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Depuis des années j’offre ici en lecture mes traductions originales de textes d’Horace et de Virgile. On trouvera aussi un peu de grec ancien, Pindare, grâce à mon invitée. [Traductions – Textes]. L’œuvre complète d’Horace a fait l’objet d’une publication en deux volumes chez Publie.net [Publications], dans encore d’autres traductions que celles que vous pouvez lire ici. C’est maintenant l’Énéide qui est chantier. Le besoin de mettre ma longue pratique en perspective s’est accru ces dernières années [Traduire]. La rubrique est nouvelle. Elle va s’enrichir peu à peu. Il y a aussi de belles surprises, des échanges contemporains et des haïku en latin sous le titre austère des [Archives]. Danielle Carlès

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Virgile, Énéide VI, 679-702 | Énée retrouve Anchise

mercredi 26 octobre 2022, par Danielle Carlès

Or Anchise Père au fond d’une combe verte

des âmes qui s’y trouvaient enfermées pour ensuite monter vers la lumière d’en haut680

faisait la revue, ce dont il s’acquittait toujours avec zèle, et c’était toute l’armée des siens

que justement il recensait, ses chers neveux,

le destin et la fortune des hommes, leurs mœurs et leurs exploits.

Mais lorsqu’il vit venir vers lui à travers champs

Énée, de joie il tendit ses deux paumes,685

des larmes coulèrent sur ses joues et un cri s’échappa de sa bouche :

« Enfin tu es venu ! Ton père n’attendait pas moins de toi,

ta piété a vaincu les difficultés du chemin ! Il m’est donné de voir ton visage,

mon fils, de t’entendre et de t’adresser les paroles familières !

Oui, c’est bien ainsi que mon cœur l’escomptait, qu’il tablait sur le futur,690

comptant les jours, et mon affection ne m’a pas trompé.

Après quel voyage sur tant de terres, à travers tant d’immenses mers,

je t’accueille, mon fils, soumis à tant de si graves périls !

Combien j’ai redouté le mal que le royaume de Libye pouvait te faire ! »

Mais lui de son côté : « C’est la vision de toi, père, la vision de toi affligé695

ne cessant de se présenter à moi qui m’a poussé à venir jusqu’ici.

La flotte m’attend dans les eaux tyrrhéniennes. Permets que je serre ta main,

s’il te plaît, père, ne te dérobe pas à nos embrassements ! »

Tout en parlant un flot de larmes inondait son visage.

Trois fois il essaya de jeter ses bras autour de son cou,700

trois fois vainement embrassée la vision échappa à ses mains,

à l’instar des vents légers, semblable au sommeil fugace.

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