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Horace, Odes III 2 | Mourir pour sa patrie est doux et beau
lundi 29 avril 2013, par
qu’il apprenne à aimer l’épreuve d’une étroite
pauvreté le jeune soldat aguerri par la dureté
du service qu’il traque les Parthes
fiers cavalier redoutable armé de sa lance
qu’il passe en plein air une vie d’incessantes
alarmes et du haut des remparts ennemis que l’
épouse du tyran en guerre le voyant
au loin que la vierge en âge d’être mariée
soupirent hélas et craignent que novice encore
au combat le royal fiancé n’aille le provoquer
lion féroce intouchable que la rage
du sang versé emporte au milieu du carnage
mourir pour sa patrie est doux et beau la mort
est aussi sur les pas du fuyard elle n’épargne
pas les jeunes gens qui évitent les
armes jarrets et dos affaiblis par la peur
le courage n’a que faire d’un méprisable échec
électoral il brille d’honneurs sans souillures
il ne prend pas les faisceaux il ne
les dépose pas au gré du souffle populaire
le courage ouvrant le ciel à ceux qui méritent
de ne pas mourir tente de trouver une voie non
dite il méprise la masse rassemblée
et le sol boueux auquel son aile l’arrache
le silence fidèle apporte aussi une récompense
sans danger j’interdirai à qui aurait divulgué
les mystères sacrés de Cérès d’être
sous de mêmes poutres ou avec moi dans une
fragile chaloupe pour partir souvent Diespiter
outragé a ajouté un innocent à un coupable peu
de fois un criminel parti devant le
châtiment au pied boiteux l’a laissé filer
Lecture avec le texte latin
qu’il apprenne à aimer l’épreuve d’une étroite
[3,02,1] Angustam amice pauperiem pati
pauvreté le jeune soldat aguerri par la dureté
robustus acri militia puer
du service qu’il traque les Parthes
condiscat et Parthos ferocis
fiers cavalier redoutable armé de sa lance
uexet eques metuendus hasta
qu’il passe en plein air une vie d’incessantes
[3,02,5] uitamque sub diuo et trepidis agat
alarmes et du haut des remparts ennemis que l’
in rebus. Illum ex moenibus hosticis
épouse du tyran en guerre le voyant
matrona bellantis tyranni
au loin que la vierge en âge d’être mariée
prospiciens et adulta uirgo
soupirent hélas et craignent que novice encore
suspiret, eheu, ne rudis agminum
au combat le royal fiancé n’aille le provoquer
[3,02,10] sponsus lacessat regius asperum
lion féroce intouchable que la rage
tactu leonem, quem cruenta
du sang versé emporte au milieu du carnage
per medias rapit ira caedes.
mourir pour sa patrie est doux et beau la mort
Dulce et decorum est pro patria mori :
est aussi sur les pas du fuyard elle n’épargne
mors et fugacem persequitur uirum
pas les jeunes gens qui évitent les
[3,02,15] nec parcit inbellis iuuentae
armes jarrets et dos affaiblis par la peur
poplitibus timidoue tergo.
le courage [1] n’a que faire d’un méprisable échec
Virtus, repulsae nescia sordidae,
électoral il brille d’honneurs sans souillures
intaminatis fulget honoribus
il ne prend pas les faisceaux il ne
nec sumit aut ponit securis
les dépose pas [2] au gré du souffle populaire
[3,02,20] arbitrio popularis aurae.
le courage ouvrant le ciel à ceux qui méritent
Virtus, recludens inmeritis mori
de ne pas mourir tente de trouver une voie non
caelum, negata temptat iter uia
dite il méprise la masse rassemblée
coetusque uolgaris et udam
et le sol boueux auquel son aile l’arrache
spernit humum fugiente pinna.
le silence fidèle apporte aussi une récompense sans
[3,02,25] Est et fideli tuta silentio
danger j’interdirai à qui aurait divulgué les mystères
merces : uetabo, qui Cereris sacrum
sacrés de Cérès d’être
uolgarit arcanae, sub isdem
sous de mêmes poutres ou avec moi dans une
sit trabibus fragilemque mecum
fragile chaloupe pour partir souvent Diespiter
soluat phaselon ; saepe Diespiter
outragé a ajouté un innocent à un coupable peu
[3,02,30] neglectus incesto addidit integrum,
de fois un criminel parti devant le
raro antecedentem scelestum
châtiment au pied boiteux l’a laissé filer
deseruit pede Poena claudo.
L’ode est rédigée en strophes alcaïques, transposées en vers justifiés 2 x 46 + 35 + 42.
[1] virtus : Le mot latin virtus qui a donné en français le mot "vertu" désigne tout d’abord le "courage". C’est à cause des premières strophes que je retiens cette traduction.
[2] "prendre et déposer les faisceaux" : Littéralement "prendre et déposer les haches securis (qui entrent dans la composition des faisceaux)". L’expression est une image pour dire "accepter ou renoncer à une magistrature" dont les faisceaux sont une marque honorifique distinctive.