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Horace, Odes II 10 | D’or est le juste milieu
jeudi 14 février 2013, par
Ta vie sera meilleure, Licinius, de ne pas
tracer toujours au large ni par horreur de
la tempête de pousser prudemment trop près
d’une côte dangereuse.
D’or est le juste milieu et qui le choisit
est à l’abri, échappe au sordide d’un toit
malpropre, échappe par sa mesure à l’envie
que suscite un palais.
Plus tourmenté par les vents est l’immense
pin et d’une chute plus lourde tombent les
plus hautes tours, les éclairs frappent au
sommet de la montagne.
Il espère dans le malheur, il redoute dans
le bonheur un sort différent, le cœur bien
préparé. Ce sont d’affreux hivers que nous
ramène Jupiter mais il
les éloigne aussi. Un présent difficile ne
dit pas que demain le sera. Sur la cithare
parfois Apollon éveille sa muette Muse, il
cesse de tendre l’arc.
Dans les passes étroites, montre-toi hardi
et courageux, mais tu feras sagement quand
un bon vent te pousse trop fort de réduire
tes voiles distendues.
Lecture avec le texte latin
Ta vie sera meilleure, Licinius, de ne pas
[2,10,1] Rectius uiues, Licini, neque altum
tracer toujours au large ni par horreur de
semper urgendo neque, dum procellas
la tempête de pousser prudemment trop près
cautus horrescis, nimium premendo
d’une côte dangereuse.
litus iniquom.
D’or est le juste milieu et qui le choisit
[2,10,5] Auream quisquis mediocritatem
est à l’abri, échappe au sordide d’un toit
diligit, tutus caret obsoleti
malpropre, échappe par sa mesure à l’envie
sordibus tecti, caret inuidenda
que suscite un palais.
sobrius aula.
Plus tourmenté par les vents est l’immense
Saepius uentis agitatur ingens
pin et d’une chute plus lourde tombent les
[2,10,10] pinus et celsae grauiore casu
plus hautes tours, les éclairs frappent au
decidunt turres feriuntque summos
sommet de la montagne.
fulgura montis.
Il espère dans le malheur, il redoute dans
Sperat infestis, metuit secundis
le bonheur un sort différent, le cœur bien
alteram sortem bene praeparatum
préparé. Ce sont d’affreux hivers que nous
[2,10,15] pectus. Informis hiemes reducit
ramène Jupiter mais il
Iuppiter, idem
les éloigne aussi. Un présent difficile ne
summouet. Non, si male nunc, et olim
dit pas que demain le sera. Sur la cithare
sic erit : quondam cithara tacentem
parfois Apollon éveille sa muette Muse, il
suscitat Musam neque semper arcum
cesse de tendre l’arc.
[2,10,20] tendit Apollo.
Dans les passes étroites, montre-toi hardi
Rebus angustis animosus atque
et courageux, mais tu feras sagement quand
fortis appare ; sapienter idem
un bon vent te pousse trop fort de réduire
contrahes uento nimium secundo
tes voiles distendues.
turgida uela.
Composé en strophes sapphiques et transposé en vers justifiés 3 x 42 + 22 caractères espaces comprises.