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Horace, Odes III 19 | À boire !
lundi 15 septembre 2014, par
Combien de générations séparent Inachuset Codrus qui pour sa patrie n’eut pas peur de mourirtu racontes, et la descendance d’Éaque,et les combats menés sous les murs de la sainte Ilion.Sur le prix de la jarre de Chiodans le commerce, sur celui qui met de l’eau à tiédir,sur l’hôte qui nous ouvre sa maison et l’heureoù je suis à l’abri d’un froid pélignien, tu ne dis pas un mot.À boire, vite, pour la lune nouvelle !À boire, pour la nuit qui bat son plein ! À boire, mon garçon, pour l’augureMuréna ! Avec trois ou neufcyathes remplit-on les coupes, pour la bonne mesure ?Parce qu’il aime les Muses impaires,trois fois trois cyathes, sous le coup de l’inspiration, voudrale poète. Plus de trois, elle interditd’y toucher, craignant les bagarres, la Grâcetoute nue donnant la main à ses sœurs.Il est bon de perdre la tête… Pourquoi les flûtes bérécynthiennesse retiennent-elles de souffler ?Pourquoi sont suspendues, muettes, la syrinx et la lyre ?Les mains trop économes, moi,je les hais : partout des roses ! Qu’il entende avec envienotre tapage délirant, Lycus,et la voisine mal assortie à la vieillesse de Lycus.Resplendissant de ton épaisse chevelure,toi, semblable, Télèphe, au pur astre du soir,c’est l’heure où te désire Rhodé,moi à petit feu de ma Glycère me fait brûler l’amour.
Variante
Combien de générations séparent Inachuset Codrus qui pour sa patrie n’eut pas peur de mourirtu racontes, et la descendance d’Éaque,et les combats menés sous les murs de la sainte Ilion.Sur le prix de la jarre de Chiodans le commerce, sur celui qui met de l’eau à tiédir,sur l’hôte qui nous ouvre sa maison et l’heureoù je suis à l’abri d’un froid pélignien, tu ne dis pas un mot.Sers, vite, la coupe de la lune nouvelle !Sers, de la nuit qui bat son plein ! Sers, mon garçon, de l’augureMuréna ! Avec trois ou neufcyathes remplit-on les coupes, pour la bonne mesure ?Parce qu’il aime les Muses impaires,trois fois trois cyathes, sous le coup de l’inspiration, voudrale poète. Plus de trois, elle interditd’y toucher, craignant les bagarres, la Grâcetoute nue donnant la main à ses sœurs.Il est bon de perdre la tête… Pourquoi les flûtes bérécynthiennesse retiennent-elles de souffler ?Pourquoi sont suspendues, muettes, la syrinx et la lyre ?Les mains trop économes, moi,je les hais : partout des roses ! Qu’il entende avec envienotre tapage délirant, Lycus,et la voisine mal assortie à la vieillesse de Lycus.Resplendissant de ton épaisse chevelure,toi, semblable, Télèphe, au pur astre du soir,c’est l’heure où te désire Rhodé,moi à petit feu de ma Glycère me fait brûler l’amour.
Lecture avec le texte latin
Combien de générations séparent Inachus
Quantum distet ab Inacho
et Codrus qui pour sa patrie n’eut pas peur de mourir
Codrus, pro patria non timidus mori,
tu racontes, et la descendance d’Éaque,
narras, et genus Aeaci,
et les combats menés sous les murs de la sainte Ilion.
et pugnata sacro bella sub Ilio.
Sur le prix de la jarre de Chio
Quo Chium pretio cadum5
dans le commerce, sur celui qui met de l’eau à tiédir,
mercemur, quis aquam temperet ignibus,
sur l’hôte qui nous ouvre sa maison et l’heure
quo praebente domum et quota
où je suis à l’abri d’un froid pélignien, tu ne dis pas un mot.
Paelignis caream frigoribus, taces.
À boire, vite, pour la lune nouvelle !
Da lunae propere nouae,
À boire, pour la nuit qui bat son plein ! À boire, mon garçon, pour l’augure
da noctis mediae, da, puer, auguris10
Muréna ! Avec trois ou neuf
Murenae. Tribus aut nouem
cyathes remplit-on les coupes, pour la bonne mesure ?
miscentur cyathis pocula commodis ?
Parce qu’il aime les Muses impaires,
Qui Musas amat imparis,
trois fois trois cyathes, sous le coup de l’inspiration, voudra
ternos ter cyathos attonitus petet
le poète. Plus de trois, elle interdit
uates, tris prohibet supra15
d’y toucher, craignant les bagarres, la Grâce
rixarum metuens tangere Gratia
toute nue donnant la main à ses sœurs.
nudis iuncta sororibus.
Il est bon de perdre la tête… Pourquoi les flûtes bérécynthiennes
Insanire iuuat... Cur Berecyntiae
se retiennent-elles de souffler ?
cessant flamina tibiae ?
Pourquoi sont suspendues, muettes, la syrinx et la lyre ?
Cur pendet tacita fistula cum lyra ?20
Les mains trop économes, moi,
Parcentis ego dexteras
je les hais : partout des roses ! Qu’il entende avec envie
odi : sparge rosas ; audiat inuidus
notre tapage délirant, Lycus,
dementem strepitum Lycus,
et la voisine mal assortie à la vieillesse de Lycus.
et uicina seni non habilis Lyco.
Resplendissant de ton épaisse chevelure,
Spissa te nitidum coma,25
toi, semblable, Télèphe, au pur astre du soir,
puro te similem, Telephe, Vespero
c’est l’heure où te désire Rhodé,
tempestiua petit Rhode :
moi à petit feu de ma Glycère me fait brûler l’amour.
me lentus Glycerae torret amor meae.