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Horace, Odes IV 10 | Ligurinus
lundi 16 février 2015, par
Ô cruel encore et, par les faveurs de Vénus, souverain,sans avertissement lorsque viendra la barbe à ton orgueil,et, flottant maintenant aux épaules, tomberont tes cheveux,et ce teint maintenant qui devance le pourpre de la rose,muant, échangera Ligurinus contre un portrait hirsute,5tu diras chaque fois, hélas, dans le miroir te voyant autre,mes pensées d’aujourd’hui, pourquoi enfant n’avais-je pas les mêmes,ou pourquoi à ce cœur ne revient-il pas ses intactes joues ?
Lecture avec le texte latin
Ô cruel encore et, par les faveurs de Vénus, souverain,
O crudelis adhuc et Veneris muneribus potens,
sans avertissement lorsque viendra la barbe à ton orgueil,
insperata tuae cum ueniet pluma superbiae
et, flottant maintenant aux épaules, tomberont tes cheveux,
et, quae nunc umeris inuolitant, deciderint comae,
et ce teint maintenant qui devance le pourpre de la rose,
nunc et qui color est puniceae flore prior rosae
muant, échangera Ligurinus contre un portrait hirsute,5
mutatus Ligurinum in faciem uerterit hispidam,
tu diras chaque fois, hélas, dans le miroir te voyant autre,
dices, heu, quotiens te speculo uideris alterum :
mes pensées d’aujourd’hui, pourquoi enfant n’avais-je pas les mêmes,
’Quae mens est hodie, cur eadem non puero fuit,
ou pourquoi à ce cœur ne revient-il pas ses intactes joues ?
uel cur his animis incolumes non redeunt genae ?’