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Horace, Odes II 15 | Nos ouvrages d’un luxe royal
mardi 12 mars 2013, par
Nos ouvrages d’un luxe royal sont en passe de ne laisser
que peu d’arpents à la charrue, partout bientôt on verra
des étangs de plus vaste dimension que
le lac Lucrin et le platane interdit de mariage
supplantera les ormeaux. Alors les violettes et le myrte
et tout ce qui a pouvoir de flatter les narines dans les
oliveraies répandront leurs parfums là
où étaient les fruits sous le maître précédent.
Alors les lauriers de leurs rameaux touffus feront écran
à la chaleur qui tape. On est loin de ce qui était dicté
sous les auspices de Romulus, de Caton
au poil non rasé, et sous la règle des anciens.
Autrefois les fortunes privées étaient vite comptées, la
fortune publique était grande. Chez aucun particulier on
n’avait de portique mesuré à la perche
de dix pieds pour recevoir la sombreur du Nord,
et l’on ne dédaignait pas la brique de terre ramassée au
hasard, les lois ne le permettant pas qui réservaient la
pierre récente à embellir sur dépenses
publiques les villes, et les temples des dieux.
Lecture avec le texte latin
Nos ouvrages d’un luxe royal sont en passe de ne laisser
[2,15,1] Iam pauca aratro iugera regiae
que peu d’arpents à la charrue, partout bientôt on verra
moles relinquent, undique latius
des étangs de plus vaste dimension que
extenta uisentur Lucrino
le lac Lucrin et le platane interdit de mariage [1]
stagna lacu platanusque caelebs
supplantera les ormeaux. Alors les violettes et le myrte
[2,15,5] euincet ulmos ; tum uiolaria et
et tout ce qui a pouvoir de flatter les narines dans les
myrtus et omnis copia narium
oliveraies répandront leurs parfums là
spargent oliuetis odorem
où étaient les fruits sous le maître précédent.
fertilibus domino priori ;
Alors les lauriers de leurs rameaux touffus feront écran
tum spissa ramis laurea feruidos
à la chaleur qui tape. On est loin de ce qui était dicté
[2,15,10] excludet ictus. Non ita Romuli
sous les auspices de Romulus, de Caton
praescriptum et intonsi Catonis
au poil non rasé, et sous la règle des anciens.
auspiciis ueterumque norma.
Autrefois les fortunes privées étaient vite comptées, la
Priuatus illis census erat breuis,
fortune publique était grande. Chez aucun particulier on
commune magnum ; nulla decempedis
n’avait de portique mesuré à la perche
[2,15,15] metata priuatis opacam
de dix pieds pour recevoir la sombreur du Nord,
porticus excipiebat Arcton,
et l’on ne dédaignait pas la brique de terre ramassée au
nec fortuitum spernere caespitem
hasard, les lois ne le permettant pas qui réservaient la
leges sinebant, oppida publico
pierre récente à embellir sur dépenses
sumptu iubentes et deorum
publiques les villes, et les temples des dieux.
[2,15,20] templa nouo decorare saxo.
Strophes alcaïques transposées en vers justifiés 2 x 56 + 38 + 47.
[1] Le platane interdit de mariage... avec la vigne, car son tronc est trop lisse.
Messages
1. Horace, Odes II 15 | Nos ouvrages d’un luxe royal, 13 mai 2014, 20:03, par laure
Bonjour, j’aimerais en savoir plus sur la règle des anciens et les préceptes de Romulus et Caton. Quelles étaient les règles de conduite à suivre ? Ou les enseignement ?
1. Horace, Odes II 15 | Nos ouvrages d’un luxe royal, 15 mai 2014, 13:51, par Danielle Carlès
La suite du poème explicite les règles en question : peu de richesses particulières, seul l’enrichissement public est honorable, car il profite à tous (la res publica). C’est l’idéal "vieux Romain" : frugalité, simplicité des mœurs, condamnation du luxe.