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Horace, Odes I 31 | Que réclame au dieu le poète ? (2)
mardi 5 juin 2012, par
En ce jour de dédicace, que réclame à Apollon
le poète ? Que demande-t-il, en versant de sa
coupe un peu de vin nouveau ? Ni les
riches moissons de la Sardaigne féconde,
ni de prospères troupeaux en Calabre, sous le
soleil brûlant, ni l'or ou l'ivoire de l'Inde
ni les campagnes que vient mordre l'
eau calme du Liris, le fleuve taciturne.
Que les gens de Calès taillent de la serpe la
vigne offerte par la Fortune, enrichi, que le
marchand boive dans des calices d'or
le vin payé grâce à ses profits syriens,
tendrement aimé des dieux, s'il peut trois et
quatre fois l'an revoir sans dommage les eaux
Atlantiques ! Mais moi des olives me
nourrissent et chicorée et mauve légère.
Jouir de ce que j'ai, en bonne santé, fils de
Latone, accorde-le moi mais je t'en prie avec
un esprit indemne, que ma vieillesse
ne soit pas laide, ni privée de cithare.
Lecture avec le texte latin
En ce jour de dédicace, que réclame à Apollon
Quid dedicatum poscit Apollinem
le poète ? Que demande-t-il, en versant de sa
vates ? quid orat de patera nouum
coupe un peu de vin nouveau ? Ni les
fundens liquorem ? Non opimæ
riches moissons de la Sardaigne féconde,
Sardiniæ segetes feraces,
ni de prospères troupeaux en Calabre, sous le
non æstuosæ grata Calabriæ 5
soleil brûlant, ni l’or ou l’ivoire de l’Inde
armenta, non aurum aut ebur Indicum,
ni les campagnes que vient mordre l’
non rura, quæ Liris quieta
eau calme du Liris, le fleuve taciturne.
mordet aqua taciturnus amnis.
Que les gens de Calès taillent de la serpe la
Premant Calena falce quibus dedit
vigne offerte par la Fortune, enrichi, que le
Fortuna uitem, diues et aureis 10
marchand boive dans des calices d’or
mercator exsiccet culillis
le vin payé grâce à ses profits syriens,
uina Syra reparata merce,
tendrement aimé des dieux, s’il peut trois et
dis carus ipsis, quippe ter et quater
quatre fois l’an revoir sans dommage les eaux
anno revisens æquor Atlanticum
Atlantiques ! Mais moi des olives me
impune ! Me pascunt oliuæ, 15
nourrissent et chicorée et mauve légère.
me cichorea leuesque maluæ.
Jouir de ce que j’ai, en bonne santé, fils de
Frui paratis et ualido mihi,
Latone, accorde-le moi mais je t’en prie avec
Latoe, dones, at precor integra
un esprit indemne, que ma vieillesse
cum mente nec turpem senectam
ne soit pas laide, ni privée de cithare.
degere nec cithara carentem. 20
Strophes alcaïques,
transposées en vers justifiés 2 x 45 + 36 + 40 caractères espaces compris(es).