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Horace, Épodes 3 | Ça brûle !
lundi 16 juillet 2012, par
Si quelqu’un quelque jour d’une main impie brisele cou de son vieillard de père,qu’il mange de l’ail, plus funeste que la ciguë !Ô ventres durs des moissonneurs !Quel est ce poison qui sévit dans mes entrailles ?Du sang de vipère a-t-il cuitdans ces herbes à mon insu ? Canidia a-t-ellemis la main à ce mets infâme ?Radieux, le chef éclipsait tous les Argonautes.Médée éblouie, quand il dutmettre aux taureaux le joug inconnu, avec ça,oui, frotta Jason, imprégnade ça les dons pour sa rivale avant de fuir,vengée, sur les serpents ailés.Jamais des astres une telle chaleur ne vintsaisir l’Apulie assoiffée,le cadeau sur les épaules du fort Herculen’alluma pas si grandes flammes.Ah, si un jour pareil désir te prend, voici,Mécène, ô farceur, ma prière :que ta maîtresse oppose sa main au baiseret dorme à l’autre bord du lit.
Lecture avec le texte latin
Si quelqu’un quelque jour d’une main impie brise
Parentis olim siquis impia manu
le cou de son vieillard de père,
senile guttur fregerit,
qu’il mange de l’ail, plus funeste que la ciguë !
edit cicutis alium nocentius !
Ô ventres durs des moissonneurs !
O dura messorum ilia !
Quel est ce poison qui sévit dans mes entrailles ?
Quid hoc ueneni sæuit in præcordiis ? 5
Du sang de vipère a-t-il cuit
num uiperinus his cruor
dans ces herbes à mon insu ? Canidia a-t-elle
incoctus herbis me fefellit ? an malas
mis la main à ce mets infâme ?
Canidia tractauit dapes ?
Radieux, le chef éclipsait tous les Argonautes.
Vt Argonautas præter omnis candidum
Médée éblouie, quand il dut
Medea mirata est ducem, 10
mettre aux taureaux le joug inconnu, avec ça,
ignota tauris illigaturum iuga
oui, frotta Jason, imprégna
perunxit hoc Iasonem,
de ça les dons pour sa rivale avant de fuir,
hoc delibutis ulta donis pælicem
vengée, sur les serpents ailés.
serpente fugit alite.
Jamais des astres une telle chaleur ne vint
Nec tantus unquam siderum insedit uapor 15
saisir l’Apulie assoiffée,
siticulosæ Apuliæ,
le cadeau sur les épaules du fort Hercule
nec munus umeris efficacis Herculis
n’alluma pas si grandes flammes.
inarsit æstuosius.
Ah, si un jour pareil désir te prend, voici,
At siquid umquam tale concupiueris,
Mécène, ô farceur, ma prière :
iocose Mæcenas, precor 20
que ta maîtresse oppose sa main au baiser
manum puella sauio opponat tuo
et dorme à l’autre bord du lit.
extrema et in sponda cubet.
Donc, oui, vous avez bien lu (si vous avez lu) d’Horace, en sénaires ïambiques et quaternaires ïambiques, un poème sur l’ail et ses désagréments, qui plus est apparemment lié à une farce que Mécène lui aurait faite. On approche de près l’intimité des grands.