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Horace, Odes III 21 | Ô pieuse amphore !
vendredi 19 septembre 2014, par
Ô toi, née avec moi sous le consulat de Manlius,grosse de lamentations ou bien de plaisanteries,de dispute et de fol amour,ou, pieuse amphore, d’un sommeil propice,peu importe la vertu de ce Massique de choixque tu gardes, digne d’être sortie un jour heureux,descends ! puisque Corvinus ditde tirer un vin qui a bien vieilli.Ce n’est pas lui, bien qu’il soit imprégné des socratiquesconversations, qui te dédaignera, tout hérissé.L’ancien Caton aussi, dit-on,souvent de vin pur chauffait son courage.Tu soumets à une douce torture les espritsnormalement insensibles. Tu dévoiles des sagesles soucis et le secret dela pensée, dans les jeux de Lyæus.Tu ramènes l’espoir aux âmes tourmentées et donnesde la force, des cornes, au pauvre homme qui ne craint plusaprès la colère des têtescouronnées, ni les armes des soldats.et les Grâces, peu empressées de relâcher leur nœud,et les lampes vives au momentoù revient, chassant les astres, Phébus.
Lecture avec le texte latin
Ô toi, née avec moi sous le consulat de Manlius,
O nata mecum consule Manlio,
grosse de lamentations ou bien de plaisanteries,
seu tu querellas siue geris iocos
de dispute et de fol amour,
seu rixam et insanos amores
ou, pieuse amphore, d’un sommeil propice,
seu facilem, pia testa, somnum,
peu importe la vertu de ce Massique de choix
quocumque lectum nomine Massicum5
que tu gardes, digne d’être sortie un jour heureux,
seruas, moueri digna bono die,
descends ! puisque Corvinus dit
descende, Coruino iubente
de tirer un vin qui a bien vieilli.
promere languidiora uina.
Ce n’est pas lui, bien qu’il soit imprégné des socratiques
Non ille, quamquam Socraticis madet
conversations, qui te dédaignera, tout hérissé.
sermonibus, te negleget horridus :10
L’ancien Caton aussi, dit-on,
narratur et prisci Catonis
souvent de vin pur chauffait son courage.
saepe mero caluisse uirtus.
Tu soumets à une douce torture les esprits
Tu lene tormentum ingenio admoues
normalement insensibles. Tu dévoiles des sages
plerumque duro ; tu sapientium
les soucis et le secret de
curas et arcanum iocoso15
la pensée, dans les jeux de Lyæus.
consilium retegis Lyaeo.
Tu ramènes l’espoir aux âmes tourmentées et donnes
Tu spem reducis mentibus anxiis
de la force, des cornes, au pauvre homme qui ne craint plus
uiresque et addis cornua pauperi,
après la colère des têtes
post te neque iratos trementi
couronnées, ni les armes des soldats.
regum apices neque militum arma.20
T’amèneront, Liber, si elle nous sourit, Vénus,
Te Liber et si laeta aderit Venus
et les Grâces, peu empressées de relâcher leur nœud,
segnesque nodum soluere Gratiae
et les lampes vives au moment
uiuaeque producent lucernae,
où revient, chassant les astres, Phébus.
dum rediens fugat astra Phoebus.
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