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Horace, Odes IV 15 | La dernière ode
jeudi 19 mars 2015, par
Phébus, quand je voulais parler de batailles et de villesconquises, m’avertit en faisant cliqueter sa lyred’éviter la mer Tyrrhénienne avecmes trop petites voiles. Ton siècle, César,a ramené dans les champs des moissons en abondance5et restitué à notre Jupiter les enseignesarrachées aux orgueilleux vestibulesdes Parthes et, libéré de toutes guerres, il ale laisser-aller transgressant le bon ordre social10il a mis un frein, proscrivant les viceset faisant revenir les anciennes vertus,par le recours desquelles le nom latin et les forcesitaliennes ont crû, avec la gloire de notre empireet sa grandeur, portées jusqu’au levant15du soleil depuis son couchant de l’Hespérie.Avec César pour sauvegarde, ni la folie descitoyens, ni leur violence ne chassera la paix,ni la colère qui forge les glaiveset dresse en ennemies les malheureuses villes.20Non, ceux qui boivent aux eaux profondes du Danube neni ceux qui naissent près du fleuve Tanaïs.Nous aussi, chaque jour, ordinaires comme sacrés,25au milieu des dons prodigués par le joyeux Liber,avec les enfants, avec nos matrones,ayant comme il convient d’abord prié les dieux,la bravoure, digne de l’ancien temps, des chefs d’armée,dans un chant assorti à celui de la flûte lydienne,30de la bonne Vénus, oui, nous les chanterons.
Lecture avec le texte latin
Phébus, quand je voulais parler de batailles et de villes
Phoebus uolentem proelia me loqui
conquises, m’avertit en faisant cliqueter sa lyre
uictas et urbes increpuit lyra,
d’éviter la mer Tyrrhénienne avec
ne parua Tyrrhenum per aequor
mes trop petites voiles. Ton siècle, César,
uela darem. Tua, Caesar, aetas
a ramené dans les champs des moissons en abondance5
fruges et agris rettulit uberes
et restitué à notre Jupiter les enseignes
et signa nostro restituit Ioui
arrachées aux orgueilleux vestibules
derepta Parthorum superbis
des Parthes et, libéré de toutes guerres, il a
postibus et uacuum duellis
refermé le temple de Janus Quirinus, et sur
Ianum Quirini clausit et ordinem
le laisser-aller transgressant le bon ordre social10
rectum euaganti frena licentiae
il a mis un frein, proscrivant les vices
iniecit emouitque culpas
et faisant revenir les anciennes vertus,
et ueteres reuocauit artes
par le recours desquelles le nom latin et les forces
per quas Latinum nomen et Italae
italiennes ont crû, avec la gloire de notre empire
creuere uires famaque et imperi
et sa grandeur, portées jusqu’au levant15
porrecta maiestas ad ortus
du soleil depuis son couchant de l’Hespérie.
solis ab Hesperio cubili.
Avec César pour sauvegarde, ni la folie des
Custode rerum Caesare non furor
citoyens, ni leur violence ne chassera la paix,
ciuilis aut uis exiget otium,
ni la colère qui forge les glaives
non ira, quae procudit enses
et dresse en ennemies les malheureuses villes.20
et miseras inimicat urbes.
Non, ceux qui boivent aux eaux profondes du Danube ne
Non qui profundum Danuuium bibunt
sauraient briser les édits Juliens, ni les Gètes, ni
edicta rumpent Iulia, non Getae,
les Sères ou les Perses infidèles,
non Seres infidique Persae,
ni ceux qui naissent près du fleuve Tanaïs.
non Tanain prope flumen orti.
Nous aussi, chaque jour, ordinaires comme sacrés,25
Nosque et profestis lucibus et sacris
au milieu des dons prodigués par le joyeux Liber,
inter iocosi munera Liberi
avec les enfants, avec nos matrones,
cum prole matronisque nostris
ayant comme il convient d’abord prié les dieux,
rite deos prius adprecati,
la bravoure, digne de l’ancien temps, des chefs d’armée,
uirtute functos more patrum duces
dans un chant assorti à celui de la flûte lydienne,30
Lydis remixto carmine tibiis
Troie et Anchise, et puis les descendants
Troiamque et Anchisen et almae
de la bonne Vénus, oui, nous les chanterons.
progeniem Veneris canemus.
[1] Il s’agit des leges Iuliae (18 av. J.-C.) qui règlementaient les mariages de patriciens.