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Horace, Odes II 19 | J’ai vu Bacchus
lundi 18 mars 2013, par
j’ai vu Bacchus sur des rochers écartés enseigner
ses chants croyez-moi hommes du futur j’ai vu les
Nymphes répéter et les oreilles
affûtées des Satyres aux pieds de chèvre
évohé mon âme tremble encore de cet effroi récent
et mon cœur est plein de Bacchus bouleversé saisi
de joie évohé épargne-moi Liber
épargne-moi redoutable ton thyrse sévère
j’ai le droit de chanter les Thyades obstinées et
la source de vin les ruisseaux de lait s’écoulant
à profusion et raconter le miel
glissant en gouttes sur les troncs creux
le droit aussi d’évoquer la couronne d’une épouse
bienheureuse ajoutée aux étoiles et l’écroulement
brutal de la maison morcelée de
Penthée et la mort de Lycurgue de Thrace
toi tu fléchis les fleuves fléchis la mer barbare
toi humide de vin sur les crêtes isolées tu noues
des vipères sans plus de risque
pour tenir les chevelures des Bistonides
toi quand vers le trône de ton père par un chemin
escarpé montait la cohorte impie des Géants tu as
fait rebrousser Rhétus avec les
griffes et la gueule terribles d’un lion
même si on te disait plus fait pour les rondes et
les amusements pour le jeu on te croyait très peu
doué pour les batailles mais tu
étais en un seul et la paix et la guerre
Cerbère t’a vu sans te mordre paré de la corne d’
or doucement il a battu sa queue sur toi et léché
des langues de sa triple gueule
au moment de partir tes pieds tes jambes
Lecture avec le texte latin
j’ai vu Bacchus sur des rochers écartés enseigner
[2,19,1] Bacchum in remotis carmina rupibus
ses chants croyez-moi hommes du futur j’ai vu les
uidi docentem, credite posteri,
Nymphes répéter et les oreilles
Nymphasque discentis et auris
affûtées des Satyres aux pieds de chèvre
capripedum Satyrorum acutas.
évohé mon âme tremble encore de cet effroi récent
[2,19,5] Euhoe, recenti mens trepidat metu
et mon cœur est plein de Bacchus bouleversé saisi
plenoque Bacchi pectore turbidum
de joie évohé épargne-moi Liber
laetatur. Euhoe, parce Liber,
épargne-moi redoutable ton thyrse sévère
parce, graui metuende thyrso.
j’ai le droit de chanter les Thyades obstinées et
Fas peruicacis est mihi Thyiadas
la source de vin les ruisseaux de lait s’écoulant
[2,19,10] uinique fontem lactis et uberes
à profusion et raconter le miel
cantare riuos atque truncis
glissant en gouttes sur les troncs creux
lapsa cauis iterare mella ;
le droit aussi d’évoquer la couronne d’une épouse
fas et beatae coniugis additum
bienheureuse ajoutée aux étoiles et l’écroulement
stellis honorem tectaque Penthei
brutal de la maison morcelée de
[2,19,15] disiecta non leni ruina,
Penthée et la mort de Lycurgue de Thrace
Thracis et exitium Lycurgi.
toi tu fléchis les fleuves fléchis la mer barbare
Tu flectis amnes, tu mare barbarum,
toi humide de vin sur les crêtes isolées tu noues
tu separatis uuidus in iugis
des vipères sans plus de risque
nodo coerces uiperino
pour tenir les chevelures des Bistonides
[2,19,20] Bistonidum sine fraude crinis.
toi quand vers le trône de ton père par un chemin
Tu, cum parentis regna per arduum
escarpé montait la cohorte impie des Géants tu as
cohors Gigantum scanderet inpia,
fait rebrousser Rhétus avec les
Rhoetum retorsisti leonis
griffes et la gueule terribles d’un lion
unguibus horribilique mala ;
même si on te disait plus fait pour les rondes et
[2,19,25] quamquam, choreis aptior et iocis
les amusements pour le jeu on te croyait très peu
ludoque dictus, non sat idoneus
doué pour les batailles mais tu
pugnae ferebaris ; sed idem
étais en un seul et la paix et la guerre
pacis eras mediusque belli.
Cerbère t’a vu sans te mordre paré de la corne d’
Te uidit insons Cerberus aureo
or doucement il a battu sa queue sur toi et léché
[2,19,30] cornu decorum leniter atterens
des langues de sa triple gueule
caudam et recedentis trilingui
au moment de partir tes pieds tes jambes
ore pedes tetigitque crura.
Strophes alcaïques transposés en vers justifiés 2 x 49 + 31 + 40.