Accueil > Traductions > Latin > Horace > Odes > Odes III > Horace, Odes III 10 | Aux suppliants fais grâce !
Horace, Odes III 10 | Aux suppliants fais grâce !
jeudi 12 décembre 2013, par
Aux confins du Tanaïs tu boirais son eau, Lycé,mariée à un sauvage, que pourtant me voir couchédevant ta porte rugueuse et jeté aux indigènesAquilons, tu en pleurerais.Entends-tu le bruit à ta porte, le bruit dans le boisplanté entre les murs de ta belle maison ? Celamugit avec le vent. Et que la neige au sol se glacesous le ciel pur de Jupiter ?Cette arrogance déplaît à Vénus, dépose-la,que la roue, tournant à l’envers, ne voie filer le câble !Tu n’es pas Pénélope, à ses prétendants intraitable,toi, née d’un père tyrrhénien.Oh ! tant que tu voudras, et que ni cadeaux ni prièresni la pâleur virant au violacé de ceux qui t’aimentni ton mari victime d’une rivale piériennene te plient ! Mais aux suppliantsfais grâce, toi moins flexible que le rigide chêne,toi au cœur moins sensible que n’ont les serpents mauresques !Mon corps au seuil de ta porte et soumis à l’eau du cielne résistera pas toujours.
Lecture avec le texte latin
Aux confins du Tanaïs tu boirais son eau, Lycé,
mariée à un sauvage, que pourtant me voir couché
devant ta porte rugueuse et jeté aux indigènes
Aquilons, tu en pleurerais.
[3,10,1] Extremum Tanain si biberes, Lyce,
saeuo nupta uiro, me tamen asperas
porrectum ante foris obicere incolis
plorares Aquilonibus.
Entends-tu le bruit à ta porte, le bruit dans le bois
planté entre les murs de ta belle maison ? Cela
mugit avec le vent. Et que la neige au sol se glace
sous le ciel pur de Jupiter ?
[3,10,5] Audis quo strepitu ianua, quo nemus
inter pulchra satum tecta remugiat
uentis, et positas ut glaciet niues
puro numine Iuppiter ?
Cette arrogance déplaît à Vénus, dépose-la,
que la roue, tournant à l’envers, ne voie filer le câble !
Tu n’es pas Pénélope, à ses prétendants intraitable,
toi, née d’un père tyrrhénien.
Ingratam Veneri pone superbiam,
[3,10,10] ne currente retro funis eat rota :
non te Penelopen difficilem procis
Tyrrhenus genuit parens.
Oh ! tant que tu voudras, et que ni cadeaux ni prières
ni la pâleur virant au violacé de ceux qui t’aiment
ni ton mari victime d’une rivale piérienne
ne te plient ! Mais aux suppliants
O quamuis neque te munera nec preces
nec tinctus uiola pallor amantium
[3,10,15] nec uir Pieria paelice saucius
curuat, supplicibus tuis
fais grâce, toi moins flexible que le rigide chêne,
toi au cœur moins sensible que n’ont les serpents mauresques !
Mon corps au seuil de ta porte et soumis à l’eau du ciel
ne résistera pas toujours.
parcas, nec rigida mollior aesculo
nec Mauris animum mitior anguibus :
non hoc semper erit liminis aut aquae
[3,10,20] caelestis patiens latus.