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Depuis des années j’offre ici en lecture mes traductions originales de textes d’Horace et de Virgile. On trouvera aussi un peu de grec ancien, Pindare, grâce à mon invitée. [Traductions – Textes]. L’œuvre complète d’Horace a fait l’objet d’une publication en deux volumes chez Publie.net [Publications], dans encore d’autres traductions que celles que vous pouvez lire ici. C’est maintenant l’Énéide qui est chantier. Le besoin de mettre ma longue pratique en perspective s’est accru ces dernières années [Traduire]. La rubrique est nouvelle. Elle va s’enrichir peu à peu. Il y a aussi de belles surprises, des échanges contemporains et des haïku en latin sous le titre austère des [Archives]. Danielle Carlès

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Horace, Odes III 10 | Aux suppliants fais grâce !

jeudi 12 décembre 2013, par Danielle Carlès

Aux confins du Tanaïs tu boirais son eau, Lycé,
mariée à un sauvage, que pourtant me voir couché
devant ta porte rugueuse et jeté aux indigènes
Aquilons, tu en pleurerais.
 
Entends-tu le bruit à ta porte, le bruit dans le bois
planté entre les murs de ta belle maison ? Cela
mugit avec le vent. Et que la neige au sol se glace
sous le ciel pur de Jupiter ?
 
Cette arrogance déplaît à Vénus, dépose-la,
que la roue, tournant à l’envers, ne voie filer le câble !
Tu n’es pas Pénélope, à ses prétendants intraitable,
toi, née d’un père tyrrhénien.
 
Oh ! tant que tu voudras, et que ni cadeaux ni prières
ni la pâleur virant au violacé de ceux qui t’aiment
ni ton mari victime d’une rivale piérienne
ne te plient ! Mais aux suppliants
 
fais grâce, toi moins flexible que le rigide chêne,
toi au cœur moins sensible que n’ont les serpents mauresques !
Mon corps au seuil de ta porte et soumis à l’eau du ciel
ne résistera pas toujours.

Lecture avec le texte latin

Aux confins du Tanaïs tu boirais son eau, Lycé,
mariée à un sauvage, que pourtant me voir couché
devant ta porte rugueuse et jeté aux indigènes
Aquilons, tu en pleurerais.

[3,10,1] Extremum Tanain si biberes, Lyce,
saeuo nupta uiro, me tamen asperas
porrectum ante foris obicere incolis
plorares Aquilonibus.

Entends-tu le bruit à ta porte, le bruit dans le bois
planté entre les murs de ta belle maison ? Cela
mugit avec le vent. Et que la neige au sol se glace
sous le ciel pur de Jupiter ?

[3,10,5] Audis quo strepitu ianua, quo nemus
inter pulchra satum tecta remugiat
uentis, et positas ut glaciet niues
puro numine Iuppiter ?

Cette arrogance déplaît à Vénus, dépose-la,
que la roue, tournant à l’envers, ne voie filer le câble !
Tu n’es pas Pénélope, à ses prétendants intraitable,
toi, née d’un père tyrrhénien.

Ingratam Veneri pone superbiam,
[3,10,10] ne currente retro funis eat rota :
non te Penelopen difficilem procis
Tyrrhenus genuit parens.

Oh ! tant que tu voudras, et que ni cadeaux ni prières
ni la pâleur virant au violacé de ceux qui t’aiment
ni ton mari victime d’une rivale piérienne
ne te plient ! Mais aux suppliants

O quamuis neque te munera nec preces
nec tinctus uiola pallor amantium
[3,10,15] nec uir Pieria paelice saucius
curuat, supplicibus tuis

fais grâce, toi moins flexible que le rigide chêne,
toi au cœur moins sensible que n’ont les serpents mauresques !
Mon corps au seuil de ta porte et soumis à l’eau du ciel
ne résistera pas toujours.

parcas, nec rigida mollior aesculo
nec Mauris animum mitior anguibus :
non hoc semper erit liminis aut aquae
[3,10,20] caelestis patiens latus.

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