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Depuis des années j’offre ici en lecture mes traductions originales de textes d’Horace et de Virgile. On trouvera aussi un peu de grec ancien, Pindare, grâce à mon invitée. [Traductions – Textes]. L’œuvre complète d’Horace a fait l’objet d’une publication en deux volumes chez Publie.net [Publications], dans encore d’autres traductions que celles que vous pouvez lire ici. C’est maintenant l’Énéide qui est chantier. Le besoin de mettre ma longue pratique en perspective s’est accru ces dernières années [Traduire]. La rubrique est nouvelle. Elle va s’enrichir peu à peu. Il y a aussi de belles surprises, des échanges contemporains et des haïku en latin sous le titre austère des [Archives]. Danielle Carlès

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Virgile, Énéide I v. 8-18 | Junon et Carthage

lundi 26 novembre 2012, par Danielle Carlès

Muse, rappelle-moi ses raisons : quelle offense à son pouvoir,

Quelle douleur a incité la reine des dieux à plonger dans un tel cercle

De hasards un héros incomparable par sa piété, à le jeter au devant [10]

De tant d’épreuves ? Les âmes célestes ont-elles de si violentes colères ?

Il y avait au temps jadis une ville, des colons venus de Tyr l’habitaient,

Carthage, en face de l’Italie, en face et au large de l’embouchure

Du Tibre, riche de biens et animée de farouche passion pour la guerre.

On dit que Junon plus que toutes les villes de la terre [15]

La choyait, même Samos venait après. Elle y eut ses armes,

Elle y eut son char. Qu’elle devienne la souveraine du monde, si son destin

Le permet, la déesse depuis lors y consacre ses efforts, en couve le projet.


Lecture avec le texte latin

Muse, rappelle-moi ses raisons, quelle offense à son pouvoir ,

Musa, mihi causas memora, quo numine laeso,

Quelle douleur a incité la reine des dieux à plonger dans un tel cercle

quidue dolens, regina deum tot uoluere casus

De hasards un héros incomparable par sa piété, à le jeter au devant [10]

10 insignem pietate uirum, tot adire labores

De tant d’épreuves. Les âmes célestes ont-elles de si violentes colères ?

impulerit. Tantaene animis caelestibus irae ?

Il y avait au temps jadis une ville, des colons venus de Tyr l’habitaient,

Urbs antiqua fuit, Tyrii tenuere coloni,

Carthage, en face de l’Italie, en face et au large de l’embouchure

Karthago, Italiam contra Tiberinaque longe

Du Tibre, riche de biens et animée de farouche passion pour la guerre.

ostia, diues opum studiisque asperrima belli ;

On dit que Junon plus que toutes les villes de la terre [15]

15 quam Iuno fertur terris magis omnibus unam

La choyait, même Samos venait après. Elle y eut ses armes,

posthabita coluisse Samo ; hic illius arma,

Elle y eut son char. Qu’elle devienne la souveraine du monde si son destin

hic currus fuit ; hoc regnum dea gentibus esse,

Le permet, la déesse depuis lors y consacre ses efforts, en couve le projet.

si qua fata sinant, iam tum tenditque fouetque.



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