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Horace, Épodes 6 | Mordre et montrer les cornes
dimanche 29 juillet 2012, par
Pourquoi t’en prends-tu sans raisons aux invités, chienlâche contre les loups ?Pourquoi ne pas tourner vers moi ces menaces creuses, si tu en es capable,et m’attaquer moi qui suis prêt à mordre ?Oui, comme un Molosse, comme un Laconien fauve,force dévouée au service des bergers,je traquerai dans la neige profonde oreille dresséetoute bête sauvage ayant pris les devants,mais toi, tu remplis le bois de ta formidable voix,après tu viens flairer ce qu’on te jette à manger.Attention, attention, mon âpreté est infinie, aux méchantsje montre les cornes, toujours prêt,tel le gendre méprisé du déloyal Lycambeou l’ennemi acharné de Bupalos.Si on m’attaque d’une dent noire, croit-onque sans me venger je me mettrai à pleurer comme un enfant ?
Lecture avec le texte latin
Pourquoi t’en prends-tu sans raison aux invités, chien
Quid inmerentis hospites uexas, canis
lâche contre les loups ?
ignauus aduersum lupos ?
Pourquoi ne pas tourner vers moi ces menaces creuses, si tu en es capable,
Quin huc inanis, si potes, uertis minas
et m’attaquer, moi qui suis prêt à mordre en retour ?
et me remorsurum petis ?
Oui, comme un Molosse, comme un Laconien fauve,
Nam qualis aut Molossus aut fuluus Lacon 5
force dévouée au service des bergers,
amica uis pastoribus,
je traquerai dans la neige profonde oreille dressée
agam per altas aure sublata niues
toute bête sauvage ayant pris les devants,
quæcumque præcedet fera,
mais toi, tu remplis le bois de ta formidable voix,
tu cum timenda uoce complesti nemus
après tu viens flairer ce qu’on te jette à manger.
proiectum odoraris cibum. 10
Attention, attention, mon âpreté est infinie, aux méchants
Caue, caue, namque in malos asperrimus
je montre les cornes, toujours prêt,
parata tollo cornua
tel le gendre méprisé du déloyal Lycambès
qualis Lycambæ spretus infido gener
ou l’ennemi acharné de Bupalos.
aut acer hostis Bupalo.
Si on m’attaque d’une dent noire, croit-on
An, siquis atro dente me petiuerit, 15
que sans me venger je me mettrai à pleurer comme un enfant [1] ?
inultus ut flebo puer ?
Distiques : sénaire et quaternaire ïambiques.
[1] Les deux derniers vers établissent un lien entre cette épode et la précédente, où l’enfant attaque en paroles les sorcières qui veulent le faire mourir : Épode 5 (L’enfant et les sorcières).