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Horace, Odes IV 12 | Délirons un peu !
mercredi 25 février 2015, par
Déjà, cortège du printemps, donnant tempérance à la mer,mettent les voiles en mouvement les airs qui soufflent de la Thrace,déjà ni les prés ne sont plus transis, ni les fleuves ne grondentplus, enflés de neige hivernale.Elle fait son nid en pleurant Itys avec grande tristesse,5oiseau de mauvaise fortune et de la maison de Cécropséternel opprobre, d’avoir si affreusement des barbarespassions de rois tiré vengeance.Ils disent parmi les tendres herbages, surveillant leurs grassesbrebis, les gardiens du bétail, leurs chants sur la flûte de Pan,10et ils réjouissent le dieu à qui plaisent les troupeaux et lesnoires collines d’Arcadie.te tient impatient, ô client de jeunes nobles, tu devras15avec du nard payer le vin.Un petit onyx plein de nard attirera en bas la jarrequi dort en ce moment, couchée dans les greniers de Sulpicius,d’espoirs tout neufs libérale pourvoyeuse et moyen puissantde rincer l’aigreur des soucis.20Si de goûter à telles joies tu es pressé, avec tafourniture dépêche-toi de venir, car je n’ai pas moi,sans écot, l’intention de te donner teinture de mon vin,en riche à la maison pourvue.Mais abandonne tout retard et ton application au gain,25et, à la pensée des noires flammes, tandis que tu le peux,mélange d’un peu de folie ta bien sérieuse vie, il estdoux de délirer par moment.
Lecture avec le texte latin
Déjà, cortège du printemps, donnant tempérance à la mer,
Iam ueris comites, quae mare temperant,
mettent les voiles en mouvement les airs qui soufflent de la Thrace,
impellunt animae lintea Thraciae,
déjà ni les prés ne sont plus transis, ni les fleuves ne grondent
iam nec prata rigent, nec fluuii strepunt
plus, enflés de neige hivernale.
hiberna niue turgidi.
Elle fait son nid en pleurant Itys avec grande tristesse,5
Nidum ponit, Ityn flebiliter gemens,
oiseau de mauvaise fortune et de la maison de Cécrops
infelix auis et Cecropiae domus
éternel opprobre, d’avoir si affreusement des barbares
aeternum obprobrium, quod male barbaras
passions de rois tiré vengeance.
regum est ulta libidines.
Ils disent parmi les tendres herbages, surveillant leurs grasses
Dicunt in tenero gramine pinguium
brebis, les gardiens du bétail, leurs chants sur la flûte de Pan,10
custodes ouium carmina fistula
et ils réjouissent le dieu à qui plaisent les troupeaux et les
delectantque deum, cui pecus et nigri
noires collines d’Arcadie.
colles Arcadiae placent.
À nous il ramène la soif, le temps de la saison, Virgile !
Adduxere sitim tempora, Vergili ;
Mais du pressoir de Calès si le désir d’entonner Liber
sed pressum Calibus ducere Liberum
te tient impatient, ô client de jeunes nobles, tu devras15
si gestis, iuuenum nobilium cliens,
avec du nard payer le vin.
nardo uina merebere.
Un petit onyx plein de nard attirera en bas la jarre
Nardi paruus onyx eliciet cadum,
qui dort en ce moment, couchée dans les greniers de Sulpicius,
qui nunc Sulpiciis accubat horreis,
d’espoirs tout neufs libérale pourvoyeuse et moyen puissant
spes donare nouas largus amaraque
de rincer l’aigreur des soucis.20
curarum eluere efficax.
Si de goûter à telles joies tu es pressé, avec ta
Ad quae si properas gaudia, cum tua
fourniture dépêche-toi de venir, car je n’ai pas moi,
uelox merce ueni ; non ego te meis
sans écot, l’intention de te donner teinture de mon vin,
inmunem meditor tinguere poculis,
en riche à la maison pourvue.
plena diues ut in domo.
Mais abandonne tout retard et ton application au gain,25
Verum pone moras et studium lucri,
et, à la pensée des noires flammes, tandis que tu le peux,
nigrorumque memor, dum licet, ignium
mélange d’un peu de folie ta bien sérieuse vie, il est
misce stultitiam consiliis breuem :
doux de délirer par moment.
dulce est desipere in loco.
[1] Ce Virgile n’est pas le poète !