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Horace, Odes IV 7 | S’en sont allées les neiges

mardi 10 février 2015, par Danielle Carlès

S’en sont allées les neiges, déjà revient l’herbe aux campagnes
 
et aux arbres la chevelure.
 
La terre fait son changement et la décrue le long des rives
 
laisse couler les fleuves.
 
La Grâce avec les Nymphes, avec ses deux sœurs, ose5
 
conduire nue les danses.
 
Rien d’immortel à espérer, te prévient l’année et de l’alme
 
jour l’heure ravisseuse.
 
Le froid mollit sous les Zéphyrs, l’été broie le printemps
 
et puis s’en va périr dès que10
 
l’automne lourd de fruits aura répandu ses dons et bientôt
 
revient l’inertie de l’hiver.
 
Pourtant ce que le ciel abîme, rapidement les lunes le réparent.
 
Nous, une fois tombés
 
où se trouve Énée Père, où sont les riches Tullus et Ancus,15
 
sommes poussière et ombre.
 
Qui sait si ajouteront au total d’aujourd’hui les instants
 
de demain Ceux d’en haut ?
 
Aux mains avides de ton héritier échappera tout le bien qu’ami de
 
toi tu te seras accordé.20
 
Quand tu seras mort de ta seule mort et que sur toi Minos aura
 
rendu sa splendide sentence,
 
non, Torquatus, ni ta naissance, ni ton éloquence, ni ta
 
piété ne te feront revivre,
 
car les ténèbres de l’enfer, ni Diane le pudique25
 
Hippolyte ne l’en délivre,
 
ni Thésée n’est de force à rompre du Léthée les chaînes
 
pour son aimé Pirithoüs.

Lecture avec le texte latin

S’en sont allées les neiges, déjà revient l’herbe aux campagnes

Diffugere niues, redeunt iam gramina campis

et aux arbres la chevelure.

arboribusque comae ;

La terre fait son changement et la décrue le long des rives

mutat terra uices et decrescentia ripas

laisse couler les fleuves.

flumina praetereunt ;

la Grâce avec les Nymphes, avec ses deux sœurs, ose5

Gratia cum Nymphis geminisque sororibus audet

conduire nue les danses.

ducere nuda chorus.

Rien d’immortel à espérer, te prévient l’année et de l’alme

Inmortalia ne speres, monet annus et almum

jour l’heure ravisseuse.

quae rapit hora diem.

Le froid mollit sous les Zéphyrs, l’été broie le printemps

Frigora mitescunt Zephyris, uer proterit aestas,

et puis s’en va périr dès que10

interitura simul

l’automne lourd de fruits aura répandu ses dons et bientôt

pomifer autumnus fruges effuderit, et mox

revient l’inertie de l’hiver.

bruma recurrit iners.

Pourtant ce que le ciel abîme, rapidement les lunes le réparent.

Damna tamen celeres reparant caelestia lunae :

Nous, une fois tombés

nos ubi decidimus

où se trouve Énée Père, où sont les riches Tullus et Ancus,15

quo pater Aeneas, quo diues Tullus et Ancus,

sommes poussière et ombre.

puluis et umbra sumus.

Qui sait si ajouteront au total d’aujourd’hui les instants

Quis scit an adiciant hodiernae crastina summae

de demain Ceux d’en haut ?

tempora di superi ?

Aux mains avides de ton héritier échappera tout le bien qu’ami de

Cuncta manus auidas fugient heredis, amico

toi tu te seras accordé.20

quae dederis animo.

Quand tu seras mort de ta seule mort et que sur toi Minos aura

Cum semel occideris et de te splendida Minos

rendu sa splendide sentence,

fecerit arbitria,

non, Torquatus, ni ta naissance, ni ton éloquence, ni ta

non, Torquate, genus, non te facundia, non te

piété ne te feront revivre,

restituet pietas ;

car les ténèbres de l’enfer, ni Diane le pudique25

infernis neque enim tenebris Diana pudicum

Hippolyte ne l’en délivre,

liberat Hippolytum,

ni Thésée n’est de force à rompre du Léthée les chaînes

nec Lethaea ualet Theseus abrumpere caro

pour son aimé Pirithoüs.

uincula Pirithoo.

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