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Horace, Odes IV 15 | La dernière ode

jeudi 19 mars 2015, par Danielle Carlès

Phébus, quand je voulais parler de batailles et de villes
conquises, m’avertit en faisant cliqueter sa lyre
d’éviter la mer Tyrrhénienne avec
mes trop petites voiles. Ton siècle, César,
 
a ramené dans les champs des moissons en abondance5
et restitué à notre Jupiter les enseignes
arrachées aux orgueilleux vestibules
des Parthes et, libéré de toutes guerres, il a
 
refermé le temple de Janus Quirinus, et sur
le laisser-aller transgressant le bon ordre social10
il a mis un frein, proscrivant les vices
et faisant revenir les anciennes vertus,
 
par le recours desquelles le nom latin et les forces
italiennes ont crû, avec la gloire de notre empire
et sa grandeur, portées jusqu’au levant15
du soleil depuis son couchant de l’Hespérie.
 
Avec César pour sauvegarde, ni la folie des
citoyens, ni leur violence ne chassera la paix,
ni la colère qui forge les glaives
et dresse en ennemies les malheureuses villes.20
 
Non, ceux qui boivent aux eaux profondes du Danube ne
sauraient briser les édits Juliens [1], ni les Gètes, ni
les Sères ou les Perses infidèles,
ni ceux qui naissent près du fleuve Tanaïs.
 
Nous aussi, chaque jour, ordinaires comme sacrés,25
au milieu des dons prodigués par le joyeux Liber,
avec les enfants, avec nos matrones,
ayant comme il convient d’abord prié les dieux,
 
la bravoure, digne de l’ancien temps, des chefs d’armée,
dans un chant assorti à celui de la flûte lydienne,30
Troie et Anchise, et puis les descendants
de la bonne Vénus, oui, nous les chanterons.

Lecture avec le texte latin

Phébus, quand je voulais parler de batailles et de villes

Phoebus uolentem proelia me loqui

conquises, m’avertit en faisant cliqueter sa lyre

uictas et urbes increpuit lyra,

d’éviter la mer Tyrrhénienne avec

ne parua Tyrrhenum per aequor

mes trop petites voiles. Ton siècle, César,

uela darem. Tua, Caesar, aetas

a ramené dans les champs des moissons en abondance5

fruges et agris rettulit uberes

et restitué à notre Jupiter les enseignes

et signa nostro restituit Ioui

arrachées aux orgueilleux vestibules

derepta Parthorum superbis

des Parthes et, libéré de toutes guerres, il a

postibus et uacuum duellis

refermé le temple de Janus Quirinus, et sur

Ianum Quirini clausit et ordinem

le laisser-aller transgressant le bon ordre social10

rectum euaganti frena licentiae

il a mis un frein, proscrivant les vices

iniecit emouitque culpas

et faisant revenir les anciennes vertus,

et ueteres reuocauit artes

par le recours desquelles le nom latin et les forces

per quas Latinum nomen et Italae

italiennes ont crû, avec la gloire de notre empire

creuere uires famaque et imperi

et sa grandeur, portées jusqu’au levant15

porrecta maiestas ad ortus

du soleil depuis son couchant de l’Hespérie.

solis ab Hesperio cubili.

Avec César pour sauvegarde, ni la folie des

Custode rerum Caesare non furor

citoyens, ni leur violence ne chassera la paix,

ciuilis aut uis exiget otium,

ni la colère qui forge les glaives

non ira, quae procudit enses

et dresse en ennemies les malheureuses villes.20

et miseras inimicat urbes.

Non, ceux qui boivent aux eaux profondes du Danube ne

Non qui profundum Danuuium bibunt

sauraient briser les édits Juliens, ni les Gètes, ni

edicta rumpent Iulia, non Getae,

les Sères ou les Perses infidèles,

non Seres infidique Persae,

ni ceux qui naissent près du fleuve Tanaïs.

non Tanain prope flumen orti.

Nous aussi, chaque jour, ordinaires comme sacrés,25

Nosque et profestis lucibus et sacris

au milieu des dons prodigués par le joyeux Liber,

inter iocosi munera Liberi

avec les enfants, avec nos matrones,

cum prole matronisque nostris

ayant comme il convient d’abord prié les dieux,

rite deos prius adprecati,

la bravoure, digne de l’ancien temps, des chefs d’armée,

uirtute functos more patrum duces

dans un chant assorti à celui de la flûte lydienne,30

Lydis remixto carmine tibiis

Troie et Anchise, et puis les descendants

Troiamque et Anchisen et almae

de la bonne Vénus, oui, nous les chanterons.

progeniem Veneris canemus.


[1Il s’agit des leges Iuliae (18 av. J.-C.) qui règlementaient les mariages de patriciens.

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