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Horace, Odes I 22 | Rencontre avec un loup
lundi 9 janvier 2012, par
Un homme à la vie sans faille et pur de tout crimen’a nul besoin de javelots africains, ni d’un arc,ni de flèches empoisonnéesplein son carquois, Fuscus,même s’il s’apprête à traverser les golfes houleux des Syrtesou le Caucase inhospitalierou ces régions que vient lécherl’Hydaspe légendaire.Car j’étais, moi, dans la forêt sabine et je chantais Lalagué.Dans mon insouciance j’allais à l’aventurehors des sentiers battus, et un loup a pris la fuitedevant moi sans une arme.C’était un monstre comme les vastes chênaiesde la Daunie guerrière n’en élèvent pas,comme la terre de Juba n’en porte pas, aride mèrenourricière des lions.Dépose-moi sur les plaines engourdiesoù les arbres ne renaissent pas avec le souffle de l’été,de ce côté du monde toujours dans la brume, victime de la mauvaisehumeur de Jupiter,dépose-moi sous le char du soleil, là où il vient trop prèsd’une terre que nul homme ne peut habiter :j’aimerai Lalagué, j’aimerai son doux rireet son doux babillage.
Texte latin
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Fusce, pharetra,
siue per Syrtis iter æstuosas
siue facturus per inhospitalem
Caucasum uel quæ loca fabulosus
lambit Hydaspes.
Namque me silua lupus in Sabina
dum meam canto Lalagen et ultra
terminum curis uagor expeditis
fugit inermem
Quale portentum neque militaris
Daunias latis alit æsculetis
nec Iubæ tellus generat, leonum
arida nutrix.
Pone me pigris ubi nulla campis
arbor æstiua recreatur aura,
quod latus mundi nebulæ malusque
Iuppiter urget,
Pone sub curru nimium propinqui
solis in terra domibus negata :
dulce ridentem Lalagen amabo
dulce loquentem.