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Depuis des années j’offre ici en lecture mes traductions originales de textes d’Horace et de Virgile. On trouvera aussi un peu de grec ancien, Pindare, grâce à mon invitée. [Traductions – Textes]. L’œuvre complète d’Horace a fait l’objet d’une publication en deux volumes chez Publie.net [Publications], dans encore d’autres traductions que celles que vous pouvez lire ici. C’est maintenant l’Énéide qui est chantier. Le besoin de mettre ma longue pratique en perspective s’est accru ces dernières années [Traduire]. La rubrique est nouvelle. Elle va s’enrichir peu à peu. Il y a aussi de belles surprises, des échanges contemporains et des haïku en latin sous le titre austère des [Archives]. Danielle Carlès

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Virgile, Énéide VI, 494-508 | Déiphobe : L’autre visage de la guerre

mercredi 12 octobre 2022, par Danielle Carlès

C’est là qu’il vit aussi un fils de Priam, tout son corps lacéré,

Déiphobe, son visage cruellement mutilé,495

son visage et aussi ses deux mains, les tempes défoncées, les oreilles

arrachées, le nez amputé faisant une blessure hideuse.

Il le reconnut à peine : apeuré, il cachait ses effroyables

supplices. Le premier, il l’interpelle avec les mots d’usage :

« Déiphobe, puissant guerrier, fils du noble sang de Teucer,500

qui a eu l’idée de t’infliger une peine si cruelle ?

Qui a pu te soumettre à un tel châtiment ? Le bruit m’était parvenu que lors de la dernière

nuit, après un formidable massacre de Pélasges, épuisé

tu t’étais écroulé sur les cadavres pêle-mêle amoncelés.

Alors de moi-même j’ai fait ériger un tumulus vide sur le rivage de Rhétée505

et j’ai appelé trois fois tes mânes à haute voix.

Ton nom et tes armes ont place en ce lieu, mais toi, ami, je n’ai pas été capable

de te retrouver et en partant de te déposer dans la terre de nos pères. »

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