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Horace, Odes II 12 | Exigences et consentement
mercredi 6 mars 2013, par
Non, le voudrais-tu, la longue guerre de la farouche Numance,pourpre du sang punique ne s’accordent pasaux modes langoureux de la cithareni les Lapithes enragés et, sous l’emprise d’un excès de vin,des Fils de la Terre, dont le périlfit chanceler la maison éblouissantedu vieux Saturne. Toi, en prosetu pourras faire l’histoire des combats de César,Mécène, il vaut mieux, et, conduits par les ruesla chaîne au cou, celle des rois menaçants.Moi, chanter suavement Dame Licymnie, voilà ce que la Musea voulu que je fasse, chanter la lumièrede ses yeux éblouissants et son cœur si fidèleà l’amour partagé,qui entra dans la ronde sans perdre de sa décenceet ne fut pas la dernière à plaisanter, à donner la mainen jouant aux jeunes filles parées, le joursacré de la fête de Diane.Toi, voudrais-tu, pour les trésors du riche Achéménèséchanger un cheveux de Licymnie,ou les somptueux palais des Arabes,quand elle se détourne, offrant à tes baisers brûlantssa nuque, quand elle refuse, sévère et complaisante,tes exigences pour le plaisir plus grand qu’on lui arrachece que parfois la première elle dérobe ?
Lecture avec le texte latin
Non, le voudrais-tu, la longue guerre de la farouche Numance,
[2,12,1] Nolis longa ferae bella Numantiae,
le rude Hannibal et la mer de Sicile
nec durum Hannibalem nec Siculum mare
pourpre du sang punique ne s’accordent pas
Poeno purpureum sanguine mollibus
aux modes langoureux de la cithare
aptari citharae modis,
ni les Lapithes enragés et, sous l’emprise d’un excès de vin,
[2,12,5] nec saeuos Lapithas et nimium mero
Hylée, ou la soumission, grâce au bras d’Hercule,
Hylaeum domitosque Herculea manu
des Fils de la Terre, dont le péril
Telluris iuuenes, unde periculum
fit chanceler la maison éblouissante
fulgens contremuit domus
du vieux Saturne. Toi, en prose
Saturni ueteris ; tuque pedestribus
tu pourras faire l’histoire des combats de César,
[2,12,10] dices historiis proelia Caesaris,
Mécène, il vaut mieux, et, conduits par les rues
Maecenas, melius ductaque per uias
la chaîne au cou, celle des rois menaçants.
regum colla minacium.
Moi, chanter suavement Dame Licymnie, voilà ce que la Muse
Me dulcis dominae Musa Licymniae
a voulu que je fasse, chanter la lumière
cantus, me uoluit dicere lucidum
de ses yeux éblouissants et son cœur si fidèle
[2,12,15] fulgentis oculos et bene mutuis
à l’amour partagé,
fidum pectus amoribus ;
qui entra dans la ronde sans perdre de sa décence
quam nec ferre pedem dedecuit choris
et ne fut pas la dernière à plaisanter, à donner la main
nec certare ioco nec dare bracchia
en jouant aux jeunes filles parées, le jour
ludentem nitidis uirginibus sacro
sacré de la fête de Diane.
[2,12,20] Dianae celebris die.
Toi, voudrais-tu, pour les trésors du riche Achéménès
Num tu quae tenuit diues Achaemenes
ou l’opulence Mygdonienne de la grasse Phrygie,
aut pinguis Phrygiae Mygdonias opes
échanger un cheveux de Licymnie,
permutare uelis crine Licymniae,
ou les somptueux palais des Arabes,
plenas aut Arabum domos
quand elle se détourne, offrant à tes baisers brûlants
[2,12,25] cum flagrantia detorquet ad oscula
sa nuque, quand elle refuse, sévère et complaisante,
ceruicem aut facili saeuitia negat
tes exigences pour le plaisir plus grand qu’on lui arrache
quae poscente magis gaudeat eripi,
ce que parfois la première elle dérobe ?
interdum rapere occupet ?
L’ode est composée en strophes asclépiades : trois vers asclépiades de douze syllabes et un glyconique.