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Virgile, Énéide VI, 656-678 | Musée
mardi 25 octobre 2022, par
Voici qu’il en aperçoit d’autres à droite et à gauche sur l’herbe
en train de manger et de chanter en chœur un joyeux péan
au milieu d’un bois odorant de laurier, sur une hauteur d’où
les grandes eaux de l’Éridan roulent en bas dans la forêt.
Il y a dans ce groupe, blessés au combat, ceux qui sont morts pour leur patrie,660
de saints prêtres leur vie durant,
de pieux prophètes, dont les paroles furent dignes de Phébus
ou ceux encore qui embellirent la vie par leurs découvertes techniques
et ceux que leur bonté a rendu mémorables auprès de quelques-uns.
Tous ont les tempes ceintes d’un bandeau blanc immaculé.665
Ils firent cercle autour d’eux et la Sibylle leur parla ainsi,
à Musée surtout : une foule plus dense l’entoure
et on lève les yeux vers lui qui dépasse tout le monde de ses hautes épaules.
« Dites-nous, âmes bienheureuses, et toi, éminent prophète,
quelle est la région, le lieu de résidence d’Anchise. C’est pour lui670
que nous sommes venus et que nous avons traversé les grands fleuves de l’Érèbe. »
Le héros lui donna ainsi sa réponse en peu de mots :
« Personne n’a de demeure assignée. Nous habitons les bois ombragés,
posons nos têtes au bord des rives et séjournons dans les prairies
fraîches de l’eau des ruisseaux. Mais si tel est votre désir,675
franchissez cette crête, et je m’arrêterai dès que le chemin sera facile à trouver. »
Sur ces mots, il marcha devant eux, puis leur montre d’en haut
des plaines baignées de lumière. Ils laissent ensuite derrière eux la ligne des sommets.