Accueil > Traductions > Latin > Horace > Odes > Odes II > Horace, Odes II 14 | à Postumus
Horace, Odes II 14 | à Postumus
lundi 11 mars 2013, par
Ah, elles s’enfuient, Postumus, Postumus,elles coulent, les années, et la dévotion ne retardera pasles rides, la vieillesse toute procheni la mort que l’on n’apprivoise pas,non, offrirais-tu, en nombre égal aux jours qui passent,mon ami, trois cents taureaux pour apaiser l’insensiblePluton, qui retient les trois corps géantsfunèbre, cette eau que tout le monde, oh oui,nous tous qui vivons des cadeaux de la terre,nous devrons traverser, roisou pauvres paysans qu’importe.En vain nous resterons loin de Mars et du sang,loin de la rauque Adriatique aux flots déchiquetés,en vain tout l’automne nous redouteronsl’Auster malsain qui exténue les corps,il nous faudra aller voir le fleuve au cours languissant,les méandres du noir Cocyte, l’indigne descendancede Danaüs et, condamnéTu devras laisser ta terre, ta maison et ton épousechérie et de ces arbres que tu cultives,si ce n’est le cyprès maudit,aucun ne te suivra, maître pour si peu de temps.Ton héritier méritera mieux d’engloutir ton Cécube,bien gardé par cent verrous, et de tacherton sol de mosaïques avec ce vin magnifiqueplus puissant que celui d’un repas de pontifes.
Lecture avec le texte latin
Ah, elles s’enfuient, Postumus, Postumus,
[2,14,1] Eheu fugaces, Postume, Postume,
elles coulent, les années, et la dévotion ne retardera pas
labuntur anni nec pietas moram
les rides, la vieillesse toute proche
rugis et instanti senectae
ni la mort que l’on n’apprivoise pas,
adferet indomitaeque morti,
non, offrirais-tu, en nombre égal aux jours qui passent,
[2,14,5] non, si trecenis quotquot eunt dies,
mon ami, trois cents taureaux pour apaiser l’insensible
amice, places inlacrimabilem
Pluton, qui retient les trois corps géants
Plutona tauris, qui ter amplum
de Géryon et Tityos dans le cercle de l’eau
Geryonen Tityonque tristi
funèbre, cette eau que tout le monde, oh oui,
compescit unda, scilicet omnibus
nous tous qui vivons des cadeaux de la terre,
[2,14,10] quicumque terrae munere uescimur
nous devrons traverser, rois
enauiganda, siue reges
ou pauvres paysans qu’importe.
siue inopes erimus coloni.
En vain nous resterons loin de Mars et du sang,
Frustra cruento Marte carebimus
loin de la rauque Adriatique aux flots déchiquetés,
fractisque rauci fluctibus Hadriae,
en vain tout l’automne nous redouterons
[2,14,15] frustra per autumnos nocentem
l’Auster malsain qui exténue les corps,
corporibus metuemus Austrum :
il nous faudra aller voir le fleuve au cours languissant,
uisendus ater flumine languido
les méandres du noir Cocyte, l’indigne descendance
Cocytos errans et Danai genus
de Danaüs et, condamné
infame damnatusque longi
à sa tâche infinie, Sisyphe l’Éolide.
[2,14,20] Sisyphus Aeolides laboris.
Tu devras laisser ta terre, ta maison et ton épouse
Linquenda tellus et domus et placens
chérie et de ces arbres que tu cultives,
uxor, neque harum quas colis arborum
si ce n’est le cyprès maudit,
te praeter inuisas cupressos
aucun ne te suivra, maître pour si peu de temps.
ulla breuem dominum sequetur ;
Ton héritier méritera mieux d’engloutir ton Cécube,
[2,14,25] absumet heres Caecuba dignior
bien gardé par cent verrous, et de tacher
seruata centum clauibus et mero
ton sol de mosaïques avec ce vin magnifique
tinguet pauimentum superbo,
plus puissant que celui d’un repas de pontifes.
pontificum potiore cenis.
Strophes alcaïques.