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Horace, Odes IV 14 | La gloire d’Auguste
lundi 16 mars 2015, par
parachevant la liste des hommages rendus, tesmérites, Auguste, à travers le tempsdans les inscriptions et la mémoire des fastesimmortalisera, ô, sur toute terre habitée5qu’illumine le soleil, le plus éminent des princes,toi, qu’exempts de la loi latine, lesVindélices viennent à présent de reconnaître,éprouvant ce qu’avec Mars tu pouvais ? Car sous tes ordresDrusus a mis les Génaunes, ce peuple belliqueux,10et les Breunes rapides, et leurs fortsimplantés aux sommets des Alpes redoutablesà terre, portant avec acharnement coup sur coup.L’aîné des Nérons peu après une dure bataillea livrée, mettant les sauvages Rètes15en déroute sous de favorables auspices,et il fallait le voir, au plus fort du combat martial,mesuré à des cœurs prêts à mourir pour être libres !De quelle avalanche il les accablait !Peu s’en faut qu’il n’égalât sur les eaux rebelles20fait éclater les nuages, inlassable à harcelerles troupes ennemies et à lancersa monture frémissante au milieu des feux.Ainsi roule ses eaux l’Aufide à tête de taureau25quand avec rage — horreur pour les cultures !il médite l’inondation de la campagne,comme fit des barbares Claudius, de leurs escadronsde fer, les pulvérisant dans un formidable assaut,30et, des premiers aux derniers moissonnés,en couvrant le sol, sans grandes pertes vainqueur,toi des légions, toi des mesures et de tes propres dieuxl’ayant pourvu. Car c’est à toi, oui, que le même jouroù, suppliante, Alexandrie ses ports35et son palais sans défense t’avait ouverts,la Fortune généreuse, au bout du troisième lustre,a redonné de finir heureusement une guerre,à la gloire d’un empire achevéet à tout l’honneur souhaitable ajoutant encore,40toi, que le Cantabre, impossible à dompter jusqu’alors,admirent, ô vivant génie tutélairede l’Italie et de la souveraine Rome,toi, à qui, recéleurs de la naissance de leurs sources,45et le Nil et l’Hister, à qui le Tigre au cours rapide,à qui, peuplé de monstres, l’Océandont le fracas assiège les lointains Bretons,à qui, terre insensible à la peur de mourir, la Gauleobéit et, sauvage, la terre de l’Hibérie,50toi, que les Sygambres épris de massacre,ayant maintenant rangé leurs armes, révèrent !
Lecture avec le texte latin
Quelle attention des Pères ou quelle attention des Quirites,
Quae cura patrum quaeue Quiritium
parachevant la liste des hommages rendus, tes
plenis honorum muneribus tuas,
mérites, Auguste, à travers le temps
Auguste, uirtutes in aeuum
dans les inscriptions et la mémoire des fastes
per titulos memoresque fastus
immortalisera, ô, sur toute terre habitée5
aeternet, o qua sol habitabilis
qu’illumine le soleil, le plus éminent des princes,
inlustrat oras maxime principum ?
toi, qu’exempts de la loi latine, les
quem legis expertes Latinae
Vindélices viennent à présent de reconnaître,
Vindelici didicere nuper
éprouvant ce qu’avec Mars tu pouvais ? Car sous tes ordres
quid Marte posses. Milite nam tuo
Drusus a mis les Génaunes, ce peuple belliqueux,10
Drusus Genaunos, inplacidum genus,
et les Breunes rapides, et leurs forts
Breunosque uelocis et arces
implantés aux sommets des Alpes redoutables
Alpibus impositas tremendis
à terre, portant avec acharnement coup sur coup.
deiecit acer plus uice simplici.
L’aîné des Nérons peu après une dure bataille
Maior Neronum mox graue proelium
a livrée, mettant les sauvages Rètes15
commisit immanisque Raetos
en déroute sous de favorables auspices,
auspiciis pepulit secundis,
et il fallait le voir, au plus fort du combat martial,
spectandus in certamine Martio,
mesuré à des cœurs prêts à mourir pour être libres,
deuota morti pectora liberae
de quelle avalanche il les accablait !
quantis fatigaret ruinis,
Peu s’en faut qu’il n’égalât sur les eaux rebelles20
indomitas prope qualis undas
le bourrèlement de l’Auster quand le chœur des Pléiades
exercet Auster Pleiadum choro
fait éclater les nuages, inlassable à harceler
scindente nubes, impiger hostium
les troupes ennemies et à lancer
uexare turmas et frementem
sa monture frémissante au milieu des feux.
mittere equum medios per ignis.
Ainsi roule ses eaux l’Aufide à tête de taureau25
Sic tauriformis uoluitur Aufidus,
qui arrose le royaume de Daunus Apulien
qui regna Dauni praefluit Apuli,
quand avec rage — horreur pour les cultures !
cum saeuit horrendamque cultis
il médite l’inondation de la campagne,
diluuiem meditatur agris,
comme fit des barbares Claudius, de leurs escadrons
ut barbarorum Claudius agmina
de fer, les pulvérisant dans un formidable assaut,30
ferrata uasto diruit impetu
et, des premiers aux derniers moissonnés,
primosque et extremos metendo
en couvrant le sol, sans grandes pertes vainqueur,
strauit humum sine clade uictor,
toi des légions, toi des mesures et de tes propres dieux
te copias, te consilium et tuos
l’ayant pourvu. Car c’est à toi, oui, que le même jour
praebente diuos. Nam tibi quo die
où, suppliante, Alexandrie ses ports35
portus Alexandrea supplex
et son palais sans défense t’avait ouverts,
et uacuam patefecit aulam,
la Fortune généreuse, au bout du troisième lustre,
Fortuna lustro prospera tertio
a redonné de finir heureusement une guerre,
belli secundos reddidit exitus
à la gloire d’un empire achevé
laudemque et optatum peractis
et à tout l’honneur souhaitable ajoutant encore,40
imperiis decus arrogauit.
toi, que le Cantabre, impossible à dompter jusqu’alors,
Te Cantaber non ante domabilis
et que le Mède et l’Indien, toi, que le Scythe nomade
Medusque et Indus, te profugus Scythes
admirent, ô vivant génie tutélaire
miratur, o tutela praesens
de l’Italie et de la souveraine Rome,
Italiae dominaeque Romae ;
toi, à qui, recéleurs de la naissance de leurs sources,45
te fontium qui celat origines
et le Nil et l’Hister, à qui le Tigre au cours rapide,
Nilusque et Hister, te rapidus Tigris,
à qui, peuplé de monstres, l’Océan
te beluosus qui remotis
dont le fracas assiège les lointains Bretons,
obstrepit Oceanus Britannis,
à qui, terre insensible à la peur de mourir, la Gaule
te non pauentis funera Galliae
obéissent et, sauvage, la terre de l’Hibérie,50
duraeque tellus audit Hiberiae,
toi, que les Sygambres épris de massacre,
te caede gaudentes Sygambri
ayant maintenant rangé leurs armes, révèrent !
compositis uenerantur armis.
Messages
1. Horace, Odes IV 14 | La gloire d’Auguste, 20 octobre 2021, 09:42
c’est intéressant