
flumina praetereunt ;
la Grâce avec les Nymphes, avec ses deux sœurs, ose5
Gratia cum Nymphis geminisque sororibus audet
conduire nue les danses.
ducere nuda chorus.
Rien d’immortel à espérer, te prévient l’année et de l’alme
Inmortalia ne speres, monet annus et almum
jour l’heure ravisseuse.
quae rapit hora diem.
Le froid mollit sous les Zéphyrs, l’été broie le printemps
Frigora mitescunt Zephyris, uer proterit aestas,
et puis s’en va périr dès que10
interitura simul
l’automne lourd de fruits aura répandu ses dons et bientôt
pomifer autumnus fruges effuderit, et mox
revient l’inertie de l’hiver.
bruma recurrit iners.
Pourtant ce que le ciel abîme, rapidement les lunes le réparent.
Damna tamen celeres reparant caelestia lunae :
Nous, une fois tombés
nos ubi decidimus
où se trouve Énée Père, où sont les riches Tullus et Ancus,15
quo pater Aeneas, quo diues Tullus et Ancus,
sommes poussière et ombre.
puluis et umbra sumus.
Qui sait si ajouteront au total d’aujourd’hui les instants
Quis scit an adiciant hodiernae crastina summae
de demain Ceux d’en haut ?
tempora di superi ?
Aux mains avides de ton héritier échappera tout le bien qu’ami de
Cuncta manus auidas fugient heredis, amico
toi tu te seras accordé.20
quae dederis animo.
Quand tu seras mort de ta seule mort et que sur toi Minos aura
Cum semel occideris et de te splendida Minos
rendu sa splendide sentence,
fecerit arbitria,
non, Torquatus, ni ta naissance, ni ton éloquence, ni ta
non, Torquate, genus, non te facundia, non te
piété ne te feront revivre,
restituet pietas ;
car les ténèbres de l’enfer, ni Diane le pudique25
infernis neque enim tenebris Diana pudicum
Hippolyte ne l’en délivre,
liberat Hippolytum,
ni Thésée n’est de force à rompre du Léthée les chaînes
nec Lethaea ualet Theseus abrumpere caro
pour son aimé Pirithoüs.
uincula Pirithoo.