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Horace, Odes IV 6 | Phébus
lundi 9 février 2015, par
Dieu que les enfant de Niobé, coupable d’orgueilleuselangue, vengeur ont connu, Tityos aussi, le violeur,et, sur le point d’être vainqueur des hauts remparts de Troie,héros de Phtie, Achille,à tout autre supérieur, face à toi piètre soldat,5quand bien même, fils de Thétis marine, il ébranlaitles tours dardaniennes sous les coups de son redoutabledard, âpre à guerroyer.Et celui-là, comme sous la cognée du fer mordantun pin ou bien sous la poussée de l’Eurus un cyprès,10a chuté loin vers l’avant et déposé son cou dansla poussière troyenne,Celui-là, non, enfermé dans le cheval, à Minervesupercherie d’offrande, dans leur malheureuse fêten’aurait pas trompé les Troyens et dans la joie des danses15le palais de Priam,mais au grand jour, dur aux captifs, hélas, horreur, hélas !les enfants ignorants de parole dans les flammesachéennes il aurait brûlé, même celui cachédans le sein de sa mère,20si, par toi fléchi et Vénus pleine de grâce, parvos paroles, le Père des dieux n’avait consentià la fortune d’Énée des remparts tracés sous depréférables auspices.Maître de Thalie à la voix flûtée, ô citharède,25imberbe Agyieus !Phébus m’a donné le souffle, Phébus m’a donné l’artdu vers, et c’est lui qui m’a donné le nom de poète.30Vous, la fleur des jeunes filles et vous, les jeunes garçonsnés de pères illustres,protégés de la déesse de Délos, dans leur fuitequi arrête et les lynx et les cerfs d’un trait de son arcobservez la cadence du pied lesbien et par mon35pouce le temps frappé,en rythme tandis que vous chantez l’enfant de Latone,en rythme, croissant en son flambeau, la Lueur Nocturne,favorable aux moissons, et rapide vers leur déclinà dérouler les mois.40Un jour, mariée, tu diras : « Oui, il fut aimé des dieux,alors que le siècle ramenait les jours à la fête,le chant que j’ai chanté, suivant, docile, les mesuresd’Horace, le poète. »
Lecture avec le texte latin
Dieu que les enfant de Niobé, coupable d’orgueilleuse
Diue, quem proles Niobea magnae
langue, vengeur ont connu, Tityos aussi, le violeur,
uindicem linguae Tityosque raptor
et, sur le point d’être vainqueur des hauts remparts de Troie,
sensit et Troiae prope uictor altae
héros de Phtie, Achille,
Pthius Achilles,
à tout autre supérieur, face à toi piètre soldat,5
ceteris maior, tibi miles impar,
quand bien même, fils de Thétis marine, il ébranlait
filius quamuis Thetidis marinae
les tours dardaniennes sous les coups de son redoutable
Dardanas turris quateret tremenda
dard, âpre à guerroyer.
cuspide pugnax.
Et celui-là, comme sous la cognée du fer mordant
Ille mordaci uelut icta ferro
un pin ou bien sous la poussée de l’Eurus un cyprès,10
pinus aut inpulsa cupressus Euro
a chuté loin vers l’avant et déposé son cou dans
procidit late posuitque collum in
la poussière troyenne,
puluere Teucro ;
Celui-là, non, enfermé dans le cheval, à Minerve
ille non inclusus equo Mineruae
supercherie d’offrande, dans leur malheureuse fête
sacra mentito male feriatos
n’aurait pas trompé les Troyens et dans la joie des danses15
troas et laetam Priami choreis
le palais de Priam,
falleret aulam ;
mais au grand jour, dur aux captifs, hélas, horreur, hélas !
sed palam captis grauis, heu nefas, heu !
les enfants ignorants de parole dans les flammes
nescios fari pueros Achiuis
achéennes il aurait brûlé, même celui caché
ureret flammis, etiam latentem
dans le sein de sa mère,20
matris in aluo,
si, par toi fléchi et Vénus pleine de grâce, par
ni tuis flexus Venerisque gratae
vos paroles, le Père des dieux n’avait consenti
uocibus diuom pater adnuisset
à la fortune d’Énée des remparts tracés sous de
rebus Aeneae potiore ductos
préférables auspices.
alite muros.
Maître de Thalie à la voix flûtée, ô citharède,25
Doctor argutae fidicen Thaliae,
Phébus, qui dans le cours du Xanthe lave tes cheveux,
Phoebe, qui Xantho lauis amne crinis,
viens soutenir l’honneur de la Camène de Daunie,
Dauniae defende decus Camenae,
imberbe Agyieus !
leuis Agyieu.
Phébus m’a donné le souffle, Phébus m’a donné l’art
Spiritum Phoebus mihi, Phoebus artem
du vers, et c’est lui qui m’a donné le nom de poète.30
carminis nomenque dedit poetae.
Vous, la fleur des jeunes filles et vous, les jeunes garçons
Virginum primae puerique claris
nés de pères illustres,
patribus orti,
protégés de la déesse de Délos, dans leur fuite
Deliae tutela deae, fugacis
qui arrête et les lynx et les cerfs d’un trait de son arc
lyncas et ceruos cohibentis arcu,
observez la cadence du pied lesbien et par mon35
Lesbium seruate pedem meique
pouce le temps frappé,
pollicis ictum,
en rythme tandis que vous chantez l’enfant de Latone,
rite Latonae puerum canentes,
en rythme, croissant en son flambeau, la Lueur Nocturne,
rite crescentem face Noctilucam,
favorable aux moissons, et rapide vers leur déclin
prosperam frugum celeremque pronos
à dérouler les mois.40
uoluere mensis.
Un jour, mariée, tu diras : « Oui, il fut aimé des dieux,
Nupta iam dices : ’Ego dis amicum,
alors que le siècle ramenait les jours à la fête,
saeculo festas referente luces,
le chant que j’ai chanté, suivant, docile, les mesures
reddidi carmen docilis modorum
d’Horace, le poète. »
uatis Horati.’
Messages
1. Horace, Odes IV 6 | Phébus, 9 février 2015, 12:02, par cjeanney
je reste en arrêt devant ce passage :
"Et celui-là, comme sous la cognée du fer mordant
un pin ou bien sous la poussée de l’Eurus un cyprès,
a chuté loin vers l’avant et déposé son cou dans
la poussière troyenne"
superbe mais comme mystérieux aussi, et visuel mais comme un rêve
(merci Danielle)
2. Horace, Odes IV 6 | Phébus, 9 février 2015, 12:10, par Danielle Carlès
Merci de t’arrêter, Christine. C’est ce poème, je crois bien, qui m’a donné, il y a longtemps, le désir de traduire Horace.