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Horace, Odes I 9 | L’hiver au printemps de l’âge
samedi 28 avril 2012, par
Vois-tu comme se dresse le Soracte blancde toute cette épaisseur de neige, et comme les forêtssouffrent, ne supportent plus le poids,et les fleuves se sont figés, pris par la glace vive.Dissipe le froid en remettant plus de bois dans le feuet montre-toi plus généreux avec ce vinvieux de quatre anstiré de l’amphore sabine à deux anses, ô Thaliarque.Tout le reste, laisse les dieux s’en occuper.Quand ils ont calmé la guerre que font les ventssur la mer fiévreuse, au même instant les cyprèset les ornes vénérables cessent de s’agiter.Ce que sera demain, repousse la question, etpeu importe, chaque jour de plus octroyé par le sort,compte-le comme un bénéfice, et les douceurs de l’amourne les rejette pas, enfant, et ne refuse pas de te mêler aux danses,tant que les cheveux blancs et la mauvaise humeur sont encore loin de toi,et aux places toutes pleines de doux chuchotements,à la tombée du soir, à l’heure des rendez-vous,c’est le moment de rechercher le rire charmant de ta maîtressequi trahit sa présence, invisible, dans un coin retiré,et de lui dérober un gage,volé à son poignet ou à son doigt, dans une faible résistance.