Accueil > Traductions > Latin > Virgile > Enéide > Énéide Livre V > Virgile, Énéide V v. 315-339 | Course à pied
Virgile, Énéide V v. 315-339 | Course à pied
jeudi 25 août 2022, par
Sur ces mots, ils prennent leurs place et au bruit du signal aussitôt315
s’emparent de la piste et laissent derrière eux la ligne de départ,
comme emportés par un orage. Dès qu’ils engagent la dernière partie,
s’échappe en tête, bien loin devant les autres, Nisus.
Il jaillit, plus rapide que les vents et les ailes de la foudre.
Juste après lui, juste après mais à bonne distance,320
Salius est à la poursuite. Encore plus loin
Euryale est troisième.
Et Euryale, c’est Helymus qui le suit. Puis, tout proche,
voici que s’envole, voici que déjà frôle du pied le pied de l’autre, Diorès,
épaule en avant. S’il restait plus de longueurs à courir,325
d’une échappée, il le dépasserait et le laisserait derrière, hésitant.
Et déjà presque au terme de la course, à bout de force, ils touchaient
au but, quand sur une flaque de sang Nisus glisse
et trébuche, par malchance. C’est qu’au moment d’égorger les taureaux,
il en avait coulé par terre jusqu’à imprégner l’herbe fraîche.330
Et le jeune homme, déjà vainqueur et triomphant, ne put retenir
d’y enfoncer son pied mal assuré. Il tomba, tête la première,
dans cette boue impure, dans ce sang consacré.
Cependant il n’oublie pas Euryale, il n’oublie pas son amour,
car il se plaça devant Salius en se relevant au milieu du passage glissant335
et celui-ci tomba à la renverse sur le sable compact.
Euryale s’élance et, vainqueur grâce à son ami,
prend la tête et s’envole, dans les applaudissements et les acclamations.
Puis Hélymus arrive et Diorès, avec maintenant le troisième prix.