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Horace, Odes III 2 | Mourir pour sa patrie est doux et beau

lundi 29 avril 2013, par Danielle Carlès

qu’il apprenne à aimer l’épreuve d’une étroite
pauvreté le jeune soldat aguerri par la dureté
du service qu’il traque les Parthes
fiers cavalier redoutable armé de sa lance

qu’il passe en plein air une vie d’incessantes
alarmes et du haut des remparts ennemis que l’
épouse du tyran en guerre le voyant
au loin que la vierge en âge d’être mariée

soupirent hélas et craignent que novice encore
au combat le royal fiancé n’aille le provoquer
lion féroce intouchable que la rage
du sang versé emporte au milieu du carnage

mourir pour sa patrie est doux et beau la mort
est aussi sur les pas du fuyard elle n’épargne
pas les jeunes gens qui évitent les
armes jarrets et dos affaiblis par la peur

le courage n’a que faire d’un méprisable échec
électoral il brille d’honneurs sans souillures
il ne prend pas les faisceaux il ne
les dépose pas au gré du souffle populaire

le courage ouvrant le ciel à ceux qui méritent
de ne pas mourir tente de trouver une voie non
dite il méprise la masse rassemblée
et le sol boueux auquel son aile l’arrache

le silence fidèle apporte aussi une récompense
sans danger j’interdirai à qui aurait divulgué
les mystères sacrés de Cérès d’être
sous de mêmes poutres ou avec moi dans une

fragile chaloupe pour partir souvent Diespiter
outragé a ajouté un innocent à un coupable peu
de fois un criminel parti devant le
châtiment au pied boiteux l’a laissé filer

Lecture avec le texte latin

qu’il apprenne à aimer l’épreuve d’une étroite

[3,02,1] Angustam amice pauperiem pati

pauvreté le jeune soldat aguerri par la dureté

robustus acri militia puer

du service qu’il traque les Parthes

condiscat et Parthos ferocis

fiers cavalier redoutable armé de sa lance

uexet eques metuendus hasta

qu’il passe en plein air une vie d’incessantes

[3,02,5] uitamque sub diuo et trepidis agat

alarmes et du haut des remparts ennemis que l’

in rebus. Illum ex moenibus hosticis

épouse du tyran en guerre le voyant

matrona bellantis tyranni

au loin que la vierge en âge d’être mariée

prospiciens et adulta uirgo

soupirent hélas et craignent que novice encore

suspiret, eheu, ne rudis agminum

au combat le royal fiancé n’aille le provoquer

[3,02,10] sponsus lacessat regius asperum

lion féroce intouchable que la rage

tactu leonem, quem cruenta

du sang versé emporte au milieu du carnage

per medias rapit ira caedes.

mourir pour sa patrie est doux et beau la mort

Dulce et decorum est pro patria mori :

est aussi sur les pas du fuyard elle n’épargne

mors et fugacem persequitur uirum

pas les jeunes gens qui évitent les

[3,02,15] nec parcit inbellis iuuentae

armes jarrets et dos affaiblis par la peur

poplitibus timidoue tergo.

le courage [1] n’a que faire d’un méprisable échec

Virtus, repulsae nescia sordidae,

électoral il brille d’honneurs sans souillures

intaminatis fulget honoribus

il ne prend pas les faisceaux il ne

nec sumit aut ponit securis

les dépose pas [2] au gré du souffle populaire

[3,02,20] arbitrio popularis aurae.

le courage ouvrant le ciel à ceux qui méritent

Virtus, recludens inmeritis mori

de ne pas mourir tente de trouver une voie non

caelum, negata temptat iter uia

dite il méprise la masse rassemblée

coetusque uolgaris et udam

et le sol boueux auquel son aile l’arrache

spernit humum fugiente pinna.

le silence fidèle apporte aussi une récompense sans

[3,02,25] Est et fideli tuta silentio

danger j’interdirai à qui aurait divulgué les mystères

merces : uetabo, qui Cereris sacrum

sacrés de Cérès d’être

uolgarit arcanae, sub isdem

sous de mêmes poutres ou avec moi dans une

sit trabibus fragilemque mecum

fragile chaloupe pour partir souvent Diespiter

soluat phaselon ; saepe Diespiter

outragé a ajouté un innocent à un coupable peu

[3,02,30] neglectus incesto addidit integrum,

de fois un criminel parti devant le

raro antecedentem scelestum

châtiment au pied boiteux l’a laissé filer

deseruit pede Poena claudo.


L’ode est rédigée en strophes alcaïques, transposées en vers justifiés 2 x 46 + 35 + 42.


[1virtus : Le mot latin virtus qui a donné en français le mot "vertu" désigne tout d’abord le "courage". C’est à cause des premières strophes que je retiens cette traduction.

[2"prendre et déposer les faisceaux" : Littéralement "prendre et déposer les haches securis (qui entrent dans la composition des faisceaux)". L’expression est une image pour dire "accepter ou renoncer à une magistrature" dont les faisceaux sont une marque honorifique distinctive.

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