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Horace, Odes I 6 | Le non-éloge d’Agrippa
mardi 24 avril 2012, par
Varius saura te décrire, courageux devant l’ennemi etvictorieux, sous les auspices du chant méonien,et toutes les batailles, navales, équestres, menées par les farouchessoldats, sous ton commandement,mais pas moi, Agrippa, non, et je ne dirai pas non plus la terrible 5colère du fils de Pélée ignorant la soumission,ni les voyages à travers la mer d’Ulysse au double langage,ni les horreurs de la maison de Pélops,non, je n’essaierai pas, moi si chétif et ces sujets sublimes, et j’aurai honteaussi, et me l’interdit la Muse, maîtresse de ma lyre pacifique, 10d’amoindrir les louanges dues à notre grand César et à toi,par faute de génie.Mars revêtu de la tunique adamantine,qui se montrera à la hauteur de l’écrire ? Mérion, le corps noircile fils de Tydée faisant jeu égal avec les dieux d’en haut ?Moi, les banquets, les combats des jeunes fillesagaçant les jeunes gens, toutes griffes rentrées,voilà ce que je chante, mon cœur libre de lien ou brûlant de quelque feu,et ne vais pas contre mes habitudes légères. 20
Lecture avec le texte latin
Varius saura te décrire, courageux devant l’ennemi et
victorieux, sous les auspices du chant méonien,
et toutes les batailles, navales, équestres, menées par les farouches
soldats, sous ton commandement,
Scriberis Vario fortis et hostium
uictor, Mæonii carminis alite,
quam rem cumque ferox nauibus aut equis
mile te duce gesserit.
mais pas moi, Agrippa, non, et je ne dirai pas non plus la terrible 5
colère du fils de Pélée ignorant la soumission,
ni les voyages à travers la mer d’Ulysse au double langage,
ni les horreurs de la maison de Pélops,
Nos, Agrippa, neque hæc dicere nec grauem 5
Pelidæ stomachum cedere nescii
nec cursus duplicis per mare Vlixei
nec sæuam Pelopis domum
non, je n’essaierai pas, moi si chétif et ces sujets sublimes, et j’aurai honte
aussi, et me l’interdit la Muse, maîtresse de ma lyre pacifique, 10
d’amoindrir les louanges dues à notre grand César [1] et à toi,
par faute de génie.
conamur, tenues grandia, dum pudor
inbellisque lyræ Musa potens uetat 10
laudes egregii Cæsaris et tuas
culpa deterere ingeni.
Mars revêtu de la tunique adamantine,
qui se montrera à la hauteur de l’écrire ? Mérion, le corps noirci
de la poussière de Troie, ou, par la grâce de Pallas, 15
le fils de Tydée faisant armes égales avec les dieux d’en haut ?
Quis Martem tunica tectum adamantina
digne scripserit aut puluere Troico
nigrum Merionem aut ope Palladis 15
Tydiden superis parem ?
Moi, les banquets, les combats des jeunes filles
agaçant les jeunes gens, toutes griffes rentrées,
voilà ce que je chante, mon cœur libre de lien ou brûlant de quelque feu,
et ne vais pas contre mes habitudes légères. 20
Nos conuiuia, nos prœlia uirginum
sectis in iuuenes unguibus acrium
cantamus, uacui siue quid urimur,
non præter solitum leues. 20
Strophe asclépiade A,
trois vers asclépiades de douze syllabes (asclépiade mineur)
— — — ‿ ‿ — ‖ — ‿ ‿ — ‿ ‿
et un glyconique
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[1] Auguste