Accueil > Traductions > Latin > Horace > Odes > Odes I > Horace, Odes I 37 | Nunc est bibendum (2)
Horace, Odes I 37 | Nunc est bibendum (2)
lundi 18 juin 2012, par
Maintenant il faut boire ! Maintenant frapper le
sol de notre pied libéré, maintenant apprêter le
coussin des dieux, offrir des
banquets de Saliens, il était temps, amis !
Avant ce jour, il aurait été sacrilège de sortir
un vieux Cécube de la réserve, avec cette reine,
son projet délirant de ruiner
le Capitole, de sonner le glas de l’empire,
accompagnée de ce troupeau infect, de ces hommes
répugnants et malades, jetée sans frein dans une
espérance infinie, ivre d’une
heureuse fortune. Mais cette folie retomba,
quand un à peine de ses navires put échapper aux
flammes et César ramena à des peurs bien réelles
son esprit troublé par le vin
maréotique. Elle s’envolait, loin d’Italie.
À toutes rames, il fond sur elle comme un faucon
sur les douces colombes, ou prompt sur un lièvre
le chasseur, dans les plaines
neigeuses de l’Hémonie pour mettre aux fers
le monstre fatal. Mais elle voulait une fin plus
noble et cette femme ne s’effraya pas de l’épée,
ne gagna pas de rivages où se
cacher misant sur la rapidité de sa flotte,
et elle osa contempler en face son palais abattu
montrant un visage serein, et courageusement osa
manier des serpents hérissés,
pour inonder ses veines de leur noir venin.
Par le choix de mourir elle releva sa fierté, en
déniant aux Liburnes, oui, l’honneur cruel de la
mener, reine sans trône, mais
femme non déchue, vers un pompeux triomphe.
Lecture avec le texte latin
Maintenant il faut boire ! Maintenant frapper le
Nunc est bibendum, nunc pede libero
sol de notre pied libéré, maintenant apprêter le
pulsanda tellus, nunc Saliaribus
coussin des dieux, offrir des
ornare puluinar deorum
banquets de Saliens, il était temps, amis !
tempus erat dapibus, sodales !
Avant ce jour, il aurait été sacrilège de sortir
Antehac nefas depromere Cæcubum
un vieux Cécube de la réserve, avec cette reine,
cellis auitis, dum Capitolio
son projet délirant de ruiner
regina dementis ruinas
le Capitole, de sonner le glas de l’empire,
funus et imperio parabat
accompagnée de ce troupeau infect, de ces hommes
contaminato cum grege turpium
répugnants et malades, jetée sans frein dans une
morbo uirorum, quidlibet impotens
espérance infinie, ivre d’une
sperare fortunaque dulci
heureuse fortune. Mais cette folie retomba,
ebria. Sed minuit furorem
quand un à peine de ses navires put échapper aux
uix una sospes nauis ab ignibus
flammes et César [1] ramena à des peurs bien réelles
mentemque lymphatam Mareotico
son esprit troublé par le vin
redegit in ueros timores
maréotique. Elle s’envolait, loin d’Italie.
Cæsar, ab Italia uolantem
À toutes rames, il fond sur elle comme un faucon
remis adurgens, accipiter uelut
sur les douces colombes, ou prompt sur un lièvre
mollis columbas aut leporem citus
le chasseur, dans les plaines
uenator in campis niualis
neigeuses de l’Hémonie pour mettre aux fers
Hæmoniæ, daret ut catenis
le monstre fatal. Mais elle voulait une fin plus
fatale monstrum. Quæ generosius
noble et cette femme ne s’effraya pas de l’épée,
perire quærens nec muliebriter
ne gagna pas de rivages où se
expauit ensem nec latentis
cacher misant sur la rapidité de sa flotte,
classe cita reparauit oras,
et elle osa contempler en face son palais abattu
ausa et iacentem uisere regiam
montrant un visage serein, et courageusement osa
uoltu sereno, fortis et asperas
manier des serpents hérissés,
tractare serpentes ut atrum
pour inonder ses veines de leur noir venin.
corpore conbiberet uenenum.
Par le choix de mourir elle releva sa fierté, en
deliberata morte ferocior,
déniant aux Liburnes, oui, l’honneur cruel de la
sæuis Liburnis scilicet inuidens
mener, reine sans trône, mais
priuata deduci superbo
femme non déchue, vers un pompeux triomphe.
non humilis mulier, triumpho.
Strophes alcaïques,
transposées en vers justifiés 2 x 48 + 29 + 43 caractères espaces comprises.
également Horace, Odes I 37 | Nunc est bibendum
[1] Auguste.