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Horace, Odes I 33 | L’ironie de Vénus
vendredi 8 juin 2012, par
ne pleure pas trop fort et ne rabâche pas tes larmoyantesélégies au prétexte qu’elle trahit sa foi en te préférantun plus jeune que toi.Lycoris, si plaisante avec son front délicat, se consume d’amourpour Cyrus, qui l’évite et ne veut voir que l’orageusePhloé. Mais les chèvres iront se marieravec les loups de l’Apulieavant que Phloé ne succombe à un adultère indigne d’elle.C’est le bon vouloir de Vénus qui aime jouer à ce jeu crueld’envoyer sous le joug d’airain des corpset des cœurs mal assortis.Moi-même, alors qu’une Vénus plus clémente recherchait mes faveurs,c’est Myrtale qui me mit aux fers, pour mon plus grand plaisir,une affranchie au caractère plus mordant que la mer Adriatiquecreusant les calanques calabraises.
Texte latin
Albi, ne doleas plus nimio memor
inmitis Glyceræ neu miserabilis
decantes elegos, cur tibi iunior
læsa pæniteat fide.
Insignem tenui fronte Lycorida
Cyri torret amor, Cyrus in asperam
declinat Pholoen, sed prius Apulis
iungentur capreæ lupis
quam turpi Pholoe peccet adultero.
Sic uisum Veneri, cui placet imparis
formas atque animos sub iuga ænea
sæuo mittere cum ioco.
Ipsum me melior cum peteret Venus,
grata detinuit compede Myrtale
libertina, fretis acrior Hadriæ
curuantis Calabros sinus.
Strophe asclépiade A (trois vers asclépiades de douze syllabes (asclépiade mineur) et un glyconique).