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Horace, Odes II 19 | J’ai vu Bacchus

lundi 18 mars 2013, par Danielle Carlès


j’ai vu Bacchus sur des rochers écartés enseigner
ses chants croyez-moi hommes du futur j’ai vu les
Nymphes répéter et les oreilles
affûtées des Satyres aux pieds de chèvre

évohé mon âme tremble encore de cet effroi récent
et mon cœur est plein de Bacchus bouleversé saisi
de joie évohé épargne-moi Liber
épargne-moi redoutable ton thyrse sévère

j’ai le droit de chanter les Thyades obstinées et
la source de vin les ruisseaux de lait s’écoulant
à profusion et raconter le miel
glissant en gouttes sur les troncs creux

le droit aussi d’évoquer la couronne d’une épouse
bienheureuse ajoutée aux étoiles et l’écroulement
brutal de la maison morcelée de
Penthée et la mort de Lycurgue de Thrace

toi tu fléchis les fleuves fléchis la mer barbare
toi humide de vin sur les crêtes isolées tu noues
des vipères sans plus de risque
pour tenir les chevelures des Bistonides

toi quand vers le trône de ton père par un chemin
escarpé montait la cohorte impie des Géants tu as
fait rebrousser Rhétus avec les
griffes et la gueule terribles d’un lion

même si on te disait plus fait pour les rondes et
les amusements pour le jeu on te croyait très peu
doué pour les batailles mais tu
étais en un seul et la paix et la guerre

Cerbère t’a vu sans te mordre paré de la corne d’
or doucement il a battu sa queue sur toi et léché
des langues de sa triple gueule
au moment de partir tes pieds tes jambes

Lecture avec le texte latin

j’ai vu Bacchus sur des rochers écartés enseigner

[2,19,1] Bacchum in remotis carmina rupibus

ses chants croyez-moi hommes du futur j’ai vu les

uidi docentem, credite posteri,

Nymphes répéter et les oreilles

Nymphasque discentis et auris

affûtées des Satyres aux pieds de chèvre

capripedum Satyrorum acutas.

évohé mon âme tremble encore de cet effroi récent

[2,19,5] Euhoe, recenti mens trepidat metu

et mon cœur est plein de Bacchus bouleversé saisi

plenoque Bacchi pectore turbidum

de joie évohé épargne-moi Liber

laetatur. Euhoe, parce Liber,

épargne-moi redoutable ton thyrse sévère

parce, graui metuende thyrso.

j’ai le droit de chanter les Thyades obstinées et

Fas peruicacis est mihi Thyiadas

la source de vin les ruisseaux de lait s’écoulant

[2,19,10] uinique fontem lactis et uberes

à profusion et raconter le miel

cantare riuos atque truncis

glissant en gouttes sur les troncs creux

lapsa cauis iterare mella ;

le droit aussi d’évoquer la couronne d’une épouse

fas et beatae coniugis additum

bienheureuse ajoutée aux étoiles et l’écroulement

stellis honorem tectaque Penthei

brutal de la maison morcelée de

[2,19,15] disiecta non leni ruina,

Penthée et la mort de Lycurgue de Thrace

Thracis et exitium Lycurgi.

toi tu fléchis les fleuves fléchis la mer barbare

Tu flectis amnes, tu mare barbarum,

toi humide de vin sur les crêtes isolées tu noues

tu separatis uuidus in iugis

des vipères sans plus de risque

nodo coerces uiperino

pour tenir les chevelures des Bistonides

[2,19,20] Bistonidum sine fraude crinis.

toi quand vers le trône de ton père par un chemin

Tu, cum parentis regna per arduum

escarpé montait la cohorte impie des Géants tu as

cohors Gigantum scanderet inpia,

fait rebrousser Rhétus avec les

Rhoetum retorsisti leonis

griffes et la gueule terribles d’un lion

unguibus horribilique mala ;

même si on te disait plus fait pour les rondes et

[2,19,25] quamquam, choreis aptior et iocis

les amusements pour le jeu on te croyait très peu

ludoque dictus, non sat idoneus

doué pour les batailles mais tu

pugnae ferebaris ; sed idem

étais en un seul et la paix et la guerre

pacis eras mediusque belli.

Cerbère t’a vu sans te mordre paré de la corne d’

Te uidit insons Cerberus aureo

or doucement il a battu sa queue sur toi et léché

[2,19,30] cornu decorum leniter atterens

des langues de sa triple gueule

caudam et recedentis trilingui

au moment de partir tes pieds tes jambes

ore pedes tetigitque crura.


Strophes alcaïques transposés en vers justifiés 2 x 49 + 31 + 40.

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