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Horace, Odes II 8 | La belle menteuse
lundi 28 janvier 2013, par
Si une seule fois en punition d’un sermentviolé, Bariné, tu étais devenue plus laidene fût-ce que d’une dent noircie, ne fût-ce qued’un ongle abîmé,je te croirais, mais dès que tu as promis, jurantsur ta tête perfide, tu resplendis, plus belleencore, et tu deviens en public l’obsession detous les jeunes gens.Cela te réussit de tromper les cendres deta mère sous leur couvercle et les astres muetsde la nuit, le ciel tout entier, les dieux épargnéspar la mort glacée.Cela fait rire Vénus elle-même, oui, rireles Nymphes innocentes et le cruel Cupidontoujours aiguisant ses flèches ardentes sur unepierre ensanglantée.Et aussi, les jouvenceaux grandissent tous pour toi,grandissent tes nouveaux esclaves et les anciens nequittent pas le toit de leur maîtresse impie, malgrébeaucoup de menaces.Devant toi tremblent les mères pour leurs taurillons,les vieillards économes et tremblent les malheureusesvierges nouvellement mariées que ton aura nefige leur époux.
Lecture avec le texte latin
Si une seule fois en punition d’un serment
[2,08,1] Vlla si iuris tibi peierati
violé, Bariné, tu étais devenue plus laide
poena, Barine, nocuisset umquam,
ne fût-ce que d’une dent noircie, ne fût-ce que
dente si nigro fieres uel uno
d’un ongle abîmé,
turpior ungui,
je te croirais, mais dès que tu as promis, jurant
[2,08,5] crederem ; sed tu simul obligasti
sur ta tête perfide, tu resplendis, plus belle
perfidum uotis caput, enitescis
encore, et tu deviens en public l’obsession de
pulchrior multo iuuenumque prodis
tous les jeunes gens.
publica cura.
Cela te réussit de tromper les cendres de
Expedit matris cineres opertos
ta mère sous leur couvercle et les astres muets
[2,08,10] fallere et toto taciturna noctis
de la nuit, le ciel tout entier, les dieux épargnés
signa cum caelo gelidaque diuos
par la mort glacée.
morte carentis.
Cela fait rire Vénus elle-même, oui, rire
Ridet hoc, inquam, Venus ipsa, rident
les Nymphes innocentes et le cruel Cupidon
simplices Nymphae, ferus et Cupido
toujours aiguisant ses flèches ardentes sur une
[2,08,15] semper ardentis acuens sagittas
pierre ensanglantée.
cote cruenta.
Et aussi, les jouvenceaux grandissent tous pour toi,
Adde quod pubes tibi crescit omnis,
grandissent tes nouveaux esclaves et les anciens ne
seruitus crescit noua nec priores
quittent pas le toit de leur maîtresse impie, malgré
impiae tectum dominae relinquont
beaucoup de menaces.
[2,08,20] saepe minati.
Devant toi tremblent les mères pour leurs taurillons,
Te suis matres metuunt iuuencis,
les vieillards économes et tremblent les malheureuses
te senes parci miseraeque nuper
vierges nouvellement mariées que ton aura ne
uirgines nuptae, tua ne retardet
fige leur époux.
aura maritos.
L’ode en strophes sapphiques est cette fois transposée en vers impairs : trois vers de neuf syllabes et un de cinq.