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Horace, Odes I 13 | Vénus brutalisée (2)
samedi 5 mai 2012, par
Lydia, toi quand tu fais l’éloge
de la nuque rose de Télèphe, des bras de cire de
Téléphe, hélas ! mon foie se met
à bouillir, se gonfle d’une bile récalcitrante !
Mes pensées et mon teint passent
par toutes les couleurs. De la sueur furtivement
glisse couvre mes joues, témoin
du feu lancinant qui me consume au plus profond.
Cela me brûle ! les disputes qui
dérapent à cause du vin, et tes épaules blanches
salies, ou ton amant furieux qui
imprime sur tes lèvres le souvenir de ses dents.
Non, si tu veux m’écouter, tu n’
espèreras pas le garder toujours, un barbare qui
blesse une bouche si douce toute
imbibée de Vénus, la quintessence de son nectar.
Trois fois heureux, et davantage
ceux dont le lien ne se rompt pas, sans mauvaise
querelle, déchirements, un amour
qui ne se dénouera pas avant leur dernier jour !
Lecture avec le texte latin
Lydia, toi quand tu fais l’éloge
Cum tu, Lydia, Telephi
de la nuque rose de Télèphe, des bras de cire de
ceruicem roseam, cerea Telephi
Téléphe, hélas ! mon foie se met
laudas bracchia, uae ! meum
à bouillir, se gonfle d’une bile récalcitrante !
feruens difficili bile tumet iecur !
Mes pensées et mon teint passent
Tunc nec mens mihi nec color 5
par toutes les couleurs. De la sueur furtivement
certa sede manent, umor et in genas
glisse couvre mes joues, témoin
furtim labitur, arguens
du feu lancinant qui me consume au plus profond.
quam lentis penitus macerer ignibus.
Cela me brûle ! les disputes qui
Uror ! seu tibi candidos
dérapent à cause du vin, et tes épaules blanches
turparunt umeros inmodicæ mero 10
salies, ou ton amant furieux qui
rixæ, siue puer furens
imprime sur tes lèvres le souvenir de ses dents.
inpressit memorem dente labris notam.
Non, si tu veux m’écouter, tu n’
Non, si me satis audias,
espèreras pas le garder toujours, un barbare qui
speres perpetuum dulcia barbare
blesse une bouche si douce toute
lædentem oscula, quæ Venus 15
imbibée de Vénus, la quintessence de son nectar.
quinta parte sui nectaris imbuit.
Trois fois heureux, et davantage
Felices ter et amplius
ceux dont le lien ne se rompt pas, sans mauvaise
quos inrupta tenet copula nec malis
querelle, déchirements, un amour
diuolsus querimoniis
qui ne se dénouera pas avant leur dernier jour !
suprema citius soluet amor die ! 20
L’ode est composée en distiques :
un glyconique
— — — ‿ ‿ — ‿ ‿
un asclépiade mineur
— — — ‿ ‿ — ‖ — ‿ ‿ — ‿ ‿
Le distique est transposé en 48 + 32 caractères espaces comprises.
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