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Depuis des années j’offre ici en lecture mes traductions originales de textes d’Horace et de Virgile. On trouvera aussi un peu de grec ancien, Pindare, grâce à mon invitée. [Traductions – Textes]. L’œuvre complète d’Horace a fait l’objet d’une publication en deux volumes chez Publie.net [Publications], dans encore d’autres traductions que celles que vous pouvez lire ici. C’est maintenant l’Énéide qui est chantier. Le besoin de mettre ma longue pratique en perspective s’est accru ces dernières années [Traduire]. La rubrique est nouvelle. Elle va s’enrichir peu à peu. Il y a aussi de belles surprises, des échanges contemporains et des haïku en latin sous le titre austère des [Archives]. Danielle Carlès

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Virgile, Énéide I v. 84-101 | La tempête

mercredi 5 décembre 2012, par Danielle Carlès

Ils s’abattirent sur la mer, et toute entière, des grands fonds où elle repose,

L’Eurus et le Notus la font jaillir, unis aux rafales serrées [85]

De l’Africus et ils roulent des vagues gigantesques en direction de la côte.

Aussitôt s’élèvent les cris des hommes et le sifflement des cordages.

Soudain les nuages arrachent la vue du ciel et la lumière du jour

Aux yeux des Troyens. Une nuit noire tombe sur la mer.

Les cieux se mirent à tonner, et l’éther scintille d’une mitraille d’éclairs. [90]

Tout fait sentir aux hommes la proximité de la mort.

À cet instant les membres d’Énée se dérobent sous l’effet du froid.

Il gémit, puis, ses deux mains tendues vers les astres,

Il dit à haute voix : « Oh trois et quatre fois bienheureux

Ceux qui ont eu la chance de trouver la mort sous les yeux de leurs pères, [95]

Au pied des hauts remparts de Troie ! Ô le plus valeureux des Danaens,

Fils de Tydée, ne pouvais-je tomber dans les plaines d’Ilion

Et par ta main expirer mon souffle

Là où gît le farouche Hector frappé par l’Éacide, où gît l’immense

Sarpédon, où le Simoïs roule, emportés sous les eaux, [100]

Tant de boucliers, de casques de héros et de robustes corps ! »

Lecture avec le texte latin

Ils s’abattirent sur la mer, et toute entière, des grands fonds où elle repose,

Incubuere mari, totumque a sedibus imis

L’Eurus et le Notus la font jaillir, unis aux rafales serrées [85]

85 una Eurusque Notusque ruunt creberque procellis

De l’Africus et ils roulent des vagues gigantesques en direction de la côte.

Africus, et uastos uoluunt ad litora fluctus.

Aussitôt s’élèvent les cris des hommes et le sifflement des cordages.

Insequitur clamorque uirum stridorque rudentum.

Soudain les nuages arrachent la vue du ciel et la lumière du jour

Eripiunt subito nubes caelumque diemque

Aux yeux des Troyens. Une nuit noire tombe sur la mer.

Teucrorum ex oculis ; ponto nox incubat atra.

Les cieux se mirent à tonner, et l’éther scintille d’une mitraille d’éclairs. [90]

90 Intonuere poli, et crebris micat ignibus aether,

Tout fait sentir aux hommes la proximité de la mort.

praesentemque uiris intentant omnia mortem.

À cet instant les membres d’Énée se dérobent sous l’effet du froid.

Extemplo Aeneae soluuntur frigore membra :

Il gémit, et, ses deux mains tendues vers les astres,

ingemit, et duplicis tendens ad sidera palmas

Il dit à haute voix : « Oh trois et quatre fois bienheureux

talia uoce refert : ’O terque quaterque beati,

Ceux qui ont eu la chance de trouver la mort sous les yeux de leurs pères [95]

95 quis ante ora patrum Troiae sub moenibus altis

Au pied des hauts remparts de Troie ! Ô le plus valeureux des Danaens,

contigit oppetere ! O Danaum fortissime gentis

Fils de Tydée, ne pouvais-je tomber dans les plaines d’Ilion

Tydide ! Mene Iliacis occumbere campis

Et par ta main expirer mon souffle

non potuisse, tuaque animam hanc effundere dextra,

Là où gît le farouche Hector frappé par l’Éacide, où gît l’immense

saeuus ubi Aeacidae telo iacet Hector, ubi ingens

Sarpédon, où le Simoïs roule, emportés sous les eaux, [100]

100 Sarpedon, ubi tot Simois correpta sub undis

Tant de boucliers, de casques de héros et de robustes corps ! »

scuta uirum galeasque et fortia corpora uoluit ?’



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