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Virgile, Énéide VI, 494-508 | Déiphobe : L’autre visage de la guerre
mercredi 12 octobre 2022, par
C’est là qu’il vit aussi un fils de Priam, tout son corps lacéré,
Déiphobe, son visage cruellement mutilé,495
son visage et aussi ses deux mains, les tempes défoncées, les oreilles
arrachées, le nez amputé faisant une blessure hideuse.
Il le reconnut à peine : apeuré, il cachait ses effroyables
supplices. Le premier, il l’interpelle avec les mots d’usage :
« Déiphobe, puissant guerrier, fils du noble sang de Teucer,500
qui a eu l’idée de t’infliger une peine si cruelle ?
Qui a pu te soumettre à un tel châtiment ? Le bruit m’était parvenu que lors de la dernière
nuit, après un formidable massacre de Pélasges, épuisé
tu t’étais écroulé sur les cadavres pêle-mêle amoncelés.
Alors de moi-même j’ai fait ériger un tumulus vide sur le rivage de Rhétée505
et j’ai appelé trois fois tes mânes à haute voix.
Ton nom et tes armes ont place en ce lieu, mais toi, ami, je n’ai pas été capable
de te retrouver et en partant de te déposer dans la terre de nos pères. »