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Depuis des années j’offre ici en lecture mes traductions originales de textes d’Horace et de Virgile. On trouvera aussi un peu de grec ancien, Pindare, grâce à mon invitée. [Traductions – Textes]. L’œuvre complète d’Horace a fait l’objet d’une publication en deux volumes chez Publie.net [Publications], dans encore d’autres traductions que celles que vous pouvez lire ici. C’est maintenant l’Énéide qui est chantier. Le besoin de mettre ma longue pratique en perspective s’est accru ces dernières années [Traduire]. La rubrique est nouvelle. Elle va s’enrichir peu à peu. Il y a aussi de belles surprises, des échanges contemporains et des haïku en latin sous le titre austère des [Archives]. Danielle Carlès

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Virgile, Énéide VI, 102-123 | Enseigne-moi le chemin, ouvre-moi les portes sacrées !

jeudi 22 septembre 2022, par Danielle Carlès

Dès que se retira la fureur et que sa bouche rageuse eut retrouvé le calme

Énée le Héros prend la parole : « Aucune de ces épreuves,

ô vierge, ne présente à mes yeux un caractère étrange ou imprévu.

Tout cela, je l’ai prévu et parcouru par avance en pensée.105

Je n’ai qu’une seule demande, puisqu’ici se trouve le portail du roi des Enfers,

à ce qu’on dit, et le marais ténébreux où l’Achéron reflue,

c’est qu’il me soit donné d’aller revoir mon père chéri, de revoir son visage.

Enseigne-moi le chemin, ouvre-moi les portes sacrées !

Je l’ai pris, à travers les flammes et mille traits pointés vers nous,110

sur mes épaules, je l’ai arraché au milieu des ennemis.

Il m’a accompagné dans mon voyage. Toutes les mers avec moi,

toutes les menaces du large et du ciel, il les endurait,

affaibli, au-delà des forces et de la condition de son âge.

Mais il y a plus. De venir humblement te trouver, de me rendre chez toi,115

c’est lui qui m’en a prié, c’est une mission qu’il m’a confiée. Du fils et du père,

ô mère, je t’en supplie, aie pitié – car tu peux tout, et ce n’est pas

en vain qu’Hécate t’a conféré autorité sur le bois sacré de l’Averne

s’il est vrai qu’Orphée a pu faire venir à lui les mânes de son épouse,

fort de la cithare thrace et de ses cordes harmonieuses,120

si Pollux a racheté son frère, chacun des deux mourant à son tour,

s’il fait et refait tant de fois ce chemin. Et faut-il parler du grand Thésée,

faut-il parler d’Alcide ? Moi aussi je descends de Jupiter, le souverain suprême ! »

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