Accueil > Traductions > Latin > Virgile > Enéide > Énéide Livre VI > Virgile, Énéide VI, 264-281 | Le premier couloir
Virgile, Énéide VI, 264-281 | Le premier couloir
samedi 1er octobre 2022, par
Dieux souverains du royaume des âmes, ombres muettes,
Chaos et Phlégéthon, lieux couverts du silence infini de la nuit,265
qu’il me soit permis de dire ce que j’ai entendu, puissé-je avec votre accord
déployer le monde plongé dans l’obscurité des profondeurs de la terre.
Ils allaient, fondus dans la nuit déserte, à travers l’ombre,
à travers le palais vide de Dis, son fantomatique royaume,
comme, par une lune vague sous sa lumière avare,270
on chemine dans la forêt, quand a enfoui le ciel dans l’ombre
Jupiter et que la nuit noire a dérobé au monde ses couleurs.
Devant l’entrée proprement dite, dans le premier couloir d’Orcus,
l’Affliction et les Obsessions vengeresses ont élu domicile.
S’y côtoient les pâles Maladies, la chagrine Vieillesse,275
la Peur, la Faim mauvaise conseillère et la honteuse Misère,
des formes qui font peur à voir, et il y a la Mort et la Souffrance.
Puis, jumeau de la Mort, le Sommeil et les Perversités
souriantes de l’âme, et à l’autre bout en face la Guerre mortifère,
les chambres de fer des Euménides et la Discorde délirante,280
sa crinière vipérine nouée de bandelettes ensanglantées.