En ce moment

Depuis des années j’offre ici en lecture mes traductions originales de textes d’Horace et de Virgile. On trouvera aussi un peu de grec ancien, Pindare, grâce à mon invitée. [Traductions – Textes]. L’œuvre complète d’Horace a fait l’objet d’une publication en deux volumes chez Publie.net [Publications], dans encore d’autres traductions que celles que vous pouvez lire ici. C’est maintenant l’Énéide qui est chantier. Le besoin de mettre ma longue pratique en perspective s’est accru ces dernières années [Traduire]. La rubrique est nouvelle. Elle va s’enrichir peu à peu. Il y a aussi de belles surprises, des échanges contemporains et des haïku en latin sous le titre austère des [Archives]. Danielle Carlès

Accueil > Traductions - Textes > Latin > Virgile > Enéide > Énéide Livre V > Virgile, Énéide V, 424-449 | Plus dure sera la chute

Virgile, Énéide V, 424-449 | Plus dure sera la chute

lundi 29 août 2022, par Danielle Carlès

Alors le Père, la semence d’Anchise, fit chercher des cestes équivalents

et d’armes égales laça les mains des deux adversaires.425

Aussitôt ils prirent position, l’un et l’autre debout sur la pointe des pieds,

et intrépidement ils levèrent les bras vers les airs au-dessus d’eux.

Tête haute, déportée en arrière pour l’éloigner des coups,

ils entremêlent leurs mains et se provoquent au combat.

L’un l’emporte par son jeu de jambes et il compte sur sa jeunesse,430

l’autre a pour lui sa musculature et sa masse, mais ses genoux sont lents,

ils vacillent et le font trembler, une respiration pénible secoue son corps de géant.

Les hommes se portent de nombreux coups sans succès,

mais plus nombreux encore sont ceux qui frappent au creux des flancs et les poitrines

résonnent de bruits terribles, autour des oreilles et des tempes le poing cherche435

sans relâche son chemin, les mâchoires craquent sous la violence des impacts.

Entelle, massif, reste planté, et sans se déplacer d’un simple mouvement

du corps il esquive les coups, l’oeil aux aguets.

L’autre, comme s’il attaquait une haute ville avec des engins de guerre,

ou assiégeait en armes un fort de montagne,440

cherche un accès, tantôt ici, tantôt là, et parcourt tout le terrain

méthodiquement, variant sans résultat ses attaques incessantes.

Se redressant, Entelle laissa voir son poing droit qu’il élevait

très haut. L’autre, rapide, anticipa le coup qui par-dessus venait sur lui

et recula, s’effaçant brusquement.445

Entelle prodigua toute sa force contre le vent et dans son élan,

déjà lourd et plus lourdement encore, tomba par terre de son énorme poids,

comme tombe parfois, miné du dedans, sur l’Érymanthe

ou sur le grand Ida, un pin, arrachant ses racines.

← Vers précédents Virgile, Énéide V, 387-423 | Un colosse
Vers suivants → Virgile, Énéide V, 450-484 | Fin du combat

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.