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Virgile, Énéide V, 762-778 | Nouveau départ
mercredi 14 septembre 2022, par
Pendant neuf jours déjà, le peuple entier a festoyé et aux autels
on a célébré l’hommage. Des vents paisibles ont aplani les eaux
et l’Auster qui revient, soufflant avec intensité, invite au large.
Un immense gémissement monte tout le long du rivage courbe.765
Dans les bras les uns des autres, ils retardent encore d’une nuit et d’un jour.
Même les mères, même ceux qui naguère trouvaient pénible
le seul aspect de la mer et insupportable son nom
veulent partir et endurer jusqu’au bout toute l’épreuve de l’exil.
Mais Énée le Bon les réconforte par des paroles bienveillantes770
et en pleurant les confie Aceste, leur frère.
Trois bouvillons à Éryx et une agnelle aux Tempêtes
il ordonne ensuite d’immoler, puis de larguer les amarres dans l’ordre.
Lui-même, la tête ceinte de feuilles rases d’olivier,
debout seul à la proue, tient une patère et dans les flots salés775
il jette les entrailles et répand le vin clair.
Le vent qui se lève à la poupe accompagne leur départ.
Rivalisant d’effort, les hommes frappent la mer et balayent les eaux.