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Horace, Odes I 22 | Rencontre avec un loup (2)

mercredi 23 mai 2012, par Danielle Carlès


L’homme à la vie sans faille, pur de tout crime
n’a pas besoin des javelots des Maures, ni d’un
arc ni de flèches empoisonnées qui pèsent lourd
plein son carquois, Fuscus,

que son chemin le conduise à passer par le pays
des Syrtes embrasées, ou à traverser le Caucase
inhospitalier, et même dans ces régions léchées
par l’Hydaspe des légendes.

Car moi, j’étais dans la forêt Sabine, un loup,
je chantais ma Lalagué sans but et en promenade
au-delà des bornes du domaine, libre du moindre
souci, désarmé, il m’a fui.

Un monstre pareil, la terre de Daunus, terre de
guerriers, dans ses vastes chênaies, n’en élève
pas et la terre de Juba n’en produit pas, aride
mère nourricière des lions.

Dépose-moi sur les plaines engourdies où pas un
seul arbre ne renaît au souffle de l’été, en ce
côté du monde écrasé sous la brume, soumis à la
mauvaise humeur de Jupiter,

dépose-moi au-dessous du soleil, en ce point où
son char vient trop proche de la terre, refusée
aux habitations, j’aimerai ma Lalagué, son doux
rire et son doux babillage.

Lecture avec le texte latin

L’homme à la vie sans faille, pur de tout crime

Integer uitæ scelerisque purus

n’a pas besoin des javelots des Maures, ni d’un

non eget Mauris iaculis neque arcu

arc ni de flèches empoisonnées qui pèsent lourd

nec uenenatis grauida sagittis,

plein son carquois, Fuscus,

Fusce, pharetra,

que son chemin le conduise à passer par le pays

siue per Syrtis iter æstuosas 5

des Syrtes embrasées, ou à traverser le Caucase

siue facturus per inhospitalem

inhospitalier, et même dans ces régions léchées

Caucasum uel quæ loca fabulosus

par l’Hydaspe des légendes.

lambit Hydaspes.

Car moi, j’étais dans la forêt Sabine, un loup,

Namque me silua lupus in Sabina,

je chantais ma Lalagué sans but et en promenade

dum meam canto Lalagen et ultra 10

au-delà des bornes du domaine, libre du moindre

terminum curis uagor expeditis,

souci, désarmé, il m’a fui.

fugit inermem.

Un monstre pareil, la terre de Daunus, terre de

Quale portentum neque militaris

guerriers, dans ses vastes chênaies, n’en élève

Daunias latis alit æsculetis

pas et la terre de Juba n’en produit pas, aride

nec Iubæ tellus generat, leonum 15

mère nourricière des lions.

arida nutrix.

Dépose-moi sur les plaines engourdies où pas un

Pone me pigris ubi nulla campis

seul arbre ne renaît au souffle de l’été, en ce

arbor æstiua recreatur aura,

côté du monde écrasé sous la brume, soumis à la

quod latus mundi nebulæ malusque

mauvaise humeur de Jupiter,

Iuppiter urget, 20

dépose-moi au-dessous du soleil, en ce point où

pone sub curru nimium propinqui

son char vient trop proche de la terre, refusée

solis in terra domibus negata,

aux habitations, j’aimerai ma Lalagué, son doux

dulce ridentem Lalagen amabo,

rire et son doux babillage.

dulce loquentem.


Strophes sapphiques :

trois sapphiques de onze syllabes et un adonique,

transposées en 3 x 47 + 27 caractères espaces comprises.

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